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Il ne faut surtout pas aborder « CUSTER, L'HOMME DE L’OUEST » comme un ‘biopic’ sérieux et documenté sur le célèbre tueur d’Indiens. C'est plutôt une grosse BD bariolée, fourre-tout, utilisant ce mythe de l’Histoire américaine comme prétexte à séquences
spectaculaires. À vrai dire, le film n’est parfois qu’une bande-démo pour le CinéRama : on a
quand même droit à trois descentes en caméra subjective ! Flanc de montagne, torrent, train, tout y passe. Ne manque plus qu’un Grand-8 !
Alors bien sûr, on est déçu de voir Robert Siodmak petit maître du ‘film noir’ se perdre dans cette entreprise et tenter de donner une cohérence à ce scénario informe. La moitié des séquences ne sert à rien. Ainsi Robert Ryan apparaît-il pendant quelques minutes en déserteur bon-vivant qui finit fusillé, sans que l’on sache très bien ce qu'il est venu faire là. À part du minutage.
Quant au portrait de Custer lui-même, il est complètement faussé. Les auteurs rejettent la faute de tous ses actes barbares sur le général Sheridan et « Whashington », montrant Custer en brave soldat ne faisant qu’obéir aux ordres, même s’ils lui déplaisent. Difficile à avaler. Fort heureusement, Robert Shaw par son jeu direct et cassant rend « Cheveux Jaunes » plus complexe que cela, et surtout moins sympathique. À ses côtés, Mary Ure (Mme Shaw à la ville) joue sa femme dévouée et Jeffrey Hunter bizarrement poivre-et-sel est un officier scrupuleux, servant de bonne conscience. Lawrence Tierney est encore ce qu'il y a de mieux dans le film, campant un Sheridan ambivalent.
« CUSTER, L'HOMME DE L’OUEST » est un curieux film, ne dégageant aucune espèce d’authenticité ou d’émotion. Un patchwork de scènes à faire, d’images à grand spectacle, une débauche de figuration ne donnant que sur le vide. Dommage, car on sent par instants qu’avec un rôle mieux écrit et de vraies scènes à défendre, Robert Shaw aurait pu être un superbe Custer.
À NOTER : le film est trouvable à peu près partout, mais soit dans des copies atrocement Pan & Scannées, soit – comme en zone 1 – dans un beau transfert mais en CinémaScope 4/3. Pourtant, une production de cette ampleur…