Enzo G. Castellari a signé quelques bons ‘spaghetti’, plusieurs nanars parodiques, et un chef-d’œuvre du genre : « KEOMA ». « TUEZ-LES TOUS... ET REVENEZ SEUL » fait partie de la première catégorie. Sur un scénario archi-classique, empruntant à la série « MISSION : IMPOSSIBLE » et aux « 12 SALOPARDS », c'est un western italo-espagnol fort bien réalisé à tous points de vue : les décors sont excellents (on reconnaît au passage la ville bombardée du « BON, LA BRUTE, LE TRUAND »), la photo est piquée à souhait, et le casting bien choisi. Le réalisateur tire vraiment le maximum de son budget.
Bien sûr, l’histoire faite de trahisons et voltefaces diverses peine à remplir ses 100 minutes, et Castellari comble les vides avec de longues bagarres à poings nus (avec bruitages à la Bud Spencer à l’appui, comme il se doit) et des fusillades à rallonge. Il n’est pas interdit de s’ennuyer poliment de temps en temps, mais l’ensemble a de la tenue et ne fait jamais cheap.
Chuck Connors, bronzé, blondi, rajeuni, arbore à tout bout de champ un sourire « dents blanches » à la Burt Lancaster, mais il a du panache et une photogénie hors du commun. À ses côtés, Frank Wolff campe un as de l’espionnage jouant double-jeu et le pasolinien Franco Citti un des mercenaires de la bande de Connors.
Sans faire partie des œuvres marquantes du genre, « TUEZ-LES TOUS... ET REVENEZ SEUL » se laisse encore regarder aujourd'hui, annonçant le « INGLORIOUS BASTARDS » d’origine signé du même Castellari, mais à la sauce western.
À NOTER : sur l’affiche U.S. du film, le nom de l’acteur principal avec une ÉNORME faute d’orthographe. Il a dû être content, le Chuck…