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« 5 GÂCHETTES D’OR » bénéficie d’une excellente réputation chez les afficionados de westerns italiens, probablement due à la présence au scénario de Dario Argento et au fait qu’un des plus grands comédiens du cinéma japonais est venu l’honorer de sa présence. Force est d’admettre que cette réputation est quelque peu exagérée.
Tourné dans des décors misérables, dans des paysages grisâtres évoquant la forêt de Fontainebleau en hiver, ce film de vengeance plagie le début des « 7 MERCENAIRES », poursuit avec un passage à tabac des deux héros inspiré de Leone, et conclue par une longue (très longue) partie de cache-cache entre les héros et les comancheros dans les bois, s’achevant par un des duels les plus absurdes qu'il soit donné de voir : Bud Spencer armé d’une branche, contre Tatsuya Nakadai utilisant une machete à la façon d’un katana de samouraï. Du pur délire !
« 5 GÂCHETTES D’OR » est pour tout dire, assez ennuyeux, le dialogue est d’une pauvreté risible (« Gare à toi, Kiowa ! »), et le scénario n’offre aucune surprise : sortie de prison du héros, recrutement des mercenaires, vengeance, au-revoir. Aucune chausse-trappe, aucun obstacle sur la route, une sorte de routine tranquille. La réalisation est aussi plate, avec quelques dérives déroutantes, comme ces plans d’arbres en caméra « bougée », censés traduire la folie d’Elfega, et ces éternels gros-plans de visages bronzés.
Bret Halsey, un authentique Américain qui a tout de même pris le pseudo (sic !), Montgomery Ford, est une sorte de clone pâlichon de Franco Nero, et promène sa silhouette calquée sur « DJANGO », Bud Spencer semble encore très mal à l'aise devant une caméra. Seul Tatsuya Nakadai vaut un coup d’œil. Non pas parce qu'il fait une grande prestation, mais parce que sa présence est tellement incongrue, dans ce rôle de hors-la-loi mexicain givré, qu’on ne peut détacher son regard de l’écran. Bien loin de ses chefs-d’œuvre japonais comme « LE SABRE DU MAL » ou « HARAKIRI », où il était prodigieux en samouraï décharné, habité par l’esprit du mal, Nakadai cabotine ici joyeusement, roulant des yeux fiévreux, gloussant comme un chenapan.
« 5 GÂCHETTES D’OR » restera donc comme le film qui a réussi à réunir au même générique Dario Argento, Tatsuya Nakadai et Bud Spencer, ce qui n’est pas rien. Mais c'est à peu près tout…