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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 10:02

SHEBAAdaptation plutôt réussie d'une pièce de théâtre à succès, « REVIENS, PETITE SHEBA », est un film intimiste d'une infinie tristesse sur le couple et les illusions perdues, et vaut le SHEBA (1)coup d'œil pour l'interprétation de Shirley Booth essentiellement connue à Broadway et qui créa le rôle sur scène, en « femme au bord de la crise de nerfs », aussi émouvante qu'exaspérante.SHEBA (2) Sa joie de vivre forcée, son numéro de vieille petite fille dissimulent les fêlures d'une vie gâchée. À ses côtés, Burt Lancaster bien trop jeune pour son rôle (il n'avait alors que 39 ans et Booth 54 !), malgré les tempes artificiellement grisonnantes, est également remarquable en kiné alcoolique rongé par l'échec et en lutte permanente contre de puissants démons intérieurs. Même si on a du mal SHEBA (3)à accepter l’âge de l’acteur, Lancaster apporte au personnage une dimension inattendue, celle d’une bombe à retardement qui n’attend qu’une étincelle pour exploser ou imploser.

Tout cela ne fait pas un spectacle bien joyeux, à ne surtout pas voir un jour de cafard, mais le texte est beau, le symbole de la petite chienne disparue (Sheba, c'est elle) est touchant et cela s'achève sur une note d'espoir. Dérisoire peut-être, mais d'espoir tout de même. Du théâtre filmé d'un autre âge, à voir pour ses acteurs. Parmi ceux-ci, un tout jeune Richard Jaeckel qui joue un lanceur de javelot peroxydé.

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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 18:11

Inspiré d’un roman de Ken Follett lui-même tiré de faits réels, « ON WINGS OF EAGLES »WINGS EAGLES est une minisérie onéreuse, qu’on pourrait définir en disant que c'est un amalgame de « RAMBO 3 » et « JAMAIS SANS MA FILLE ».

À part qu’ici, Rambo a 73 ans. Mais c'est le même Richard Crenna qui l’envoie en mission !

Solidement réalisé par le vieux routier Andrew V. McLaglen « ON WINGS OF EAGLES » ne justifie jamais son excessive durée de plus de trois heures, alors qu’une de moins aurait amplement suffi. La dernière partie surtout, tire laborieusement à la ligne et fait du métrage en faisant se succéder les plans de trajets en voiture ou filmés d’hélicoptère. Le plus gênant est que le scénario monte une stressante mayonnaise qui ne mène… à rien. Ou à pas grand-chose. Pas de morceau de bravoure, aucune séquence d’action spectaculaire, pas le moindre drame humain. Et comme toujours, même l’horripilant caniche s’en sort indemne ! On fermera généreusement les yeux sur le racisme sous-jacent de certaines situations, sur le fait que des ‘latinos’ et même des Hindous incarnent des Iraniens et sur l’humour lourdingue de quelques répliques.

S’il faut tout de même voir ce téléfilm, ce sera pour Burt Lancaster, vieilli et chenu, qui tient son ultime rôle d’homme d’action. En ex-colonel viril et dur à cuire, il mâchonne son cigare, serre les mâchoires et donne des ordres avec une autorité de jeune homme.

WINGS EAGLES (1)

On raconte que lorsque John Wayne rencontra le véritable ‘Bull’ Simons, il lui déclara : « Vous êtes l'homme que j’interprète dans mes films ». Et c'est donc le grand Burt qui a fini par incarner ce ‘mensch’ américain admiré par le ‘Duke’ ! À ses côtés, Crenna incarne un milliardaire étonnamment héroïque et altruiste, Esai Morales un allié iranien débrouillard et la toujours belle Constance Towers apparaît une minute en épouse élégante de Crenna.

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 10:46

VICTOIRE ENTEBBEJuste après les évènements d’Entebbe en juin 1976 (un commando israélien est parti délivrer des otages retenus en Ouganda par des Palestiniens, avec la complicité d’Idi Amin Dada), les chaînes de TV ABC et NBC se mirent en tête de tourner chacune un téléfilm « à chaud » VICTOIRE ENTEBBE (1)qui pourrait être diffusé avant la fin de cette même année. Un véritable exploit logistique et une course effrénée que finit par remporter ABC avec « VICTOIRE À ENTEBBE » bouclé à une vitesse phénoménale.

