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News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.

"NEW MEXICO" (1961)

Ce qui surprend le plus, dans ce premier long-métrage réalisé par Sam Peckinpah, c'est à quel point toutes ses obsessions ou presque sont déjà présentes et de façon assez marquée. Dès la première séquence, Steve Cochran tire sur son reflet dans un miroir, comme le fera James Coburn dans « PAT GARRETT & BILLY THE KID », un enfant joue de l'harmonica et se fait tuer comme dans « CROIX DE FER », son cadavre sera transporté sous le cagnard jusqu'au bout des bouts, comme la tête coupée de « APPORTEZ-MOI LA TÊTE D’ALFREDO GARCIA ».

Il y a quelque chose d'affreusement désespéré et sordide dans « NEW MEXICO », des relations humaines terribles, une atmosphère constamment glauque malgré la photo lumineuse du chef-op de John Ford, William Clothier, le souvenir poisseux de violences atroces, d’humiliations irréparables. Et bien sûr la mort accidentelle d’un enfant, qui est finalement la seule chose qui relie les deux protagonistes et scelle leur histoire d’amour.

Le personnage de Turk, incarné par Chill Wills, est une sorte de monstre obscène à moitié gâteux, qui cristallise toutes les névroses du héros « Yellowlegs », son obsession de vengeance. Incarné avec force par Brian Keith, ce dernier est une masse de haine et d’aigreur, un antihéros mutilé, abimé par la vie, dont le premier acte dans le film est de tuer un enfant par erreur, parce que son bras estropié est incapable de soulever son revolver. À ses côtés, Maureen O’Hara, un peu trop âgée à 40 ans passés pour son personnage de prostituée mère d'un garçonnet, est tout de même émouvante, assumant superbement les revirements et sautes d’humeur de cette femme meurtrie. La scène au cimetière vers la fin, où elle-même commence à douter de sa raison, est une petite merveille de finesse. Parmi les seconds rôles, on aperçoit Strother Martin, familier du réalisateur dans un rôle de prêcheur intarissable.

S’il fallait mettre un vrai bémol à notre enthousiasme pour « NEW MEXICO », ce serait par rapport à la musique de Marlin Skiles, complètement en porte-à-faux avec ce qu'il se passe à l’écran et frisant même le ridicule dans la chanson susurrée par Maureen O’Hara, aux génériques début et fin : un summum de kitsch sans aucun rapport avec le reste du film.

Loin d’être un coup d’essai de débutant, comme certains critiques le laissent parfois entendre en mentionnant le film, « NEW MEXICO » est un beau western, du pur Peckinpah, un film hanté par la mort et l’échec à l’instar de ses futurs chefs-d’œuvre. Indispensable, autrement dit.

 

À NOTER : le film est sorti en DVD en France, mais dans une copie CinémaScope en 4/3. On le trouve heureusement en Angleterre (sans sous-titres) dans la collection « Western Classics », en 16/9.

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C
1) Je l'ai suivi récemment en VF, mais pas d'époque. De quand date sa 1ère sortie en France ?<br /> 2) La fiche d'IMDB est loin d'être complète pour les petits personnages à dialogue, notamment les auteurs de la pendaison, les ouailles du pasteur,les 2 collègues femmes de Maureen, les<br /> participants à la partie de poker.
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F
<br /> <br /> Je ne saurais pas te dire la date exacte, mais je sais qu'il a mis des années à émerger en France. Plusieurs décennies, même...<br /> <br /> <br /> <br />