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« LE BÂTARD » ne définit pas ici une baguette de pain, mais c'est une drôle de bouillabaisse. Coproduction italo-franco-allemande tournée au Nouveau-Mexique, ce polar qui aimerait tant se faire passer pour un film américain, est plombé par un scénario
anémique où on reconnaît pourtant les prémices de l’excellent « REVENGE » de Tony Scott.
Comment deux icônes du ‘spaghetti western’ comme Giuliano Gemma et Klaus Kinski se sont retrouvés à jouer les rejetons de Rita Hayworth, c'est toute la magie des montages financiers internationaux si fréquents dans les sixties. Gemma joue un braqueur sans pitié qui se fait voler son butin par son chef de bande de frère (Klaus, évidemment) qui va jusqu'à lui mutiler la main pour l’empêcher d’utiliser une arme. À l’instar d’Eastwood dans « POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS », le héros diminué va se requinquer avant d’entamer sa vengeance. On est donc plus proche du western que du pur ‘film noir’ et on retrouve d'ailleurs avec plaisir les bruitages si familiers de coups de poing et de détonations, entendus dans tous les westerns italiens de l’époque.
Kinski apparaît relativement peu en malfrat efféminé et doucereux, toujours fourré dans les jupes de sa mère. Gemma manque un peu de profondeur pour être vraiment crédible en ange exterminateur. Si Margaret Lee et Claudine Auger sont aussi belles que superficielles dans des emplois-cliché, l’ex-Gilda fait un peu pitié dans ce rôle de pochtronne accro au whisky et quelques gros-plans sont particulièrement impitoyables. Très démythifiant…
On s’ennuie pas mal, on sourit à la chanson récurrente à la « GOLDFINGER » chantée en anglais par… Nicole Croisille, on soupire devant la conclusion complètement bâclée où tout se résout par un tremblement de terre opportun, et on se dit que le générique de ce « BÂTARD » est beaucoup plus attractif que le film lui-même. Il ne faut jamais oublier qu’une bouillabaisse pour être digeste, doit être préparée avec des produits frais !
À NOTER : la fameuse chanson s’intitule « LOVE AND MONEY », ce qui sera également le titre d’un film américain que tournera Kinski bien des années plus tard.