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« DÉLIVRANCE », le chef-d’œuvre de John Boorman, a fait beaucoup de petits. Mais ils ne sont – on aurait pu s’en douter – pas tous très jolis à voir ! « LE VILLAGE DE LA MORT » est l’un d’eux, c'est une série B américano-canadienne confrontant des citadins peu aguerris à des ploucs meurtriers.
Quatre étudiants, le genre d’imbéciles à passer le week-end dans une cabane au fond des bois dans un film de Sam Raimi, partent se reposer dans le Tennessee. Manque de bol, ils arrivent au moment où Henry Silva, sorte de gourou-pécore du coin, surprend sa femme avec un pauvre gars qu'il tue après l’avoir recouvert de goudron et de plumes comme dans « LUCKY LUKE ». Mais en moins rigolo…
Témoins de la chose, notre quatuor d’abrutis fieffés devient la proie d’une bande de bouilleurs de cru à moitié débiles, bien décidés à s’en débarrasser.
C'est écrit avec les pieds, filmé et joué comme un court-métrage d’amateur en DV et on se demande comment les auteurs ont réussi à dépasser les 90 minutes avec aussi peu de choses à raconter. Un exploit en soi. Ils remplissent les vides avec quelques plans dénudés parfaitement inutiles, de longues poursuites mal filmées et une sous-intrigue incluant le shérif du bled, qui ne va absolument nulle part.
Seul l’amateur du grand Henry Silva restera jusqu'au bout, boira le calice jusqu'à la lie, pour voir son idole lâchée en roue-libre. Mal rasé, portant un chapeau informe et une veste rouge-sang, il joue un fils de prêcheur illuminé et ivre de pouvoir, terrorisant une petite communauté de simplets. Visiblement content d’être là, Henry brame ses répliques en montrant les dents et en exorbitant ses petits yeux méchants de squale. Il assure le spectacle à lui seul, mais à l’impossible nul n’est tenu.
« LE VILLAGE DE LA MORT » est un navet de la plus belle eau, pas même suffisamment délirant pour amuser au second degré, hormis l’agonie d’un des ploucs transpercé par… une antenne de télé, à s’étouffer de rire. À fuir, en somme…