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Si on devait donner un exemple de film méritant l’appellation de « curiosité », « COPLAN SAUVE SA PEAU » serait un choix idéal. Premier film du critique/cinéphile Yves Boisset, d'après un roman populaire, c'est un cocktail ahurissant d’éléments qui n’auraient jamais dû se mélanger.
Tourné en Turquie – et on peut dire que le voyage est largement amorti ! – c'est une espèce d’avatar européen de 007, dans lequel on peut deviner des hommages à « CASABLANCA », « FREAKS », « LES CHASSES DU COMTE ZAROFF » et quelques autres classiques du 7ème Art. C'est
totalement kitsch et décomplexé, on ne sait jamais si le dialogue emphatique et ampoulé doit être pris au premier degré (sans doute pas !), si tous les acteurs jouent dans le même film. Et quels acteurs ! Autour du fade Claudio Brook, sorte de sosie de Peter Coyote sous tranxène, Boisset a réuni rien moins que Bernard Blier jouant un taxidermiste-agent secret (sic !) un ‘fat man’ à la Sidney Greenstreet dans les films de Bogart, Klaus Kinski qui apparaît dans trois courtes séquences en sculpteur efféminé
toujours torse-nu, qui s’excite sur une de ses propres statues sous l’œil médusé du héros, deux acteurs « à voix » du cinéma français : Jean Servais et surtout Jean Topart savoureux en flic turc inquiétant. Sans oublier des pin-ups habituées aux copros plus ou moins dénudées.
Le spectacle est assez ahurissant et désarmant. On passe un temps fou à marcher dans de magnifiques décors naturels, à visiter le pays en touristes, on sourit devant cette sympathique bouillabaisse d’influences visuelles, allant du serial aux ‘fumetti’ italiens et on aimerait dire qu’on tient là un film-culte. Mais c'est franchement trop long et le pauvre Brook est un bien piètre espion. Mais c'est à voir malgré tout, parce que c'est définitivement unique en son genre !