LE DUKE ET LES EMBRASURES DE PORTES...

L’image entrée dans la légende, est bien sûr celle du haut : l’ultime plan d’un chef-d’œuvre, « LA PRISONNIÈRE DU DÉSERT », dans lequel John Wayne, sa quête achevée, sentant qu'il est exclu – ou qu'il s’est lui-même exclu – de la société des hommes, s'en va, seul et incompris, vers le désert.

Une image forte, simple, filmée depuis le vestibule d’une maison dont on ne verra pas l’intérieur, pour accentuer l’isolement et le bannissement du personnage d’Ethan Edwards.

Une image qui dut fortement frapper Howard Hawks, l’autre réalisateur de prédilection de Wayne, puisqu’il la reprit telle quelle, pendant la bataille finale de « RIO BRAVO », et qu'elle servit dix ans plus tard, pour le poster américain de « RIO LOBO ». À part que cette fois-là, le « Duke » était filmé de face. Mais l’embrasure de porte elle, était toujours là.

Des mythologies se bâtissent parfois sur moins que cela…

Comments

[lemmy]

Effectivement, oui. Léone est très référentiel, ce qu'on a tendance à oublier, car on ne connaît pas ces références. Il a beaucoup pris au western américain, mais aussi beaucoup donné car Léone a
vraiment génialement intégré, voire accompli une transsubstantation de ces allusions. Léone n'était-il pas en quelque sorte l'équivalent d'avant d'un Tarantino ? (Tarantino se réclamant et
invoquant un Léone, donc faisant référénce à un cinéaste faisant des références).

[valcogne]

Une image mythique qui a peut être inspiré Sergio Leone à l'envers. Souvenons nous de ce plan formidable, inquiétant à souhait, de l'ange de la mort, Sentenza,venant de l'extrieur, s'encadrant dans
la porte de la famille qu'il tuera un peu plus tard. Un des moments les plus puissants de "Le bon, la brute et le truand".