News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.
Les francophones appellent cela « surjouer », « cabotiner », « en faire des tonnes », « en faire des caisses ». Les anglo-saxons, plus imagés penchent plutôt pour « jambonner » (hamming it up), « manger le décor » (eating the scenery), « overplay » ou jouer « over the top ».
C'est ainsi que l’on définit ces comédiens qui, pas dirigés, lâchés en roue-libre, complaisamment filmés, laissent éclater leur goût de l’emphase, de la grimace ou de la caricature : yeux exorbités, bouches grandes ouvertes, dents grinçantes, tics nerveux… C'est parfois drôle et jouissif, souvent pénible et hors-contrôle. Certains acteurs ont cela dans le sang et ne sauraient tenir un rôle autrement. On pense bien sûr à Michel Simon, Louis De Funès, Klaus Kinski, Anthony Quinn, Eli Wallach, Christopher Walken, Jack Nicholson, Jack Palance, Anthony Hopkins, Gian Maria Volonte’ ou chez les dames Bette Davis ou Joan Crawford entre autres.
Et il y a ceux qui oscillent entre deux extrêmes : Lee Marvin est capable d’un jeu impassible, minéral ou d’une débauche de grimaces ahurissante. Burt Lancaster et son alter-ego Kirk Douglas avaient la même propension aux excès en tous genres, tout en étant capables de prestations à l’irréprochable sobriété. Même chose pour John Wayne ou Charlton Heston qui balançaient entre l’héroïsme stoïque et inébranlable et la risible pose virile.
La fameuse « Méthode » de Lee Strasberg a fait des ravages et le (sur)jeu de certains acteurs des années 50 comme Brando, James Dean, Rod Steiger, Dennis Hopper a pris un sévère coup de vieux.
Des adeptes du sous-jeu granitiques comme Steve McQueen, Clint Eastwood, Charles Bronson ou Lee Van Cleef se sont très rarement laissés aller au « too much » et cela ne leur a généralement pas trop réussi.
On a vu aussi d’immenses comédiens comme Robert De Niro ou Al Pacino céder sur leurs vieux jours au n'importe quoi total, roulant des yeux, braillant leurs répliques, moulinant des bras joyeusement.
Des comiques, de Jerry Lewis à Jim Carrey ont basé toute leur carrière sur la surproduction grimacière.
Et puis il y a ceux, très rares, qui n’ont jamais cédé aux sirènes du « jambonnage » : on pense à Henry Fonda, John Garfield, Barbara Stanwyck…
Pour célébrer cette nouvelle année 2013, « WWW » vous offre quelques exemples par l’image de nos acteurs adorés et adulés, surpris en flagrant délit de « jambonnage » aigu.