Alors qu'il enchaînait les westerns italiens, les films d’horreur multinationaux à travers toute l’Europe, où il était devenu une valeur commerciale, Klaus Kinski décida de retourner sur les planches, à Berlin, là où il avait débuté.
Le 20 novembre 1971, fut annoncé « JESUS CHRISTUS ERLÖSER » (« JÉSUS CHRIST LE SAUVEUR »), un spectacle de one-man-show, dans lequel Kinski devait raconter à l’Humanité, qui était réellement le Christ.
Jusque là, rien d’extraordinaire, à part que Kinski étant ce qu'il est, le spectacle tourne rapidement au chaos, les spectateurs huent, montent sur scène, le tout se termine en eau de boudin, et l’acteur annule la représentation. Il finit par jouer devant quelques fidèles demeurés sur place, de plus en plus identifié à son rôle de martyr.
Un très grand moment de fureur, teintée de pathétique, dont on n’avait vu jusqu'ici que des extraits sur le Net. Édité par « THE KLAUS KINSKI ESTATE EDITION » en Allemagne, ce document assez décoiffant dure 84 minutes, et vaut à lui seul toutes les apparitions de Kinski dans ses « spaghetti westerns ». Les prises de vues sont parfois dommageables (il passe la moitié du temps avec un micro lui dissimulant complètement le bas du visage !), mais ce morceau d’anthologie vaut largement le coup d’œil, d’autant que le DVD a des sous-titres anglais.
À un spectateur qui lui dit que le Christ était quelqu’un de patient, qui tentait de convaincre les gens, plutôt que leur dire « Ta gueule », Kinski se met à hurler : « Tu sais ce qu'il aurait fait, le Christ ? Il aurait pris un fouet, et te l’aurait mis en travers de la gueule ! Sale porc ! ».
Ils étaient quand même plus rigolos qu’aujourd'hui, les acteurs !