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23 juillet 2011 6 23 /07 /juillet /2011 07:34

THEY DRIVE (1)Avec « UNE FEMME DANGEREUSE », Raoul Walsh signe non seulement un de ses meilleurs accomplissements, mais il se permet de proposer deux films en un. Nettement écrit en deux parties distinctes, il commence en drame social façon Warner, avec une description quasi-documentaire de la vie périlleuse des routiers roulant de nuit. Puis le THEY DRIVE (2)scénario bifurque soudain en ‘film noir’ avec l’embourgeoisement de George Raft et surtout l’irruption d’Ida Lupino, une des femmes fatales les plus toxiques qu’on ait vues à l’écran.

Bien avant Glenn Close dans « LIAISON FATALE », Lupino incarne une tarentule obsessionnelle et manipulatrice, qu’on voit progressivement sombrer dans la folie dévastatrice. Ce que fait la comédienne est réellement extraordinaire et culmine avec la séquence du procès où son « pétage de plombs » devant les juges, son fou-rire hystérique font froid dans le dos. Pas sûr qu’on ait fait mieux depuis…

Le héros est campé par George Raft, comédien jamais très passionnant, qui trouve là un de ses meilleurs rôles, même s’il n’a pas le physique de l’emploi. À ses côtés, Humphrey Bogart – dans son dernier second rôle avant l’accès au vedettariat – est très bien en frangin râleur et sanguin. Dans un joli cast de second plan se détache Alan Hale, formidable en patron constamment hilare, d’une joviale vulgarité. Ses scènes avec Lupino valent leur pesant d’or.

Extrêmement bien dialogué, truffé de réparties du tac-au-tac souvent hilarantes, mené sans aucun temps mort, à peu près débarrassé de scories mélodramatiques, « UNE FEMME DANGEREUSE » est un ‘film noir’ imparable, parfaitement rond. Ida Lupino s’y affirme comme une immense comédienne. Brrrr…

THEY DRIVE

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 16:24

MARLOWE (1)Philip Marlowe, le ‘privé’ créé par Raymond Chandler gardera toujours les traits d’Humphrey Bogart. Mais d’autres interprètes en ont donné une version possible, comme Elliott Gould ou Robert Mitchum. « LA VALSE DES TRUANDS » est une tentative MARLOWEd’intégrer ce personnage iconique dans l’Amérique en mutation de la fin des sixties. Le fait que le réalisateur se nomme Paul… Bogart, ajoute à l’incongruité de l’entreprise.

Acteur de séries TV à la personnalité très affirmée, JamesMARLOWE (2) Garner propose un Marlowe désabusé et fatigué. Pour tout dire très peu charismatique. Il pratique l’autodérision, dragouille sans conviction, enquête comme en état de somnambulisme et donne hélas, le ton au film tout entier. Pour sympathique qu'il soit, « LA VALSE DES TRUANDS » ressemble à un pilote de série TV, dont il affiche l’esthétique crue et granuleuse, le rythme pantouflard, les couleurs primaires et les gros-plans en champs et contrechamps. On imagine d'ailleurs tout à fait que Garner aurait pu retrouver ce personnage pour une série hebdomadaire.

À l’image de son héros omniprésent donc, le film avance à pas mesuré, entraîne dans des MARLOWE (3)fausses-pistes guère palpitantes et s’assoupit progressivement. Quelques bons seconds rôles viennent pimenter cette sauce un peu fade : Carroll O’Connor excellent en flic exaspéré, Rita Moreno qui pique la vedette à tout le monde dans un rôle de strip-teaseuse ambiguë et Bruce Lee, bien sûr. Bien sûr parce que le film est resté dans les annales pour les deux apparitions de la star chinoise. Celle où il démolit le bureau de Marlowe à coups de pied, est toujours aussi réjouissante. Ensuite, il se jette dans le vide de colère, parce que notre héros a suggéré qu'il était « gay ». Toute une époque…

Polar à la réputation quelque peu exagérée, « LA VALSE DES TRUANDS » déçoit aujourd'hui, mais comblera les amateurs d’ambiances rétro des années 60 et les fans d’un James Garner en mode « hypotension ».

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 08:22

MOONTIDE (1)Commencé par Fritz Lang, fini par Archie Mayo, « LA PÉNICHE DE L’AMOUR » (que dire de l’affligeant titre français ?) est un produit excessivement bizarre, un télescopage de styles et de cultures qui part en tous sens et finit par trouver une certaine cohérence. Celle duMOONTIDE chaos ?

