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La sortie en version longue du classique de Dario Argento « LES FRISSONS DE L’ANGOISSE » permet de se replonger, bien des années après sa découverte, dans une œuvre adulée des fans du réalisateur et du ‘giallo’ en général. Il s’agit au final d’une version TRÈS longue ! Car sur deux heures et des poussières, Argento étire jusqu'à l’exaspération un sujet extrêmement mince, une sorte de ‘whodunit’ assez maladroit, qui n’est prétexte qu’à des effets de style et parfois de virtuosité.
Car c'est bien de cela qu'il s’agit : de mise en scène. Peu soucieux de cohérence dramatique, le scénario alterne les moments drolatiques (les relations entre le pianiste-enquêteur et la journaliste) aux plages de suspense, elles-mêmes entrelardées de séquences-choc, voire ‘gore’. Argento se regarde filmer, allonge d’interminables – et très jolis – travellings dans des couloirs, des plans-séquences eux aussi très étirés, ignore le concept de l’ellipse. Quand on visite une maison « hantée » ou les archives d’un lycée dans la nuit, c'est de A jusqu'à Z, mètre après mètre, marche après marche. Cela demande beaucoup de vénération pour le maestro et une infinie patience. Car au bout du compte, il ne se passe pas grand-chose ! Et même si elle a elle aussi ses fans acharnés, la BO prend parfois sérieusement la tête.
David Hemmings promène sa bonne bouille de chérubin anglais dans un rôle improbable, Daria Nicolidi est amusante jusqu'à un certain point et les seconds rôles sont généralement désolants.
Heureusement, quelques plans impriment la rétine : cet automate qui s'avance vers la caméra en sortant de l’ombre, ce combat de chiens d’une férocité inouïe, qui ne dure que quelques secondes et n’est relié à rien, cette petite fille au faciès franchement inquiétant, la révélation finale…
Alors, chef-d’œuvre ? Pour certains, c'est indéniable. Pour « WWW », pas vraiment. Mais… nobody’s perfect.