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Enfin ! Un vrai grand film de gangsters ! Un ‘biopic’ du plus spectaculaire malfrat irlandais de Cleveland qui mit la ville à feu et à sang dans les seventies. Enfin, un ‘gangster epic’ qui ne doit rien à Tarantino, qui ne cherche pas à imiter « LES AFFRANCHIS » (même s’il lui adresse un clin d’œil respectueux par la présence de seconds rôles comme Paul Sorvino).
« IRISH GANGSTER » (oui, c'est le titre français…) est une réussite à peu près totale, rigoureusement écrit, filmé avec énergie mais sans effet de style et porté par la performance de Ray Stevenson dont on attendait la véritable chance au cinéma après qu'il ait éclaté dans « ROME » sur HBO.
Avec sa carrure de docker, son regard enfantin, il compose un personnage crédible et charismatique, sans jamais chercher à le magnifier. Son Danny Greene est et reste un tueur dangereux, une « menace to society », mais le film tente de montrer ses aspects humains.
Le montage ne connaît aucun temps mort, l’escalade de la violence est parfaitement gérée et l’intrusion sporadique de plans d’actu d’époque ancre le film dans une Amérique disparue avec Nixon.
Le casting est pour beaucoup dans la jubilation que procure « IRISH GANGSTER » : si des vétérans du genre comme Christopher Walken, Sorvino, Tony Lo Bianco ou Robert Davi font leur numéro habituel, si Val Kilmer étonnamment bouffi semble avoir la tête ailleurs, Vincent D’Onofrio est superbe en caïd implacable mais étrangement attachant, Linda Cardellini est touchante en première épouse stoïque et Fionnula Flanagan a une scène magnifique avec Stevenson, pendant laquelle ils discutent de « l’âme des guerriers celtes ». Vinnie Jones est très bien en spécialiste des explosifs.
Si son aspect semi-documentaire et sa rigueur ne le rangent pas dans la même catégorie que des classiques comme « SCARFACE » ou « LES AFFRANCHIS », « IRISH GANGSTER » n’en demeure pas moins un film parfaitement rond et maîtrisé. Et – espérons-le – pour Ray Stevenson, le vrai démarrage d’une belle carrière de star. Son dernier plan le montre, faisant un geste qui parlera certainement aux visiteurs de « WWW » et l’inscrit dans une grande tradition !