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Il est clair que lorsqu’on pense à Charlton Heston, la première image qui vient à l’esprit n’est pas forcément un western. Spécialiste des rôles bibliques, des courses de chars en CinémaScope, des rôles « bigger than life » allant de Michel-Ange à Richelieu, en passant par Henry VIII, Heston fut un acteur sérieux, impliqué dans son art, il joua sur scène à
Londres, fréquenta les présidents (républicains) de son pays, et hélas, acheva sa vie comme représentant actif de la NRA, une image réductrice, qui fut stigmatisée dans
« BOWLING FOR COLUMBINE » de Michael Moore, qui réussit à « coincer » Heston, dans une séquence embarrassante.
Pourtant, c'est dans un western que l’acteur trouva son plus beau rôle, et il en tourna quelques autres tout à fait dignes d’intérêt. « LE FILS DE GÉRONIMO » le montre en visage pâle élevé par les Indiens, il tient le rôle-titre dans « LE TRIOMPHE DE BUFFALO BILL », se montre excellent en scout raciste dans « LE SORCIER DU RIO GRANDE », qui inaugure un genre de personnage qu'il affectionnera toujours : les hommes durs, sarcastiques, méprisants, n’hésitant jamais – et c'est tout à son honneur – à se montrer sous un jour franchement antipathique.
« HORIZONS LOINTAINS » lui donne un rôle assez fade de lieutenant, et il est promu capitaine (sudiste, cette fois) dans « TERRE SANS PARDON ». Dans « LES GRANDS ESPACES », Heston accepte le rôle relativement secondaire du contremaître macho et odieux d’un grand ranch. Sa bagarre interminable avec Gregory Peck, est restée dans les annales. Il retrouvera le réalisateur, William Wyler, la même année, pour « BEN-HUR ».
Il ne revient au western que pour « MAJOR DUNDEE », film maudit au tournage épique, au montage saccagé par les producteurs. Heston y incarne magistralement un officier ambitieux mais faible de caractère, un rôle ambigu et complexe, pour lequel il offrit son salaire, afin que le tournage puisse se poursuivre. Sa relation avec Sam Peckinpah fut elle aussi des plus compliquées, puisque le très professionnel Charton finit par charger celui-ci à cheval, avec son sabre !
C'est trois ans plus tard qu'il trouve son plus beau rôle dans « WILL PENNY LE SOLITAIRE », celui d’un cowboy vieillissant, analphabète et lent d’esprit, incapable d’assumer une histoire d’amour, et condamné à une vie d’errance. Un contremploi que Charlton Heston, contre toute attente, joue en finesse, de façon poignante. Dans la copro internationale « L’APPEL
DE LA FORÊT », il sert de faire-valoir à un chien de traîneau, et dans « LA LOI DE LA HAINE », il joue un ex-marshal dur à cuire, dont la fille est kidnappée par des hors-la-loi.
Épaissi et hirsute, Heston apparaît en trappeur dans « LA FUREUR SAUVAGE », il est un riche rancher insensible dans le téléfilm « PROUD MEN », il apparaît très brièvement dans « TOMBSTONE », en propriétaire terrien qui recueille Earp et Doc Holliday, et prête sa voix « off » à la minisérie « JAMES A. MICHENER’S TEXAS ».
Ce géant au timbre de baryton, à la virilité complaisamment affichée, était comédien jusqu'au bout des ongles, prenant volontiers la pose, ne refusant jamais une interview, une tournée promotionnelle. Formé à la vieille école, il égrenait inlassablement les mêmes anecdotes, et ses positions politiques ne l’ont pas toujours rendu très populaire. Il fut malgré tout, une figure importante du grand Hollywood, et sa brève apparition dans le « HAMLET » de Kenneth Branagh, à la fin de sa carrière, prouva qu'il n’avait rien perdu de sa puissance de feu. Enfin… l’expression est peut-être mal choisie, en l’occurrence !
À NOTER : de nombreux livres sont parus aux U.S.A. sur Heston, dont celui de Jeff Rovin, et le très beau « CHARLTON HESTON’S HOLLYWOOD ». Ses mémoires, « IN THE ARENA » sont intéressantes, et étonnamment truffées d’autodérision.