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Le cast, le titre « AMERICAN GUN » font aussitôt penser à une série B sortie directement en vidéo, mais nous en sommes loin ! Dans la lignée de l'excellent « IN THE BEDROOM », c’est un film indépendant, puissamment ancré dans une réalité sociale et militant de façon subtile contre les armes à feu. La force du scénario – sans ‘spoiler’ la chute absolument dévastatrice – est de laisser croire à une bête histoire de vengeance, pour subitement changer de cap et s'achever dans une apothéose d'émotion qui « cueille » à froid et laisse le spectateur plongé dans des abimes de réflexion.
Le budget minuscule se fait cruellement sentir, surtout dans les flash-backs situés en 39-45 (seul vrai point faible du film) ou dans la séquence tournée à Las Vegas, mais le problème n'est pas là. Centré sur James Coburn qui trouve là un magnifique dernier rôle, « AMERICAN GUN » décortique sans pitié son visage ridé, crevassé, multiplie les gros-plans sur ses mains déformées par l'arthrose, le défait totalement de son image d'homme d'action et de ‘légende’, pour laisser place au comédien. Coburn n'a que peu joué de rôles de cet acabit, hormis l'infirmier psy de « MR. PATMAN » ou le père de « AFFLICTION ». En voyant le présent film, on le regrette d'autant plus que son registre était réellement impressionnant. Son couple avec une Barbara Bain (la Cinnamon de « MISSION : IMPOSSIBLE ») à peine reconnaissable, est une franche réussite. Et Virginia Madsen apparaît peu, mais parvient à donner de l'épaisseur à son personnage de fille paumée.
Il y avait tous les éléments pour suivre les traces de films comme l’intéressant « HARDCORE » de Paul Schrader, ou encore plus facilement la série des « DEATH WISH ». Mais la façon qu'a eue l'auteur de tordre ces clichés, de mettre le public face à ses réactions et préjugés, est extraordinairement intelligente. Avec un peu plus de moyens, cela aurait pu être un grand film. C'en est déjà un très bon et on n'est pas près d'oublier l'ultime plan de Coburn et son terrible regard face caméra, qui rappelle celui de son ancien collègue des « 7 MERCENAIRES », Charles Bronson dans son dernier plan de « INDIAN RUNNER ». Troublant d'ailleurs que ces deux comédiens de la même génération qui ont connu des carrières assez parallèles et se sont faits un nom dans un cinéma d'action, finissent leurs parcours dans des œuvres aussi atypiques dans leur filmo et des plans aussi similaires...