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« LA PROIE DES VAUTOURS » fait partie de cette catégorie de films qu’on ne peut s’empêcher de revoir de temps en temps, en se disant qu'il est tout de même anormal
qu’on ne les aime pas. Enfin, quoi ! Un film de guerre situé en Birmanie, réalisé par John Sturges la même année que son chef-d’œuvre « LE DERNIER TRAIN DE GUN HILL », avec Steve McQueen et Charles Bronson au générique ? Par quel inexplicable maléfice cela a-t-il pu donner un navet ?
Il faut quand même préciser que les vedettes en titre sont Frank Sinatra et Gina Lollobrigida, qui forment un couple pour le moins baroque (elle est plus haute et large que lui !), que la moitié du métrage est consacrée à leur love story laborieuse et à des balades touristiques. Les séquences de guerre, un peu plus vivaces, sont pour la plupart tournées dans des décors de studio d’une totale laideur.
Alors que reste-t-il exactement de « LA PROIE DES VAUTOURS » ? Steve McQueen. C'est tout. C'est déjà beaucoup, mais c'est tout. Tourné entre deux saisons de « AU NOM DE LA LOI », le film offre à l’acteur de 29 ans un rôle amusant de sergent débrouillard et dur à cuire sous des allures de ludion. S’il assure à lui seul la partie « humour » du scénario, McQueen est également de corvée quand il s’agit de torturer des prisonniers à l’arme blanche, pour leur soutirer des infos. Toute la mystique du comédien en embryon. C'est grâce à lui que le film vaut encore aujourd'hui un coup d’œil curieux, même s’il n’apparaît pas suffisamment pour le sauver. Parmi les seconds rôles, Bronson intervient sporadiquement en « windtalker » navajo porté sur la gnôle. Il partage toutes ses scènes avec Dean Jones qu'il traite de « rich boy », tandis que celui-ci l’appelle « Hiawattah », le tout dégénérant régulièrement en bagarres. Mais sa participation demeure tout à fait anecdotique.
Long, lent, bavard, inutilement dilaté sur deux heures, « LA PROIE DES VAUTOURS » est une sorte d’accident dans la filmo de Sturges, qui était alors au faîte de sa carrière et allait d'ailleurs bientôt enchaîner avec « LES 7 MERCENAIRES ». Pas sûr que Sinatra et son ‘Rat Pack’ (on retrouve ici Peter Lawford) aient été bénéfiques à beaucoup de réalisateurs…