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« THE HARD WAY » est un téléfilm anglais, réalisé par l’assistant de John Boorman (qui apparaît ici en tant que producteur) en Irlande, et qui confronte deux grands mythes européens des années 60 : « LE PRISONNIER » Patrick McGoohan et le « cattivo » Lee Van Cleef.
Pour corser le tout, l’auteur-réalisateur Michael Dryhurst à l’instar de John Woo ou Johnnie To, est un fan éperdu de Jean-Pierre Melville, et son film est littéralement truffé d’hommages : l’hôtel parisien où descend McGoohan s’appelle « Jenner », comme les studios de Melville, et le directeur de la photo n’est autre que Henri Decae, qui signa « LE SAMOURAÏ » !
Au résultat, un drôle de polar hivernal et pluvieux, au rythme exagérément lent, aux personnages à peine silhouettés. Fidèle à sa légende, McGoohan est un tueur à gages qui cherche à démissionner pour redevenir « un homme libre ». Il joue tellement en retrait, que ce héros en devient franchement antipathique. Quant à Van Cleef, sa présence est presque perturbante : le voir sans sa tenue de cowboy, le crâne chauve, vieilli avant l’âge (il n’avait guère que 54 ans, et en faisait quinze de plus), portant un duffle-coat provoque le même choc que découvrir John Wayne dans ses polars de fin de carrière. Quelque chose cloche ! Il est pourtant très bien en mafioso nouveau genre, traitant ses « dossiers » comme un banal business man. Sa confrontation finale avec McGoohan, au fusil de chasse, renvoie en clin d’œil aux duels de westerns italiens.
Si on parvient à surmonter l’ennui que provoque trop souvent ce film noir un brin prétentieux, « THE HARD WAY » ne manque pas de charme, et son étrangeté même finit par tenir lieu de style.
Un film de, et pour cinéphile, en somme. Et une authentique curiosité…
À NOTER : le film est sorti en France en DVD, sous le titre « LE DERNIER CONTRAT ».