Monté pour lancer la carrière U.S. de Jean Gabin alors exilé aux États-Unis, c'est un mélange de ‘film noir’ sordide et de « réalisme poétique » à la Carné-Prévert, un genre qui fit la gloire de l’acteur français. L’impression est renforcée par un tournage entièrement en studio, aux décors artificiels. Même la séquence de soûlerie au début a été storyboardée par… Salvador Dali !

C'est dire que « LA PÉNICHE DE L’AMOUR » est un drôle d’objet. Gabin – qui se débrouille étonnamment bien en MOONTIDE (2)anglais – joue un vagabond alcoolique flanqué d’un immonde maître-chanteur visiblement fou amoureux de lui (Thomas Mitchell à contremploi), qui sauve la vie d’une jeune femme suicidaire. Ils vont s’installer ensemble dans une bicoque et envisager un avenir. Mais la fatalité les poursuit en la personne de Mitchell, bien décidé à gâcher ce bonheur dont il est exclu.

Contre toute attente, Gabin s’intègre parfaitement dans cet univers fabriqué de toutes pièces, trimbalant sa mythologie de ‘loser’ hanté par le passé qui a très bien traversé les continents. Face à lui, Ida Lupino n’a jamais été plus jolie et touchante, laissant deviner le passé d’humiliations de son personnage, sans qu'il ne soit jamais rien précisé. Claude Rains tient un rôle curieux d’ange-gardien malicieux. La séquence où, le jour de son mariage, il explique à Lupino qu'elle doit se comporter comme une prostituée à la maison, pour garder son mari, est complètement hallucinante !

Des images restent gravées dans la mémoire, comme cette confrontation finale sur la jetée plongée dans le brouillard, entre Gabin et Mitchell. Ou cette séquence glauque et malsaine entre le même Mitchell et Lupino, sous les aboiements du chien. « LA PÉNICHE DE L’AMOUR », œuvre oubliée du parcours étonnant de l’acteur français le plus emblématique de l’Histoire, vaut le coup d’œil pour son mélange de genres décomplexé, sa folie rampante et la poésie frelatée qu'il dégage. Une vraie curiosité…

MOONTIDE (3)

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10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 16:14

Le visiteur de « WWW » aura du mal à ne pas ressentir de sympathie envers « HOBO WITH A SHOTGUN » : dès le générique-début, le film est un hommage appuyé à… Charles Bronson ! Le héros, un clochard sorti des années 30 arrive sur un train de marchandise comme dans « LE BAGARREUR ». Que fait-il dans son wagon ? Il joue de l’harmonica ! Et il HOBOporte le bonnet de laine noire du « JUSTICIER DANS LA VILLE 2 ». Sans compter évidemment le reste du film qui est un démarquage de « LE JUSTICIER DE NEW YORK ».

Avec ses couleurs saturées de vieille VHS pourrie, le film est une montagne de mauvais goût, d’excès adolescents, de délires de ‘geek’ amoureux de jeux vidéo. Oui, c'est un film de ‘vigilante’, mais on est à mille lieux de « DEATH SENTENCE » ou « HARRY BROWN ». Plongeant tête baissée dans le look BD, le ‘gore’ le plus vomitif, le sang par hectolitres et la tripaille en vrac, « HOBO WITH A SHOTGUN » ne peut être apprécié qu’en connaissance de cause. Ça n’a rien, ni de près ni de loin, d’un bon film. Ni même d’un polar. C'est un long clin d’œil, une sorte de bande-annonce de 90 minutes qui réunit tout ce qu’on peut trouver de plaisir coupable dans le cinoche des années 70 et 80. Autant dire qu’après une demi-heure de mutilations, de passages à tabac, de décapitations, de gamins passés au lance-flammes, on finit par tourner un peu en rond et à ressentir un léger manque dans l’écriture.

Fort heureusement, la présence iconique de Rutger Hauer aide à avaler le brouet. Massif, ridé comme un vieux cuir, crasseux et l’œil fou, il compose un personnage instantanément identifiable, un mélange de Paul Kersey et Terminator, un « man with no name » dont on ignore tout et qu’on peut imaginer débarquant directement des seventies dans un monde virtuel auquel il tente de redonner un peu de chair (et surtout de sang) à coups de fusil à pompe. L’acteur a un tel métier, qu'il parvient à insuffler un soupçon d’émotion dans sa relation à la jeune prostituée, au milieu des fusillades et des éclaboussures sanglantes.

