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Auteur de quelques westerns intéressants et créateur de la série « RAWHIDE », Charles Marquis Warren signe avec « TROOPER HOOK » un film dans une veine fordienne qui
apparaît comme un mix de « LA CHEVAUCHÉE FANTASTIQUE » (la diligence et ses passagers disparates, les attaques d’Indiens) et « LA PRISONNIÈRE DU DÉSERT » (pour l’héroïne kidnappée par les Apaches). Le tout a des allures de série B, mais le scénario est fort bien ficelé, les personnages sont tout à fait attachants et l’auteur esquive la plupart des clichés.
Si on peut être d’abord rebuté par le jeu catatonique de Joel McCrea dans un rôle de vieux sergent (il avoue 47 ans !) taiseux et tolérant, celui-ci finit par prendre du relief au cours de l’aventure, par son physique quelconque, sa petite moustache, son attitude réservée, à mille lieux des machos habituels du genre. Face à lui, Barbara Stanwyck joue la femme blanche devenue la ‘squaw’ du grand chef « peau-rouge » et revenant parmi les siens avec un ‘papoose’ métissé. L’actrice tient avec dignité et sobriété un personnage que l’on retrouvera des années plus tard dans une œuvre plus ambitieuse comme « L'HOMME SAUVAGE », sous les traits d’Eva-Marie Saint. Earl Holliman est excellent en jeune cowboy naïf traînant sa gueule de bois et Rodolfo Acosta parfaitement crédible en chef sanguinaire jamais caricatural. Sans oublier Royal Dano méconnaissable sous des tonnes de postiches, en cocher braillard.
Bien sûr, vu l’âge canonique du film, « TROOPER HOOK » a pris des rides : les transparences sont franchement moches, le mixage est parfois cavalier, mais son message subtilement antiraciste voire féministe touche encore. Notons un dénouement très « convenient » lors duquel Stanwyck se débarrasse de ses deux anciens époux (le blanc et l’Apache qui s’entretuent !) pour finir dans les bras du nouveau. Une jolie découverte.