D’une durée de deux heures, le téléfilm fut tourné en 18 jours, environ deux fois plus vite qu’un tournage normal, et en vidéo pour éviter les délais imposés par les labos de développement. Déjà responsable de succès historiques comme « RACINES » ou « HOLOCAUSTE », Marvin J. Chomsky fut engagé pour tenir ce plan de travail impossible et il parvint à réunir un cast impressionnant. La plupart des vedettes répondirent présent, par conviction politique.

Anthony Hopkins joue Rabin, Burt Lancaster est Shimon Peres, Richard Dreyfuss est ‘Yonni’ Netanyahu la seule victime israélienne du raid, Helmut Berger incarne le terroriste allemand. Également au casting : Kirk Douglas et Liz Taylor jouant les parents d’une jeune otage (Linda Blair), la légendaire Helen Hayes, le français Christian Marquand en pilote, Harris Yulin dans le rôle du général dirigeant le raid, Jessica Walter en otage, Anthony James en terroriste. Julius Harris campa un Amin Dada très peu convaincant.

Le film fut légèrement raccourci et transposé sur pellicule pour une sortie en salles en VICTOIRE ENTEBBE (2)Europe. Esthétiquement, ce fut une catastrophe, un résultat d’une laideur inégalée. La vidéo de l'époque n'était vraiment pas au point... 

Même s’il perdit la course à la diffusion et ne sortit qu’au début ’77, « RAID SUR ENTEBBE » le film de la NBC fut beaucoup plus réussi.

« VICTOIRE À ENTEBBE » n’est jamais sorti en vidéo et il est à peu près invisible depuis plusieurs décennies. Pourtant, malgré de très mauvaises critiques, plusieurs ont cité les affrontements « au sommet » entre Lancaster et Hopkins, d’autant plus épatants que selon les dires du réalisateur, les acteurs n’avaient droit qu’à une seule prise et que les conditions étaient proches du direct, tant le temps était compté.

L’exploit d’avoir écrit, produit, tourné, diffusé le film en moins de six mois, est probablement plus admirable que le résultat artistique, mais il serait intéressant de revoir « VICTOIRE À ENTEBBE » avec le recul des années.

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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 12:32

7 JOURS EN MAI (2)Le scénario de Rod Serling (l'homme de la « TWILIGHT ZONE ») décortique frontalement la parano de l'ère atomique, mais de l'intérieur. Prêt à signer un traité de désarmement 7 JOURS EN MAI (1)avec l'URSS, le président des USA doit affronter un général de sa propre armée, préparant un coup d'État pour parer à ce qu'il considère comme une faute politique majeure. Mais comme le dit le président, dans la réplique la plus éclairante du film : « Ce n'est pas lui, l'ennemi... C'est notre époque ».7 JOURS EN MAI (3)

Sec, dur, rigoureux, sans fioriture, « 7 JOURS EN MAI » est un film puissant et angoissant, dont l'ambiance rappelle « POINT LIMITE » de Sidney Lumet. Les décors sont minimalistes, le noir & blanc est contrasté, les visages légèrement déformés par l'emploi de focales courtes. Il en résulte un film théâtral à l’atmosphère indiciblement cauchemardesque, qui reste concentré sur son sujet, perdant un minimum de temps sur les à-côtés (le rôle d'Ava Gardner, vraiment pas indispensable). C'était la grande période de John Frankenheimer, qui dirige un cast grandiose de main de maître : le vétéran Fredric March en président âgé et vulnérable, mais transcendé par son 7 JOURS EN MAI (4)combat pour la démocratie est exceptionnel, Edmund O'Brien en sénateur ivrogne, Kirk Douglas (producteur du film) dans le rôle difficile du mouchard œuvrant pourtant pour la bonne cause. Mais c'est Burt Lancaster qui rafle la mise. Malgré un temps assez réduit à l’image, il crève littéralement l'écran dans ce rôle de général fascisant, enragé, à la présence intimidante. À côté de lui, Douglas a l'air d'un morveux et son magistral face à face avec March à la fin, tient du dressage de fauve. On a la sensation que Lancaster va dévorer le vieil homme tout cru !

Quelques répliques font mouche, comme l’ultime face à face entre le général et le colonel qui l’a dénoncé : « Savez-vous qui était Judas ? » demande Burt, vibrant de haine. « Je sais qui était Judas » répond Kirk, « C'était un homme pour lequel je travaillais et que j’admirais. Et il a déshonoré les quatre étoiles de son uniforme ». Magistral !

