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News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.

A LA PORTE DU PARADIS...

Quand Pat Garrett vient demander au vieux shérif de l’aider à arrêter un hors-la-loi de la bande du kid, celui-ci n’est guère emballé. Mais c'est son job, et il y va quand même, accompagné de sa grosse femme mexicaine, elle-même lourdement armée. Évidemment, ça tourne mal : tout le monde se met à tirer, et le pauvre shérif prend une balle dans le ventre. Quasiment une balle perdue…

Un peu éberlué, réalisant à peine ce qui lui arrive, il s'éloigne du lieu de la fusillade, et va s’asseoir sur un rocher, face à la rivière. Sa femme le rejoint, retenant ses larmes, et le regarde mourir. Pendant ce temps, s’élève doucement la chanson de Bob Dylan « Knockin’on Heaven’s door ». Taper à la porte du Paradis.

Cette sublime séquence de « PAT GARRETT & BILLY THE KID », avec Slim Pickens et Katy Jurado, est peut-être la plus belle du film. Et curieusement, elle concerne deux personnages secondaires, sans réel rapport avec l’histoire principale. Un couple de vieux quidams, rattrapés par le Destin, à cause d’une amitié trahie, d’hommes en fuite, de civilisation en progrès… Que des choses qui ne les concernent pas vraiment.

Tout le génie atypique de Sam Peckinpah se trouve condensé dans cette scène.

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K
Tomber des années après sa publication sur cet article et se dire qu'on est pas tout à fait là par hasard. Je sais pourquoi je fréquente ce blog depuis d'aussi longues années : la scène qui donne lieu à ce post demeure ma scène de cinéma préférée de tous les temps. Rien n'est explicité, tout se joue dans les regards. Tout est poésie, aussi cruelle soit-elle.
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E
Kid abattu alors qu'il était sans défense et qu'il sortait du lit... C'est vrai que ce plan est superbe... Roooh, tu m'as convaincue, vais le revoir, entre deux Bronson ! (Oui, je suis dans une<br /> série, la faute à quel blog, on s'le demande ^^)
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E
Ah oui, tiens, peut-être que ça a joué aussi. "La Horde..." est portée par des rires, désespérés, certes, de gars qui rient avant de mourir. Et dans "Pat Garrett" rien de tel, James Coburn traverse<br /> tout le film comme un grand corbeau noir.
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F
<br /> <br /> C'est un des plus beaux films que je connaisse sur la trahison de soi-même. D'où ce plan mythique où Coburn tire sur le miroir après avoir abattu le Kid.<br /> <br /> <br /> <br />
E
Oui, cependant on peut dire aussi que dans "La Horde sauvage", la notion de camaraderie est relative, avec les abandons successifs de "Crazy" Lee, Angel et Sykes, la fin est un massacre<br /> suicidaire... Dans "Guet Apens" les relations hommes-femmes sont malmenées et inversées, dans "Junnior Bonner" la violence est familiale (la scène où Steve McQueen, à table, se fait traiter comme<br /> un gosse, et sa mère qui ne bronche pas devant l'annonce de la vente de sa propre maison, est terrible), "Cable Hogue" se termine de manière très cynique avec la voiture...<br /> Bon, je vais le revoir, le "Pat Garrett".
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F
<br /> <br /> Tu as raison. Mais j'ai relativisé mes adjectifs pour décrire ces films ! <br /> <br /> <br /> En fait, "PAT GARRETT" n'est pas réellement un western, c'est une ballade country lugubre sur les temps qui changent. Au lieu de<br /> finir dans le sang et les tripes comme dans "WILD BUNCH", ils s'achèvent dans la trahison et le dégoût. Autant te le dire tout de<br /> suite : tu ne vas pas rigoler ! <br /> <br /> <br /> <br />
E
Parce que tu as vu des films de Peckinpah "aimables", toi ? ^^
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F
<br /> <br /> Oui. Dans "LA HORDE SAUVAGE" il y a la camaraderie et une forme d'héroïsme à la fin. "GETAWAY" est sexy à sa façon, "JUNIOR BONNER" et "CABLE HOGUE" sont tendres... <br /> <br /> <br /> Rien de tout ça dans "PAT GARRETT..." ! <br /> <br /> <br /> <br />
E
Autant j'adore "La Horde sauvage" qui est, et qui restera mon film préféré, autant je n'arrive pas vraiment à aimer "Pat Garrett et Billy le kid", dont j'ai vu les deux versions successives. La<br /> faute en partie à la musique de Bob Dylan, dont je ne suis pas vraiment fan, et à cette scène en particulier, qui non seulement ne m'avait pas touchée mais que j'avais même trouvée un peu ridicule.<br /> Tout comme retrouver Emilio Fernandez, tellement impressionnant en féroce Mapache, que de le voir en pauvre paysan martyrisé m'avait fait sourire (retrouver les copains du réalisateur d'un film sur<br /> l'autre amène forcément des comparaisons). J'avais trouvé que les décors étaient moins beaux, et que certains intérieurs sentaient vraiment le studio. En fin de compte, je retiens l'ouverture du<br /> film, remarquable, avec les poulets décapités, et la mort du Kid. Comme tu disais : y'a des films qu'on aimerait bien pouvoir aimer, ne serait-ce que pour James Coburn (que pour le coup j'adore<br /> dans Croix de fer)...
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F
<br /> <br /> Moi c'est tout le contraire, tu vois... "PAT GARRETT" est un film que j'aime de plus en plus à chaque re-vision. Surtout depuis<br /> la version longue, bien sûr. Et sans être un fan de Dylan, je suis toujours aussi remué par la BO du film.<br /> <br /> <br /> Ce n'est pas un film "aimable" : pas structuré, pas spectaculaire, sans héros "bigger than life", mais il y a dans ces images une authenticité, un désespoir qui touchent au grandiose. Du moins<br /> pour moi ! <br /> <br /> <br /> Et James Coburn n'a jamais été meilleur, même s'il a eu de plus beaux rôles chez Leone ou à nouveau chez Peckinpah.<br /> <br /> <br /> <br />