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News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.

"THE LEGEND OF LIZZIE BORDEN" (1975)

À la fin du 19ème siècle dans le Massachussetts, un vieil homme et sa femme sont retrouvés assassinés chez eux, à coups de hache. Lizzie, leur fille cadette est rapidement soupçonnée. Tout l’accuse, mais elle sera finalement acquittée. L’affaire est restée dans les annales de la justice américaine comme un dossier « non-résolu ».

« THE LEGEND OF LIZZIE BORDEN » s’inspire de ce faits-divers et demeure aujourd'hui encore un des rares chefs-d’œuvre produits par la télévision U.S. pendant les seventies. Réalisé par Paul Wendkos, le film semble tout entier déformé par le prisme de la vision de Lizzie elle-même, embrumée dans ses délires de morphine. Wendkos utilise au mieux ses modestes moyens, en focalisant sur les personnages, multipliant les gros-plans, les angles de prise de vue bizarroïdes et enveloppant le tout dans une musique dissonante, crispante, jusqu'au malaise.

LIZZIE

En Lizzie, Elizabeth Montgomery trouve le rôle de sa vie. On la savait bonne comédienne, mais des années de « MA SORCIÈRE BIEN-AIMÉE » l’avaient profondément cataloguée. Son travail ici balaie tout. Ce « sphynx froid » (comme l’appelle le procureur) est une créature endommagée et dangereuse. Les flash-back sur son enfance laissent planer sur son père des soupçons d’inceste et de nécrophilie. Cloîtrée à trente ans passés avec ce père et cette belle-mère avaricieux, cette sœur effacée jusqu'à l’invisibilité, ces souvenirs confus et glauques, Lizzie va s’épanouir enfin quand, entièrement nue, elle s’emparera d’une hache pour devenir à son corps défendant, une icône du féminisme naissant. La séquence des assassinats est à couper le souffle.

L’œil vide, le sourire dément, Montgomery est prodigieuse d’intensité et d’opacité. Chaque gros-plan de son visage laisse deviner de nouvelles couches dans sa folie et sa frustration. À ses côtés, un cast parfait dans lequel on reconnaît Fritz Weaver en père haï/adulé, Fionnula Flanagan en femme de ménage lente d’esprit.

Magnifiquement construit en flash-backs pendant le procès, dont la plupart démentent ce qui se dit à la cour, « THE LEGEND OF LIZZIE BORDEN » montre les meurtres à la fin en désignant Lizzie comme la coupable, mais laisse malgré tout planer le doute. Et si ces images n’étaient qu’un fantasme de la jeune femme ? La visualisation de ses rêves inassouvis ?

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