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Trente ans après « RÈGLEMENT DE COMPTES À OK-CORRAL » (et même s’ils s’étaient de nouveau croisés dans des face à faces moins frappants), Burt Lancaster et Kirk Douglas, alors septuagénaires, furent réunis une dernière fois par des auteurs-fans, qui leur écrivirent « COUP DOUBLE », une comédie policière entièrement bâtie autour de leur
personnalité.
Les deux amis viennent de passer trois décennies en prison, pour avoir attaqué un train. Enfin libérés, dans leurs vieux costards rayés de gangsters, ils sont confrontés au monde moderne. Enfin – celui des années 80 : le disco, les femmes libérées, les bandes de dealers. Burt se résoud à aller à l’hospice, alors que Kirk désespérément accroché à sa jeunesse, tente de s’intégrer. Mais pour survivre, il ne leur reste qu’une issue : attaquer à nouveau le même train !
Le scénario est gentiment couillon, pas très bien rythmé, teinté d’un sympathique mais tristounet militantisme pour le 3ème âge. Ainsi les séquences où nos amis tentent de reformer leur ancienne bande, pour constater qu'ils sont tous morts ou gâteux, sont vraiment douces-amères.
Mais les retrouvailles des deux monstres sacrés sont à la hauteur des espérances. Lancaster massif, fatigué, au bout du rouleau joue les grands frères exaspérés par les frasques de Douglas, vieux gamin hyperactif. Incapables de se supporter après tant d’années de vie commune, les deux papys sont inséparables. Impossible de tracer une frontière entre fiction et réalité !
Le personnage du jeune officier de tutelle chargé de leur dossier et admiratif des lascars, est un véritable fan introduit dans la fiction, créant un curieux décalage. Idolâtre-t-il les ex-caïds ou les vieilles stars ? Outre le numéro parfaitement rodé des « jumeaux terribles », on se délecte de celui d’Eli Wallach déchaîné en vieux flingueur bigleux et obstiné, qui a attendu toutes ces années pour descendre les deux compères. Du grand Wallach ! Ex-égérie du ‘film noir’, Alexis Smith apporte un peu de classe à l’ensemble.
« COUP DOUBLE » a pas mal vieilli dans sa forme, mais il peut constituer un double-programme avec le western de John Sturges, à condition de ne pas se laisser emporter par la nostalgie parfois poignante qui sous-tend cette comédie-hommage.