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On ne peut pas nier que « DIEU SAUVE LA REINE » ait vieilli : dans son rythme général trop pépère, par l’utilisation gênante d’acteurs américains pour jouer des Irlandais en
Irlande, par son image cafardeuse de téléfilm BBC.
Mais malgré tout cela, le suspense fonctionne grâce à l’énormité de son postulat : sa femme et sa fille tuées à Belfast, un ingénieur part pour Londres afin de faire exploser le Parlement avec toute la famille royale dedans ! Il est poursuivi par la police, mais aussi par l’IRA qui ne veut pas qu’on lui mette cela sur le dos.
Le film fait penser à d’autres œuvres contemporaines comme « CHACAL » et « LA GRANDE MENACE » et s’il traîne la patte pendant une bonne partie de son métrage, il devient palpitant lors du dernier quart. Le montage de plans d’actualité montrant Elizabeth II et sa famille mêlés aux protagonistes fictifs est extrêmement bien fichu et crédibilise extraordinairement un scénario tiré par les cheveux.
Dans le rôle central, Rod Steiger – plutôt dans un bon jour – est une masse compacte de désespoir et de détermination. La perversion du film étant qu'il nous oblige à prendre parti pour un assassin qui a sombré dans la démence ! On passe son temps à se ronger les ongles en espérant qu'il ne se fasse pas prendre. À ses côtés, Lee Remick est gaspillée dans un rôle décoratif pratiquement inutile au récit. Eric Porter se taille la part du lion, en leader de l’IRA sous tension permanente. À noter que Richard Johnson qui joue le flic hargneux, a également signé l’histoire originale. Le ‘trekkie » reconnaîtra avec surprise un jeune Patrick Stewart arborant un peu esthétique collier de cheveux.
Désuet dans sa facture, « DIEU SAUVE LA REINE » parvient à créer de jolies poussées d’adrénaline et à tenir en haleine. Un film-culte…