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« WWW » n’a jamais fait grand cas des films de Chuck Norris. À peine un « DELTA FORCE » survolé, et encore parce qu'il comptait Lee Marvin à son générique ! Alors, quoi ? Une mea culpa inopinée ? Sans doute pas… Mais la tardive découverte de « SALE TEMPS POUR UN FLIC » due à sa sortie en Blu-ray, est quelque peu déstabilisante : car c'est un vrai bon polar ! Dans la lignée thématique des ‘Dirty Harry’ et allant même jusqu'à préfigurer « ROBOCOP » tourné deux ans plus tard, ce film efficacement réalisé par Andrew Davis à qui l’on doit « LE FUGITIF », bénéficie d’un scénario qui tient très bien la route et d’un souci de réalisme dans la vision de la police et du déroulement des investigations.
Bien sûr certains détails datent terriblement l’affaire : la BO soûlante, voire insupportable par moments, les brushings bouffants de chanteurs disco, les trop longues poursuites de rigueur à l’époque. Mais malgré cela, le film reste accrocheur, bien fichu, il avance implacablement avec une logique sans faille et même un certain suspense, suivant plusieurs pistes à la fois (le procès du flic lâche, la guerre des gangs, la chaste relation entre ‘Cusack’ et la fille d’un caïd) sans confusion.
Que dire du vieux Chuck ? De ce côté-là, pas de révélation, hélas. L'homme ne change pas d’expression pendant 100 minutes. Il n’est même pas impassible, c'est autre chose : il est… neutre. Sans émotion, sans intention, sans charisme. Il se contente de se battre (bien), de débiter ses répliques à voix basse en bon émule d’Eastwood et c'est tout. Mais n’est pas Clint qui veut, justement… À ses côtés, l’excellent Dennis Farina en co-équipier truculent et l’irremplaçable Henry Silva en parrain ‘latino’ sadique : il faut l’avoir vu vanter la « cravate colombienne » à Norris avec un sourire glouton !
« SALE TEMPS POUR UN FLIC » n’a rien d’un chef-d’œuvre, modérons nos ardeurs, mais c'est infiniment meilleur que ne le laisseraient penser son titre français et la présence de Norris en tête d’affiche. Et reconnaissons que très peu de polars de cette période sont encore regardables aujourd'hui sans pouffer à chaque plan. Étonnamment recommandable, donc.