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News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.

"5 GÂCHETTES D'OR" (1968)

« 5 GÂCHETTES D’OR » bénéficie d’une excellente réputation chez les afficionados de westerns italiens, probablement due à la présence au scénario de Dario Argento et au fait qu’un des plus grands comédiens du cinéma japonais est venu l’honorer de sa présence. Force est d’admettre que cette réputation est quelque peu exagérée.

Tourné dans des décors misérables, dans des paysages grisâtres évoquant la forêt de Fontainebleau en hiver, ce film de vengeance plagie le début des « 7 MERCENAIRES », poursuit avec un passage à tabac des deux héros inspiré de Leone, et conclue par une longue (très longue) partie de cache-cache entre les héros et les comancheros dans les bois, s’achevant par un des duels les plus absurdes qu'il soit donné de voir : Bud Spencer armé d’une branche, contre Tatsuya Nakadai utilisant une machete à la façon d’un katana de samouraï. Du pur délire !

« 5 GÂCHETTES D’OR » est pour tout dire, assez ennuyeux, le dialogue est d’une pauvreté risible (« Gare à toi, Kiowa ! »), et le scénario n’offre aucune surprise : sortie de prison du héros, recrutement des mercenaires, vengeance, au-revoir. Aucune chausse-trappe, aucun obstacle sur la route, une sorte de routine tranquille. La réalisation est aussi plate, avec quelques dérives déroutantes, comme ces plans d’arbres en caméra « bougée », censés traduire la folie d’Elfega, et ces éternels gros-plans de visages bronzés.

Bret Halsey, un authentique Américain qui a tout de même pris le pseudo (sic !), Montgomery Ford, est une sorte de clone pâlichon de Franco Nero, et promène sa silhouette calquée sur « DJANGO », Bud Spencer semble encore très mal à l'aise devant une caméra. Seul Tatsuya Nakadai vaut un coup d’œil. Non pas parce qu'il fait une grande prestation, mais parce que sa présence est tellement incongrue, dans ce rôle de hors-la-loi mexicain givré, qu’on ne peut détacher son regard de l’écran. Bien loin de ses chefs-d’œuvre japonais comme « LE SABRE DU MAL » ou « HARAKIRI », où il était prodigieux en samouraï décharné, habité par l’esprit du mal, Nakadai cabotine ici joyeusement, roulant des yeux fiévreux, gloussant comme un chenapan.

« 5 GÂCHETTES D’OR » restera donc comme le film qui a réussi à réunir au même générique Dario Argento, Tatsuya Nakadai et Bud Spencer, ce qui n’est pas rien. Mais c'est à peu près tout…

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E
Je viens de voir ce westerne sushi spaghetti et j'ai apprécié ce mélange ! Bud Spencer arborant une tonsure mal camouflée , le clin d'oeil à au nom de la loi avec la winchester à canon scié ,et<br /> surtout Nakadai san faisant du Kinski (mais à un degré moindre quand même ) Par contre ce serait plus un arbrisseau qu'une branche dans le combat avec Bud Spencer
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P
Pour ma part je n'ai pas trouver déplaisant ce western.
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M
<br /> « Nakadai cabotine ici joyeusement, roulant des yeux fiévreux, gloussant comme un chenapan. »<br /> <br /> Bien sûr : car un méchant de western spaghetti en 1969, ÇA CE SURJOUE, et voilà. Caméléon suprême, monsieur Nakadai prend toujours la couleur du contexte où on le plonge. Alors mettez-le dans un<br /> Bresson et son jeu sera bressonien ; mettez-le dans une farce et il sera un clown ; flanquez-le dans Red 2 en manieur de sabre et il vous fera rentrer la tête dans les épaules.<br /> <br /> Ah là, là - me dis-je en secouant la tête - on ose, ici, critiquer le Sensei... ?<br /> <br /> Assez moyen western, cela dit. La principale faiblesse est que les cinq héros s'en sortent vivants ! Moi, j'ai tout réécrit dans ma tête et j'en ai fait un de ces westerns italiens où le méchant<br /> gagne, tout en me sevant des éléments propres du film : flashes-back en noir et blanc et finale nocturne qui s'achève à l'aube. Alors à la fin, Nakadai a liquidé l'un après l'autre les cinq<br /> gâchettes d'or ; et maintenant c'est l'aube, comme dans le film ; et il s'en va sur son cheval vers le soleil levant au lieu du soleil couchant, ce qui est bien logique pour un japonais. Au même<br /> moment, l'image repasse de la couleur au noir et blanc, sauf pour les petites gouttelettes de sang rouge qui tombent de sa machette. Et il s'éloigne comme ça jusqu'au fond de l'écran avec cette<br /> légère traînée rouge qui le suit. FIN !<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> CRITIQUER NAKADAI-SAN ??? Jamais de la vie ! <br /> <br /> <br /> Mais bon... L'immense samouraï avait sûrement mieux à faire que ça ! Et quelle belle idée de l'imaginer en vieux yakuza retraité dans un "RED 2" !<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Bud Spencer a ici en VF la voix qu'il aura dans le film Salut l'Ami Adieu le Trésor, celle de Raoul DELFOSSE.<br /> <br /> <br />
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