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« Il y avait trois hommes dans sa vie. Un pour la prendre, un pour l’aimer et un pour la tuer », clame pompeusement l’affiche U.S. de « IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST » s’imaginant probablement que le film de Leone avait grand besoin d’une phrase d’accroche bien sentie, pour attirer le public.
De fait, la relation qu’entretient Jill avec les « trois hommes dans sa vie » est aussi singulière que révélatrice des sentiments des auteurs envers la gent féminine. Ex-prostituée mariée – et rapidement veuve – à un Irlandais qu'elle connaissait à peine, Jill rencontre le hors-la-loi ‘Cheyenne’. D’emblée, celui-ci la compare à sa mère elle aussi prostituée dont il parle avec révérence. Le bandit voue une adoration béate à Jill, « sainte putain » qu'il admire en silence. À peine osera-t-il lui mettre une affectueuse main aux fesses avant d’aller mourir plus loin. Quand elle lui dit qu'il est plutôt bel homme, Cheyenne répond « Mais pas un homme pour toi… ».
Avec ‘Harmonica’, c'est différent. Lui ne la regarde même pas en tant que femme (et pourtant !), l’utilise comme appât d’abord en lui arrachant ses vêtements pour attirer deux tueurs, ensuite pour arriver jusqu'à Frank. Quand à la fin du film, Jill lui demande implicitement de rester avec elle, l’Indien a une fraction de seconde d’hésitation, puis s'en va. Quelle drôle d’idée ! Oser lui proposer de vivre avec Claudia Cardinale dans une propriété qui va rapporter des millions de dollars !
Frank lui, le tueur sadique, ne se gêne pas : il emmène cavalièrement Jill dans son antre, couche avec elle, lui avoue qu'il a tué son mari et qu'il envisage de lui faire subir le même sort. Ensuite, il organise une vente aux enchères bidon pour lui voler ses terres.
Tout ce que l’on peut souhaiter à Jill, c'est qu’après le mot « FIN », elle ait rencontré quelqu’un d’un peu moins compliqué du point de vue freudien et/ou moins obsessionnel que ces « trois hommes dans sa vie » !