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Séduisant et physiquement ‘All American’, Jeff Bridges a la particularité de ne jamais jouer de ses atouts et de s’efforcer à toujours camper des personnages crédibles, pétris d’incertitudes. Il excelle dans les rôles de ses débuts, têtes brûlées candides et/ou arrogantes, tels le glandeur de « LA DERNIÈRE SÉANCE » (rôle qu’il retrouve vingt ans
plus tard dans « TEXASVILLE »), le boxeur ringard de « FAT CITY », le hippie de « KING KONG », le gosse de riche qui s’encanaille dans « STAY HUNGRY », le plus jeune des paumés de « THE ICEMAN COMETH », le voyou vantard dans « LE CANARDEUR » où il vole la vedette à un Eastwood visiblement consentant, le fils d’un politicien dans « WINTER KILLS », l’aventurier virtuel dans « TRON » (encore un personnage qu'il reprendra dans une tardive sequel).
Bridges manque un peu d’autorité dans les rôles plus traditionnels, tels le propriétaire du bar de « LA PORTE DU PARADIS » (où il se nomme John… Bridges), l’ex-footballeur de « CONTRE TOUTE ATTENTE », l’homme accusé du meurtre de sa riche épouse dans « À DOUBLE TRANCHANT », le génial inventeur de « TUCKER », l’ex-flic de « LE LENDEMAIN DU CRIME ». Il surprend par contre en extra-terrestre aux mouvements d’oiseau dans « STARMAN ».
La quarantaine passée, on note une maturation dans le jeu de Bridges, qui se révèle remarquable en privé alcoolique dans « 8 MILLIONS DE FAÇONS DE MOURIR », en musicien paumé dans « SUSIE ET LES BAKER BOYS » et en animateur radio clochardisé dans « FISHER KING ». Il étonne avec ses faux sourcils et son jeu inquiétant, en kidnappeur malsain dans « LA DISPARUE ».
Il fait une belle performance dans « ÉTAT SECOND » où il est littéralement habité en rescapé d’un crash qui se croit devenu immortel. Il incarne avec authenticité le légendaire Hickock dans « WILD BILL », se montre moyennement crédible en démineur de choc irlandais dans « BLOWN AWAY » (où apparaît également son père Lloyd), joue un ‘skipper’ dur-à-cuire dans « LAME DE FOND » et se retrouve marié à Barbra Streisand dans « LEÇONS DE SÉDUCTION ».
« THE BIG LEBOWSKI » marque son passage aux emplois d’homme mûr. Bridges s’épaissit, pratique en expert l’autodérision en glandeur hirsute et ventripotent. On le revoit en requin hollywoodien dans « LA MUSE », en prof parano dans « ARLINGTON ROAD », en magouilleur rattrapé par son passé dans « SIMPATICO », en président des U.S.A. boulimique dans « MANIPULATIONS », en psy face à un
extra-terrestre dans « K-PAX : L'HOMME QUI VENAIT DE LOIN », en propriétaire d’un étalon mythique dans « PUR-SANG : LA LÉGENDE DE SEABISCUIT », en reporter fatigué dans « MASKED AND ANONYMOUS ». Il surprend en écrivain odieux et égotique dans « THE DOOR IN THE FLOOR », en mentor chauve dans « IRON-MAN », en chanteur ‘country’ lessivé dans « CRAZY HEART ». Il reprend brillamment le rôle du shérif borgne créé par John Wayne dans le remake de « TRUE GRIT ».
Il apparaît dans un caméo en barman dans « COLD FEET ».
À la TV, Jeff Bridges a fait une courte apparition non-mentionnée au générique de « THE THANKSGIVING PROMISE », réalisé par son frère Beau.
Aujourd'hui, il fête ses 63 ans. Happy birthday, Jeff.