Film de fan, pochade décomplexée et nostalgique d’un certain cinéma, « HOBO WITH A SHOTGUN » peut s’apprécier avec une bonne dose d’indulgence complice.

HOBO (1)

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6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 15:56

Enfin ! Un vrai grand film de gangsters ! Un ‘biopic’ du plus spectaculaire malfrat irlandais de Cleveland qui mit la ville à feu et à sang dans les seventies. Enfin, un ‘gangster epic’ qui ne doit rien à Tarantino, qui ne cherche pas à imiter « LES AFFRANCHIS » (même s’il lui adresse un clin d’œil respectueux par la présence de seconds rôles comme Paul Sorvino).

« IRISH GANGSTER » (oui, c'est le titre français…) est une réussite à peu près totale, KILL IRISHMANrigoureusement écrit, filmé avec énergie mais sans effet de style et porté par la performance de Ray Stevenson dont on attendait la véritable chance au cinéma après qu'il ait éclaté dans « ROME » sur HBO.

Avec sa carrure de docker, son regard enfantin, il compose un personnage crédible et charismatique, sans jamais chercher à le magnifier. Son Danny Greene est et reste un tueur dangereux, une « menace to society », mais le film tente de montrer ses aspects humains.

Le montage ne connaît aucun temps mort, l’escalade de la violence est parfaitement gérée et l’intrusion sporadique de plans d’actu d’époque ancre le film dans une Amérique disparue avec Nixon.

Le casting est pour beaucoup dans la jubilation que procure « IRISH GANGSTER » : si des vétérans du genre comme Christopher Walken, Sorvino, Tony Lo Bianco ou Robert Davi font leur numéro habituel, si Val Kilmer étonnamment bouffi semble avoir la tête ailleurs, Vincent D’Onofrio est superbe en caïd implacable mais étrangement attachant, Linda Cardellini est touchante en première épouse stoïque et Fionnula Flanagan a une scène magnifique avec Stevenson, pendant laquelle ils discutent de « l’âme des guerriers celtes ». Vinnie Jones est très bien en spécialiste des explosifs.

Si son aspect semi-documentaire et sa rigueur ne le rangent pas dans la même catégorie que des classiques comme « SCARFACE » ou « LES AFFRANCHIS », « IRISH GANGSTER » n’en demeure pas moins un film parfaitement rond et maîtrisé. Et – espérons-le – pour Ray Stevenson, le vrai démarrage d’une belle carrière de star. Son dernier plan le montre, faisant un geste qui parlera certainement aux visiteurs de « WWW » et l’inscrit dans une grande tradition !

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 17:34

Si « J'AI RENCONTRÉ LE DIABLE » marque une étape point de non-retour dans le film de ‘serial killer’, alors « THE HORSEMAN » sera certainement une charnière quasi-définitive dans l’évolution du film de ‘vigilante’.

Après les U.S.A. et l’Angleterre, c'est d’Australie que vient ce film à petit budget, contant – horseman auscomme jadis le « HARDCORE » de Paul Schrader – la vengeance d’un père dont la fille est morte d’overdose, après avoir tourné un porno particulièrement dégradant.

Alors, « THE HORSEMAN » est-il un des films les plus violents jamais tournés ? Très certainement. L’ambiance générale est glauque, suffocante, anxiogène depuis la première image, d’une tension qui ne se relâche jamais. Mais la violence physique a rarement été aussi âprement filmée et montrée : les affrontements au corps à corps, les séquences (nombreuses) de torture sont à l’extrême limite du soutenable. Le sang gicle, les chairs sont déchirées, les os concassés à la barre de fer. C'est positivement horrible ! On a parfois l’impression de voir un ‘snuff movie’.

Œuvre extrémiste, nihiliste, « THE HORSEMAN » semble nous dire : vous aimez les films de vengeance ? Les « DEATH WISH » ou « HARRY BROWN » vous réjouissent ? « À VIF » vous a plu ? Que pensez-vous de celui-là ? Effectivement, il faut être sérieusement dérangé pour avoir envie de revoir un film de ce genre après les 98 minutes éprouvantes qu’on nous fait vivre ici.

