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L’épisode 6 de la 2ème saison de « AU NOM DE LA LOI », intitulé « L’OTAGE », réalisé en 1959 par Don McDougall, est un des plus intéressants de toute la série, par la thématique qu'il développe d’abord, et ensuite par la présence rétrospectivement emblématique de Lee Van Cleef.
Randall livre un tueur nommé Jumbo Kane à la justice, mais celui-ci tire sur le shérif et le prend en otage. L'homme de loi blessé, Kane réclame un autre otage « plus frais », et le juge de la ville, sous la menace de son arme, oblige Randall à pénétrer dans la prison assiégée, où il s'aperçoit que le shérif est déjà mort.
Kane comprend bientôt que Randall n’est pas un otage très rassurant, puisque les habitants n’hésiteront pas à le sacrifier, pour se débarrasser du tueur.
« L’OTAGE » est passionnant, parce que sa courte durée (26 minutes) oblige le scénario à aller droit au but, et directement dans le vif du sujet. Et ce sujet, quel est-il ? Le mépris qu’ont les honnêtes gens, pour les chasseurs de primes, ces charognards qui gagnent 1000 dollars par capture, quand un shérif ne touche qu’une paie de 40 dollars, pour le même job. La fille du shérif n’hésite pas à cracher son mépris au visage de Randall, dès son arrivée en ville.
Ce qui accroche dans cet épisode, au-delà de son aspect fauché, de ses décors minimalistes, proches de la maison de poupée, c'est qu’au fond, un meurtrier comme Kane, est plus estimable que les « honnêtes gens » qu'il défie, une bande de pleutres, prêts à toutes les trahisons et coups bas, pour préserver leur sécurité. Kane lui, est courageux, plein de ressources, et prêt à défendre sa peau comme il peut. Son face à face avec Randall est d'ailleurs intéressant : deux individus semblables, opposés, mais qui ne se haïssent pas. Deux « pros » du revolver, à la merci d’une bande de « chacals » sans code d’honneur.
Le fait que Lee Van Cleef se soit fait connaître six ans plus tard, par ses rôles de chasseurs de primes en Italie, ajoute une certaine ironie au film.
La fin est amère : le juge offre l’étoile de shérif à McQueen, qu'il était pourtant prêt à laisser mourir quelques minutes plus tôt. McQueen l’arrache, et la jette parterre, comme Gary Cooper dans « LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS », avant de s'éloigner, de dos, solitaire et désabusé par ses frères humains.
« L’OTAGE » est un vrai petit western à part entière, dont le sujet aurait tout à fait pu donner lieu à un long métrage.