News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.
« SCOTT & BAILEY » est une série anglaise qui n’a connu que deux saisons et 14 épisodes en tout, contemporaine de son équivalent américain « RIZZOLI & ISLES ». Impossible de ne pas comparer. Si la série U.S. est sympathique, efficace, très bien interprétée, elle fait subitement pâle figure comparée à la britannique. Ancrée dans un réel que savent si bien retranscrire les cinéastes anglais, « SCOTT & BAILEY » trouve d’emblée le parfait équilibre entre polar ultra-réaliste et vie privée des protagonistes. Les actrices n’ont rien de top models, leur amitié échappe aux archétypes, le dialogue est totalement quotidien.
L’écriture est pointue, acérée, même. Les conflits, les enjeux personnels sont toujours graves. On parle ici d’éthique, de responsabilité, mais aussi de la vie qui passe, des occasions qu’on laisse passer, des mensonges qui nous suivent et nous rattrapent. Bref, on est bien au-dessus de la moyenne des habituelles séries policières et cette exigence se reconnaît dans le casting absolument superbe : on retrouve avec délectation la formidable Lesley Sharpe, quelques années après « AFTERLIFE ». En enquêtrice ultra-pro, mûrissante, trop indulgente avec sa co-équipière, elle compose un personnage d’une totale crédibilité. Son duo avec l’également magnifique Suranne Jones est une franche réussite. Excellent flic, mais femme influençable, paumée et même nunuche dans ses relations aux hommes, celle-ci est un idéal complément à sa collègue. Elles n’ont rien de clichés sur pattes, ce sont des individus à part entière, faillibles et compliqués. Elles pourraient jouer dans un film de Mike Leigh ! C'est si rare, à la télé.
Cerise sur le gâteau, même leur supérieure hiérarchique, campée par l’excellente Amelia Bullmore, échappe au stéréotype et parvient à faire de la série l’histoire d’un trio, plutôt que d’un classique duo.
Les enquêtes elles-mêmes sont suffisamment simples pour laisser de l’espace au relationnel, les drames humains sont sordides et parfois atroces, mais décrits avec finesse. Il y a même un fil rouge passionnant sur un meurtre survenu trente ans plus tôt, qui hante une des héroïnes. Le filmage est simple et sans recherche particulière, hormis quelques flous bizarres recréés en post-production et pas toujours très heureux.
Le seul vrai reproche qu’on puisse faire à cette 1ère saison est finalement de ne compter que six épisodes !