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Inspiré de la belle BD classique d’Hal Foster, « PRINCE VAILLANT » est une fantaisie médiévale hollywoodienne qui a pas mal d’atouts dans sa manche pour passer l’épreuve des ans : la solide poigne d’Henry Hathaway d’abord, l’emploi du tout récent CinémaScope, un casting de jeunes premiers prometteurs, d’acteurs « classieux » et de vétérans du
western et un scénario qui tient étonnamment bien la route.
Paysages et décors sont magnifiques sans céder au kitsch risible, l’action est rapide, sans temps-mort, à peine regrettera-t-on l’absence quasi-totale de gros-plans, qui flatte les extérieurs et les scènes de bataille, mais finit par être frustrante, surtout dans un film où les sublimes Janet Leigh et Debra Paget jouent des sœurs ! D'ailleurs, on notera que la première se fait déjà kidnapper par de vilains Vikings, quatre ans avant le chef-d’œuvre de Richard Fleischer.
Malgré ses jupettes et sa perruque à la Louise Brooks, Robert Wagner est une parfaite incarnation du héros de la bande-dessinée. Fougueux, juvénile, naïf, il compose un ‘Valiant’ tout ce qu'il y a de conforme à l’image qu’on s’en faisait. Certainement pas évident à jouer au premier degré ! Sterling Hayden joue un chevalier de la Table Ronde sympathique et truculent, James Mason lui, a un sourire tellement « félon » dès sa première apparition et une barbiche noire si bien taillée, que ce n’est pas « spoiler » que de révéler que c'est lui, le traître. De toute façon, il a un accent anglais : dans ce genre de film, les Anglais sont TOUJOURS des traîtres ! Victor McLaglen (méconnaissable sous ses postiches), le boxeur Primo Carnera et Neville Brand (quasi-invisible) sont assez croquignolets en Vikings avec fourrures et casques à cornes.
Le plus grand compliment qu’on puisse adresser au savoir-faire de cet artisan infatigable que fut Hathaway, est de reconnaître qu’on a beau sourire et trouver tout cela légèrement simplet, on ne décroche pas une seconde et qu’on attend impatiemment le duel final dans la salle de Camelot, entre le jeune héros et le vil usurpateur. Et qu’on n’est pas déçu !