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Tourné au Kenya, le régime de l’Apartheid étant toujours d’actualité au moment de sa production, « LE VENT DE LA VIOLENCE » démarre sur les chapeaux de roues, trouvant
d’emblée un mélange accrocheur d’action, d’humour et de commentaire sociopolitique. Le postulat fait d'ailleurs immédiatement penser à « LA CHAÎNE », un des premiers succès de Sidney Poitier, et le réalisateur Ralph Nelson avait prouvé son
talent avec les westerns « LA BATAILLE DE LA VALLÉE DU DIABLE » et « SOLDAT BLEU ».
Le côté ‘buddy movie’ est très réussi et permet même des parenthèses humoristiques inattendues dans un sujet pareil. Il existe une véritable alchimie entre Poitier et Michael Caine, qui se répondent parfaitement du tac-au-tac, avec un timing impeccable. Jusque là, tout va bien.
Les choses se gâtent un peu dans la seconde partie développant le « complot » des barbouzes afrikaners traquant nos deux fugitifs. En fait de complot machiavélique, il ne s’agit au bout du compte que de les suivre à la trace pour qu'ils les mènent au leader d’un mouvement révolutionnaire. La conclusion, incroyablement décevante, laisse sur un malaise. Tout ça pour ça ?
Reste que le tandem Caine-Poitier est souvent délectable, particulièrement dans leurs engueulades perpétuelles et l’estime mutuelle qu’on sent naître entre eux, en lisant entre les lignes. À leurs côtés, Nicol Williamson est un excellent méchant, suave, clopeur, sadique, odieux à souhait. Rutger Hauer, jeune et mince, apparaît brièvement en pilote macho, ex-mari de l’héroïne.
« LE VENT DE LA VIOLENCE » a pas mal vieilli par la faute d’un rythme trop relâché et de digressions inutiles (les très longues séquences à Johannesburg), mais en le remettant dans son contexte, c'est un film militant et courageux, donc éminemment sympathique.