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« LA RUE CHAUDE » est un des films les moins connus d’Edward Dmytryk qui, s’il n’a rien d’un chef-d’œuvre, mérite d’être redécouvert car il a tous les atouts d’un cult-movie pas
piqué des vers.
Le film démarre comme une sorte d’ersatz de Tennessee Williams, filmé dans un clair-obscur de ‘film noir’ et à l’arrivée à New Orleans se mue progressivement en mélodrame tellement sordide qu'il frise la parodie pure et simple. Pourtant tout le monde semble prendre le scénario très au sérieux, à commencer par les comédiens castés en dépit du bon sens : l’ambigu Anglais Laurence Harvey joue un fermier texan naïf et fou d’amour, Anne Baxter une cantinière mexicaine (avé l’accent !), Barbara Stanwyck est hallucinante en maquerelle lesbienne mariée à un cul-de-jatte (sic !) et la très distinguée Capucine est une traînée, vedette du bordel où elle officie. Quant à Jane Fonda, elle s’éclate à camper une clocharde mineure et allumeuse à la vulgarité revigorante.
Cela pourrait être glauque et poisseux, comme un bon vieux Elia Kazan, mais à force de dialogues emphatiques, de grandes envolées sentimentales, « LA RUE CHAUDE » a plutôt opté pour le kitsch (le ‘camp’ comme disent les Américains) et en acquiert un certain charme au second degré.
Parmi les vraies qualités du film : un sublime noir & blanc de Joe McDonald, une BO jazzy d’Elmer Bernstein et un générique superbe, suivant les pérégrinations d’un chat noir sur son territoire nocturne. Il vaut à lui seul le déplacement.
Un drôle de film qui entre définitivement dans la catégorie des « so bad they’re good ». Tellement mauvais qu'il en devient bon !
À NOTER : Lee Marvin est mentionné au générique du film sur IMDB, mais il s’agit manifestement d’une erreur, puisqu’il n’apparaît absolument pas dans « LA RUE CHAUDE ».