C'est toute l’intelligence du film et le choix de Peter Marshall participe de cette vision : c'est un dératiseur au physique de M. Tout-le-monde, un pauvre type, transformé en machine à mutiler, à fracasser et à détruire. Impossible de lui donner une stature héroïque. Émouvante oui, héroïque pas un instant.

À voir, en étant prévenu et si possible sans avoir l’estomac plein. Un vrai choc.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 06:30

Disons-le d’emblée : « LA FEMME AU GARDÉNIA » ne fait pas partie des grandes réussites de Fritz Lang. Si sa mise en scène est toujours élégante et inventive, le scénario est d’une platitude déconcertante et d’une prévisibilité sans rémission.BLUE GARDENIA

Tous les personnages sont taillés à la serpe, de l’héroïne, une standardiste naïve, au journaliste cynique et sans scrupule, en passant par les colocs pittoresques, ce ne sont que des caricatures sans épaisseur et donc peu attachantes. Ce qui a intéressé Lang – et par la même, rend son film intrigant – c'est la bascule de vision des choses que subit Anne Baxter : au début du film, L.A. est montrée comme une ville moderne, banale, sans mystère, la vie de la jeune femme semble sortie d’une sitcom télé. Mais à partir du moment où elle pense avoir tué un type qui tentait de la violer, tout change : L.A. se met à ressembler au Berlin de « M LE MAUDIT » ! Une cité assombrie par les ombres dévorantes et envahie par une brume digne de Jack l’Éventreur.

C'est tout le talent du réalisateur que de parvenir à styliser une histoire aussi convenue et à lui donner parfois des allures de cauchemar. Si Baxter surjoue un peu, comme elle en avait l’habitude, si Richard Conte n’a pas grand-chose à faire à part jouer les ‘tough guys’ machos, ils se font voler la vedette par deux seconds rôles : Ann Sothern très drôle en collègue bonne fille et revenue de tout et surtout Raymond Burr. Géant corpulent et globuleux, il crée un personnage très dérangeant de peloteur libidineux, soûlant les femmes pour mieux profiter d'elles. Très malsain bonhomme ! Burr était tellement convaincant en vicelard, qu’on se demande comme il a fini par jouer des parangons de vertu comme « PERRY MASON » ou « L'HOMME DE FER » ! George Reeves, le Superman de la télé est très bien en flic perspicace.

BLUE GARDENIA (1)

« LA FEMME AU GARDÉNIA » est à voir pour le complétiste de l’œuvre de Fritz Lang, sans en attendre autre chose que ce qu'il a à offrir. C'est à dire pas lourd…

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 22:52

CALL 777 (1)Ce qui est bien avec certains réalisateurs comme Henry Hathaway, c'est qu’on sait à 90% qu’on a de fortes chances de voir un bon film s’il porte sa signature. C'est encore le cas avec « APPELEZ NORD 777 », un suspense journalistique dans lequel un reporter CALL 777s’efforce d’innocenter un jeune homme emprisonné à tort depuis onze ans pour un meurtre qu'il n’a pas commis.

Premier avantage du film, et pas des moindres, il est presque entièrement tourné en décors naturels, ce qui lui donne encore aujourd'hui un ‘look’CALL 777 (3) reportage très rare à l’époque. Ensuite, le scénario en constant crescendo ne laisse pas un instant de répit. Il est d'ailleurs fort probable qu'il ait servi d’inspiration au « JUGÉ COUPABLE » de Clint Eastwood. Hathaway met l’accent sur les méthodes « modernes » d’investigation comme le détecteur de mensonges et même l’ancêtre du fax ! Cela donne à certaines séquences un petit côté didactique à la fois désuet et émouvant. L’enquête « de terrain » entraîne dans des univers glauques et misérables, comme cette confrontation avec l’unique témoin, un pochtronne CALL 777 (2)hideuse, sortie tout droit d’un cauchemar de Zola !

En journaleux cynique et incrédule, James Stewart est parfaitement casté, même si ses sempiternels maniérismes irritent parfois. Comment ne pas penser à Capra quand il se lance dans un grand laïus devant les juges, à la fin ? Autour de lui, d’excellents seconds rôles comme Lee J. Cobb en rédac-chef de répertoire, E.G. Marshall et Richard Conte jouant le condamné digne et calme.

