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Pendant un petit moment, « LA DERNIÈRE RAFALE » ressemble à un film de recrutement pour le FBI. J. Edgar Hoover y est mentionné avec une idolâtrie servile et les superflics en manteau et chapeau mous sont montrés comme les derniers remparts contre le crime et le stupre. Autant dire que ça démarre mal !
Quand arrive le héros, Mark Stevens (ectoplasme au physique aussi neutre que le jeu), on passe à la phase infiltration du scénario. Et l’accent est mis sur les méthodes « ultra-modernes » du ‘Bureau’.
Cela commence seulement à s’animer avec l’apparition de Richard Widmark. Si son rôle de petit caïd frileux et ambitieux n’a rien d’original, l’approche du comédien est étonnante. Même si le film date de 1948, difficile de ne pas ressentir le sous-texte homosexuel dans les séquences impliquant le gangster et sa bande. Widmark est certes marié, mais la seule vue de sa femme semble le dégoûter. Elle-même ne supporte pas qu'il la touche ! Tous ses hommes ont des allures peu viriles et ont plutôt l’air de « mignons » en fedora. La première fois que Widmark reçoit Stevens chez lui, les deux hommes sont étendus côte à côte sur ses lits jumeaux ! Et ce ne sont pas les seules allusions… C'est ce qui différencie fondamentalement ce personnage de celui que l’acteur jouait dans « CARREFOUR DE LA MORT » l’année précédente : Udo était un sadique bestial et stupide, Stiles est un pervers cultivé.
« LA DERNIÈRE RAFALE » est bien rythmé, extrêmement bien photographié par Joe McDonald. Aujourd'hui trop de détails font sourire : pourquoi le flic John McIntire se met-il systématiquement à parler comme un robot quand il envoie des messages à ses supérieurs par radio ? À cause de son apologie du FBI, ce n’est pas tout à fait un ‘film noir’ et l’absence de personnage vraiment attachant n’aide pas à maintenir l’intérêt jusqu'au bout.