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Écrit par Dalton Trumbo, seulement dix ans après l’assassinat de Dallas, « EXECUTIVE ACTION » défend exactement la même théorie que le « JFK » d’Oliver Stone, mais vue du
côté des comploteurs. Mêlant images d’archives, reconstitutions, dialogues « imaginés », le film de David Miller ressemble à un
‘docudrama’ télé, mais utilise déjà de façon très primitive les mêmes techniques narratives que Stone.
Complètement dédramatisé, le complot est montré comme une transaction de business inévitable, exécutée par des professionnels sans état d’âme. Hommes d’affaire, ex-barbouzes, politiciens, ils s’associent autour d’une table pour décider de la mort d’un président. C'est cette approche factuelle qui fait frissonner dans « EXECUTIVE ACTION » et rend le film absolument crédible.
Grâce au montage, on se rend compte que chaque intervention publique de JFK, chaque déclaration était un clou de plus dans son cercueil. En attendant que la décision finale soit prise, le film suit en parallèle l’entraînement de deux équipes de tireurs d’élite et les pérégrinations du faux Oswald dans Dallas. Tout cela semble d’une effrayante logique.
Les acteurs ne sont qu’au service du texte, ne cherchant pas à donner une identité trop marquée à leur rôle. Hormis Burt Lancaster, qu’on voit discrètement gober de petites pilules pour le cœur, comme s’il était peu à peu consumé par ses péchés. Il retrouve Robert Ryan qui fut son partenaire dans deux grands westerns « LES PROFESSIONNELS » et « L'HOMME DE LA LOI », un genre qui décrivait une Amérique rêvée. Ici on contemple plutôt l’Amérique cauchemardée engendrée par le meurtre de Dallas. Dans une séquence stupéfiante, ces deux messieurs grisonnants et distingués vont jusqu'à discuter du contrôle de la démographie mondiale via les guerres menées par leur pays ! « Il faut bien que quelqu’un s’en charge », explique tranquillement Ryan. Parmi les seconds rôles, on aperçoit Ed Lauter, Rutanya Alda et Dick Miller.
Peut-être aurait-il fallu un Franken-heimer à la caméra pour en faire un grand film. C'est déjà une œuvre unique en son genre, qui donne à penser sans jamais ennuyer malgré son extrême austérité. Que demander de plus ?
À NOTER : le film fut diffusé à la TV française sous le nouveau titre plus explicite de « COMPLOT À DALLAS ».