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Même si on a l’étrange sensation que « MANIPULATION » provient d’une faille temporelle datant des années 80, il n’en demeure pas moins un thriller psychologique bien fichu et assez prenant.
Aucune surprise à attendre, aucune réelle originalité à espérer, dans ce quasi-remake de « BAD INFLUENCE », mais un vrai sens du cadrage et surtout du montage et une photo glacée et hypnotique de Dante Spinotti. Dommage que le dernier quart du scénario parte en quenouille (d’où la présence d’une « fin alternative » dans le DVD, aussi peu convaincante que la définitive) et laisse une impression d’arnaque et de bâclage.
C'est Ewan McGregor qui tient le suspense sur les épaules dans un rôle difficile d’introverti solitaire découvrant les joies d’un ‘sex club’ : on appelle sur une ligne privée, on tombe sur une inconnue à qui on demande simplement : « Êtes-vous libre, ce soir ? ». Ce qui lui permet des ‘one night stands’ avec Charlotte Rampling ou Natasha Henstridge. Mais aussi Michelle Williams, dont il tombe amoureux, tombant dans les griffes d’un voleur pervers joué par Hugh Jackman.
Et c'est là que le bât commence à blesser. Car s’il est tout à fait convaincant en mutant griffu, Jackman manque sérieusement de perversité et d’ambiguïté pour tenir ce genre de rôle sorti d’un Patricia Highsmith. Ses relations avec McGregor perdent en finesse et en profondeur. Dommage…
Dans un cast riche de bons comédiens, on retiendra la toujours excellente Lisa Gay Hamilton, sous-employée en fliquette suspicieuse.
Pas désagréable le temps qu'il dure, « MANIPULATION » laisse l’impression d’avoir été tripatouillé par trop de mains différentes. Il y a quinze ans, c'est probablement Michael Douglas qui aurait tenu le rôle de Jackman et le film aurait été plus à sa place dans l’espace-temps. Aujourd'hui, c'est un objet curieusement désuet, décalé. Quant aux grosses « surprises » et coups de théâtre de la dernière partie, ils font sourire, tant ils sont téléphonés. Selon l’humeur…