News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.
Inspiré d’un roman célèbre déjà adapté par Hollywood, « BEAU GESTE » tente manifestement de réitérer le succès des « TROIS LANCIERS DU BENGALE » avec ses extérieurs exotiques, son trio de héros (des frères, cette fois-ci) et bien sûr Gary Cooper en
tête d’affiche.
Grosse production aux décors magnifiques, « BEAU GESTE » laisse curieusement sur sa faim. D’abord, le gros vice de forme est que ‘Coop’ malgré son rôle-titre, a du mal à vraiment émerger comme le héros du film. Son seul… geste admirable, il le commet hors du champ de la caméra et on n’en comprend la motivation qu’à l’épilogue. Le reste du temps, il demeure en retrait, comme effacé et William Wellman semble peu soucieux de le mettre en valeur. Il filme beaucoup mieux Brian Donlevy, qui s’accapare voracement la vedette dans un rôle de sergent sadique et retors. Même Robert Preston et Ray Milland, jouant les frangins, ont des personnages mieux dessinés. Il faut donc accepter de voir un film de Cooper dans lequel celui-ci apparaît en touriste, l’air détaché, rendossant sa vieille défroque de légionnaire de « CŒURS BRÛLÉS ». À peine peut-on retenir la très anecdotique séquence au début, quand il épargne la souris dans sa chambre au château familial. Du pur Cooper !
Le scénario est adroitement construit en flash-back, les scènes de bataille dans le fort sont réglées au cordeau. On peut même déceler une séquence qui a influencé Sergio Leone dans « LE BON, LA BRUTE, LE TRUAND » : celle où Donlevy vient voir son supérieur agonisant dans son lit de souffrance, avant de prendre sa place. Lee Van Cleef fera exactement la même chose avec son capitaine atteint de gangrène. Une référence-hommage de plus dans l’œuvre du signore Leone.
« BEAU GESTE » est un beau film, romanesque à souhait, parsemé de scènes frappantes comme celle où le sergent oblige ses hommes harassés à rire aux éclats, pour tromper l’ennemi. Parmi les seconds rôles, on reconnaît les visages familiers d’Henry Brandon ou Broderick Crawford. La toute jeune Susan Hayward fait acte de présence. À noter qu’une bizarrerie de casting fait jouer à Donald O’Connor le rôle Cooper à l’âge de douze ans…