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News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.

"MAFIOSO" (1962)

Que nous apprend « MAFIOSO » ? Que mafieux un jour, mafieux toujours ? Qu'on a beau émigrer à Milan, devenir un honnête père de famille accro au boulot, si on retourne au pays (la Sicile, bien sûr), on redevient celui qu’on n’a jamais cessé d’être ? Un « soldat » docile, un fiston de la « Mamma »…MAFIOSO

En déglamourisant complètement l’univers et le folklore du film de mafia, Alberto Lattuada, sur un scénario coécrit par Marco Ferreri, nous montre comment le brave Alberto Sordi parti quelques jours en vacances visiter sa famille et son village natal, se retrouve à payer une dette au parrain local et transporté à New York pour… mais pas de ‘spoiler’ !

Ce n’est pas exactement une comédie, même si on rit souvent. L’immersion dans la vie sicilienne est totale, croquée avec une extraordinaire acuité, la menace étant tellement omniprésente qu'elle n’a même pas besoin de se manifester ouvertement. Entre comédie de mœurs et film policier, « MAFIOSO » ressemble parfois au mauvais rêve d’un quidam qui a cru pouvoir tourner le dos à son passé. Le film est littéralement porté par Sordi, absolument génial de servilité joviale, d’inconscience et de rouerie. Un mélange de naïveté et de stupidité qui font de lui l’outil idéal pour ses ‘padrone’. Il a des instants de pure grandeur comique, quand il se met à chanter en plein repas de famille, par exemple. Autour de lui, le casting mêlant amateurs et professionnels est étonnamment harmonieux.

Loin des gangsters charismatiques de Coppola, des business men de Rosi, des ‘hitmen’ de série B, « MAFIOSO » montre avec une précision clinique une autre facette de « la piovra » et soulève un coin du voile sur les racines du Mal.

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T
J'adore les comédies italiennes !
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M
C'est d'la forte. Je viens de re-re-louer l'édition Criterion de 'Mafioso' au club vidéo du coin et ça me frappe encore une fois comme ces gens-là - Lattuada, Sordi, les scénaristes Age &<br /> Scarpelli - "comprenaient tout", enfin tout ce qu'ils avaient besoin de comprendre pour que leur truc marche. Qu'avoir un super canon à vitriol n'est pas le tout, encore faut-il savoir viser ;<br /> qu'avoir un excellent sujet et une idée de développement formidable (tirée d'un fait divers !) n'est rien si le public ne suit pas ; que des personnages seulement ridicules deviennent lassants<br /> s'ils ne sont pas aussi crédibles et humains ; bref : tout, quoi !<br /> <br /> Inutile de vous dire que la mafia en prend pour son rhume.<br /> <br /> D'ailleurs, particulièrement pendant la phase 1958-1963, une comédie populaire avec Alberto Sordi vaut presque toujours son pesant d'or. (La seule qui soit vraiment oubliable a gagné un prix dans<br /> un festival, hi hi, rien d'étonnant). Cet acteur comique était une bombe à moquerie, une machine infernale à semer le ridicule partout sur son passage.<br /> <br /> Parmi le fourmillement de bonnes idées, je note l'usage de deux compositeurs: un pour l'Italie et l'autre pour l'Amérique. Comme ça, on est sûr du contraste.
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F
<br /> <br /> La vraie dingularité de Sordi est d'être naturellement drôle, mais de basculer dans le ridicule pas drôle du tout, autrement dit le pathétique, en une seconde. On se retrouve alors à rigoler<br /> comme des imbéciles devant un spectacle qui n'a soudain plus rien d'amusant. Génie, cet homme-là...<br /> <br /> <br /> <br />
M
« Il a des instants de pure grandeur comique. »<br /> <br /> Sordi est décidément un des grands comiques du vingtième siècle, et qui plus est d'une sorte de comédie pas ordinaire. L'expression juste serait, je crois, "star satirique", ou encore "star<br /> tragicomique", pour bien rendre à la fois son statut "bankable" (pendant des années, sa participation à un film était presque une garantie de succès commercial) et la sorte d'humour dont il était<br /> l'idéal paratonnerre.<br /> <br /> J'ai vu l'ahurissant 'Mafioso' dans l'édition Criterion, mais je vais m'emparer du DVD français avec de grands cris de vautour fondant sur sa proie innocente... enfin «innocente», façon de parler !
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M
Comédie à l'italienne forever.
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L
C'est sorti en zone 2 ?
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F
<br /> <br /> Absolument. Bonne copie noir & blanc, un peu trop contrastée, mais à part ça, nickel.<br /> <br /> <br /> <br />