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News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.

"3 MILLIARDS SANS ASCENSEUR" (1972)

3 MILLIARDSPas étonnant que « 3 MILLIARDS SANS ASCENSEUR » soit une coproduction italienne, tant il ressemble à un hommage à ce classique du cinéma transalpin qu’est « LE PIGEON ». Ici aussi, une bande de ‘losers’, de tocards, de baltringues, de laissés-pour-compte, organisent un braquage bien plus gros qu’eux et échouent (quoiqu’un peu moins piteusement que leurs aînés !).

Si le scénario tire un peu à la ligne et si l’esthétique a pas mal vieilli, le film a bien passé le cap des années grâce à sa très attachante galerie de personnages. Des vieux gamins velléitaires et pas bien doués, des paresseux congénitaux, de doux rêveurs, prêts à tous 3 MILLIARDS (1)les plans foireux pour se sortir de leur tristounette réalité. La grande idée est d’avoir distribué dans ces rôles, des figures emblématiques du polar hexagonal, peu enclines à l’humour ou à l’autodérision : Marcel Bozzuffi est irrésistible en macho frimeur toujours à côté de la plaque, Michel Bouquet étonne en vieux garçon, probablement puceau, qui vit avec sa môman et dort même dans sa chambre, Serge Reggiani est un traîne-savate émouvant, sans oublier Bernard Fresson et Amidou. Cette belle brochette trimbale dans son sillage les cinémas si différents de Gavras, Chabrol, Sautet ou Melville, dans un pot-pourri qui fait plaisir à voir malgré ses nombreuses maladresses. On a également droit à la ravissante Dany Carrel, Françoise Rosay égale à elle-même et Gabriele Ferzetti très classieux, même si peu crédible, en caïd de Courbevoie.

Longuet et inégal, « 3 MILLIARDS SANS ASCENSEUR » se laisse pourtant regarder avec émotion. Le décor de ces petites maisons perdues au milieu des chantiers de démolition, ce Paris pittoresque voué à la destruction imminente, symbolisent parfaitement la fin d’un certain cinoche populaire français, au même titre que ces grands comédiens déjà mûrissants, qui allaient bientôt changer d’emploi ou disparaître des radars. Humour et mélancolie sont donc étroitement liés dans ce film plein de charme, dont le manque de rythme est compensé par la tendresse et une formidable direction d’acteurs.

À noter que le fameux vol de bijoux filmé in extenso, comme un morceau de bravoure, connaît une « chute » directement inspirée de « UN HOLD-UP EXTRAORDINAIRE ».

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D
Sympa de rappeler Roger Pigaut à notre bon souvenir. Cet acteur-réalisateur-scénariste de cinéma et de télévision est aujourd'hui quelque peu oublié, en dépit de son rôle marquant de has been<br /> suicidaire dans UNE HISTOIRE SIMPLE.<br /> TROIS MILLIARDS SANS ASCENSEUR aborde le polar par la bande comique. Il vient après une tentative pas du tout parodique du même Pigaut : COMPTES À REBOURS, où Reggiani revolvérisait successivement<br /> Bozzuffi, Pousse, Sauvion, Bory (Jean-Marc, pas Jean-Louis) et Amidou... Extraordinaire distribution qui comptait également Signoret, Vanel, Desailly, Moreau et j'en oublie.<br /> C'était l'époque des films de copains ou de grands acteurs pouvaient tourner des petits films en participation. A la même époque il y eut dans le même ordre idée une réalisation très intéressante<br /> de Bozzuffi : L'AMÉRICAIN, qui comptait également une distribution hors normes.
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F
<br /> <br /> Pas mal aussi "COMPTE A REBOURS" avec Bouquet en flic borgne. Je reverrais bien "L'AMERICAIN" !<br /> <br /> <br /> <br />