Évidemment daté, mais jamais ennuyeux, « APPELEZ NORD 777 » est un film carré et sans chichi, qui raconte ce qu'il a à raconter sans détours et laisse même filtrer l’émotion par surprise. À noter qu’à l’épilogue, alors que l’État relâche l’innocent, Stewart se croit tout de même obligé de lui balancer : « Le gouvernement a reconnu son erreur. Peu de pays en seraient capables ». Ce qui s’appelle ménager la chèvre et le chou.

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 11:05

« HAVEN » fait partie de ces films qu’on suit sans déplaisir, sans savoir vraiment ce qu’on regarde, ni même comprendre le pourquoi de l’entreprise. La réalisation est excessivementHAVEN voyante et tape-à-l’œil, le scénario se veut une mosaïque de flash-backs voire de flash-forwards et finit par se prendre les pieds dans le tapis quand on recommence à voir des séquences déjà vues, montées différemment.

Disons que l’intérêt n°1 provient du voyage touristique que l’on fait aux fameuses îles Caïman. L’endroit est bien exploité, joliment photographié et les mœurs du coin assez finement décrites. Mélange d’ultra ‘coolitude’ insulaire et de magouilles sordides de quelques requins de la finance, le film présente des personnages intrigants. Mais comme souvent, Orlando Bloom a du mal à porter un film sur les épaules. Il manque d’épaisseur et de présence à l’image. À ses côtés, deux acteurs de l’écurie James Cameron : le toujours fiable Bill Paxton en business man ripou et Zoë Saldana très bien en « princesse » locale par qui le malheur arrive. Steven Weber le gentil mari de Patricia Arquette dans la série « MÉDIUM » apparaît dans une seule séquence en flic tabasseur.

Dépaysant, toujours en mouvement, jamais prévisible, « HAVEN » n’est donc pas dépourvu de qualités, mais ce genre de construction scénaristique ne convient pas forcément à toutes les histoires. Ici, cela s’avère plutôt néfaste et à l’issue de la projection, il ne subsiste qu’une sensation pas désagréable, mais très floue.

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 09:26

BASFONDS FRISCO (1)Jules Dassin a tourné des films très variés sur divers continents. Peut-être est-ce pour cela que « LES BAS-FONDS DE FRISCO » n’a jamais vraiment l’air d’un film américain. On décèle une approche réaliste et anti-glamour qui vient tout droit du cinéma italien et en y regardant bien, il annonce des œuvres aussi différentes que « LE SALAIRE DE LA PEUR » (le suspense généré par le trajet en camion) et « SUR LESBASFONDS FRISCO (2) QUAIS ». Le tout avec trois ans d’avance.

C'est dire que, malgré ses côtés mélodramatiques et sa happy end pataude et invraisemblable, « LES BAS-FONDS DE FRISCO » ne manque pas d’intérêt. Le décor de ces halles aux fruits, le défilé de camions, cette chaîne de misère et d’exploitation de l'homme par l'homme, tout s’accorde pour créer un film socialement ancré à gauche. Même le personnage de la prostituée italienne, joué par Valentina Cortese (ou ‘Cortesa’ comme elle figure au générique) n’a rien d’hollywoodien : un physique quelconque, une moralité élastique, une gouaille fatiguée, c'est une laissée-pour-compte du rêve américain prête à n'importe quoi pour une poignée de dollars froissés.

En fait le film rappelle ceux que tournait Jean Gabin dans les années 30 et le rôle du mécano de retour au pays aurait parfaitement convenu à la mythologie de l’acteur français. C'est Richard Conte qui s’en acquitte très honorablement, avec sa nervosité naturelle, sa tension permanente. Face à lui, Lee J. Cobb est un salaud de première grandeur : une version « fruits-et-légumes » de son gangster de « SUR LES QUAIS », une crapule porcine et bagousée, aussi débonnaire qu’impitoyable. Leurs confrontations donnent les meilleurs moments du film, en particulier la dernière, où Conte veut couper la main de Cobb à la hache !

BASFONDS FRISCO

Imparfait, pas toujours bien rythmé et plombé par des séquences trop démonstratives et des personnages bêtement caricaturés, comme la fiancée ‘all american’ de Conte, uniquement intéressée par l’argent, qui le quitte à la première occasion, « LES BAS-FONDS DE FRISCO » garde constamment un pied dans le drame social et l’autre dans le ‘film noir’.

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