News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.
« ALIEN – LE HUITIÈME PASSAGER » a révolutionné la SF au cinéma. Tournant le dos au ‘space opera’ ripoliné à la George Lucas, au trip intello de Kubrick, l’ex-publicitaire Ridley Scott a redéfini le genre en le métissant d’horreur et de gore. Épaulé par les créatures
« designées » par Giger, le réalisateur a fait du très grand spectacle dans le lieu clos d’un vaisseau spatial, a complètement esquivé le danger de la série B en dirigeant son cast d’inconnus comme dans un documentaire. Tout le monde parle en même temps, les réactions des protagonistes sont
constamment crédibles, décuplant le sentiment d’insécurité. La phrase d’accroche « Dans l’espace, personne ne vous entend crier » est devenue un classique en soi et Sigourney Weaver s’est imposée en un seul film comme le modèle des nouvelles héroïnes « couillues » du cinéma d’action, reléguant les mâles au stade de mécanos râleurs ou d’un capitaine inopérant. « ALIEN » a toujours été si parfait que la version « extented cut » sortie quelques années plus tard est superflue, voire irritante.
« ALIENS, LE RETOUR » tourné plus de cinq ans après ne suscita guère d’espoir. Mais c'était compter sans James Cameron. Sortant l’artillerie lourde, il a signé un véritable film de guerre dans l’espace, a développé la mythologie des aliens poussant la logique à inventer une « reine » pondeuse monstrueuse.
Le film n’a pas fait oublier celui de Scott mais a instantanément cohabité avec lui, d’égal à égal. Pas évident pour une sequel. Surtout la sequel d’un chef-d’œuvre. Cette fois, le director’s cut est indispensable, motivant les actes de Ripley, étoffant les seconds rôles. Le film est une orgie d’armes à feu, des milliers de douilles brûlantes sont éjectées, le sang acide des monstres perce les cuirasses des ‘marines’.
Au milieu de ce chaos, Sigourney enrichit son personnage de guerrière d’une facette de mère-courage et protectrice d’une fillette. Son duel final avec la reine-mère est sidérant ! Dans une distribution miraculeuse se détache Lance Henriksen en androïde inquiétant mais sympathique.
Longtemps annoncé et repoussé, passé en de nombreuse mains, « ALIEN 3 » du débutant David Fincher déçoit. Et pour cause : le film sorti en salles n’est que le fantôme anémié du véritable long-métrage ressuscité des années plus tard par le DVD. Sans atteindre les sommets des deux premiers, ce 3ème opus est tout de même un morceau de choix. Le scénario nihiliste se débarrasse cavalièrement de la fillette du n°2 et de l’androïde réduit en lambeaux. Ripley se rase la tête et porte en son sein un embryon du monstre qui l’a imprégnée pendant son sommeil. D’héroïne guerrière, Sigourney devient martyre de l’espèce humaine, la dernière femme dont « l’enfant » abominable naîtra dans les flammes.
Un film complètement baroque, inégal et sauvage, qui envoûte comme un cauchemar poisseux et s’améliore avec le temps qui passe.
Le 4ème et dernier opus, « ALIEN, LA RÉSURRECTION » confié au Français Jean-Pierre Jeunet semble avoir tué la franchise. Ce n’est pas une catastrophe en soi, c'est même plutôt bien fichu, mais le scénario part en tous sens, les thèmes sont si nombreux qu'ils s’annulent et le film laisse une sensation de capharnaüm bruyant et un peu vain.
Ripley est ici un clone d’elle-même, une sorte de mutante bizarroïde dans laquelle on ne retrouve jamais ce personnage qu’on a tant aimé. Sa relation avec l’androïde Winona Ryder semble appartenir à un autre film, tout comme Dominique Pinon.
Quelques séquences sous-marines et une salle de dissection pleine de clones de Ripley mutilées, impriment malgré tout la rétine. Mais pas suffisamment pour dissiper la grosse déception.
Les grands monstres à carapace noire reviendront dans des ‘spin-offs’ comme « ALIENS vs. PREDATOR », du grand n'importe quoi plutôt sympathique, cautionné par la présence de Lance Henriksen et « ALIENS vs. PREDATOR : REQUIEM » navet intersidéral pratiquement impossible à visionner jusqu'au bout, qui a clos le débat. Pour l’instant.
Tout ceci pour dire que le coffret Blu-ray de la tétralogie « ALIEN » vient de sortir. Et que c'est un évènement ! Nous y reviendrons certainement, d’autant que « ALIENS, LE RETOUR » a reçu un traitement royal de la part de Cameron qui l’a re-étalonné de A à Z.
Ah oui ! On allait oublier un minuscule détail : Ridley Scott est en train de mitonner un 5ème film ! Et cette fois, ce sera une prequel…