7 JOURS EN MAI

« 7 JOURS EN MAI » est un film bavard par essence, excessivement austère, mais dont on ne peut qu'admirer le culot (il fut tourné l'année de l'assassinat de JFK) et la maîtrise sans esbroufe. Un des grands films du réalisateur.

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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 16:44

EXECUTIVE ACTION (1)Écrit par Dalton Trumbo, seulement dix ans après l’assassinat de Dallas, « EXECUTIVE ACTION » défend exactement la même théorie que le « JFK » d’Oliver Stone, mais vue du EXECUTIVE ACTIONcôté des comploteurs. Mêlant images d’archives, reconstitutions, dialogues « imaginés », le film de David Miller ressemble à unEXECUTIVE ACTION (2) ‘docudrama’ télé, mais utilise déjà de façon très primitive les mêmes techniques narratives que Stone.

Complètement dédramatisé, le complot est montré comme une transaction de business inévitable, exécutée par des professionnels sans état d’âme. Hommes d’affaire, ex-barbouzes, politiciens, ils s’associent autour d’une table pour décider de la mort d’un président. C'est cette approche factuelle qui fait frissonner dans « EXECUTIVE ACTION » et rend le film absolument crédible.

Grâce au montage, on se rend compte que chaque intervention publique de JFK, chaque EXECUTIVE ACTION (4)déclaration était un clou de plus dans son cercueil. En attendant que la décision finale soit prise, le film suit en parallèle l’entraînement de deux équipes de tireurs d’élite et les pérégrinations du faux Oswald dans Dallas. Tout cela semble d’une effrayante logique.

Les acteurs ne sont qu’au service du texte, ne cherchant pas à donner une identité trop marquée à leur rôle. Hormis Burt Lancaster, qu’on voit discrètement gober de petites pilules pour le cœur, comme s’il était peu à peu consumé par ses péchés. Il retrouve Robert Ryan qui fut son partenaire dans deux grands westerns « LES PROFESSIONNELS » et « L'HOMME DE LA LOI », un genre qui décrivait une Amérique rêvée. Ici on contemple plutôt l’Amérique cauchemardée engendrée par le meurtre de Dallas. Dans une séquence stupéfiante, ces deux messieurs grisonnants et distingués vont jusqu'à discuter du contrôle de la démographie mondiale via les guerres menées par leur pays ! « Il faut bien queEXECUTIVE ACTION (3) quelqu’un s’en charge », explique tranquillement Ryan.  Parmi les seconds rôles, on aperçoit Ed Lauter, Rutanya Alda et Dick Miller.

Peut-être aurait-il fallu un Franken-heimer à la caméra pour en faire un grand film. C'est déjà une œuvre unique en son genre, qui donne à penser sans jamais ennuyer malgré son extrême austérité. Que demander de plus ?

 

À NOTER : le film fut diffusé à la TV française sous le nouveau titre plus explicite de « COMPLOT À DALLAS ».

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 16:47

BRUTE FORCE (1)Même après avoir vu la traumatisante série TV « OZ », il est impossible de nier l’impact des « DÉMONS DE LA LIBERTÉ » tourné cinq décades plus tôt. Dans un magnifique noir & blanc et sur un scénario de Richard Brooks, Jules Dassin signe un film âpre et violent, que quelques rares envolées sentimentales en flash-back (qu’on sent imposées par le studio) n’arrivent pas à édulcorer.BRUTE FORCE (2)

Les hommes enfermés sont des bêtes fauves, mais le pire d’entre eux est le chef des gardiens. Hitchcock avait coutume de dire qu’un film était réussi si son méchant était réussi. Le moins que l’on puisse dire est que ‘Munsey’ (génialement joué par Hume Cronyn) est un petit bijou : nabot ivre de pouvoir, nazillon sadique se repaissant de la souffrance des détenus, c'est un des personnages les plus haïssables qu’on puisse voir sur un écran. À côté de lui, les taulards ont l’air de braves types dont on est prêt à excuser tous les débordements ! La séquence où il torture un détenu au nerf de bœuf est extrêmement glauque et dérangeante.

Dans un cast solide, Burt Lancaster se détache nettement. Tendu à craquer, la narine frémissante de haine rentrée, le rictus dégoûté aux lèvres, il ne décroche pas un sourire de tout le film (rare, chez lui !) et compose un forçat emblématique avec un charisme fou. Il arrive même à se sortir sans dommage d’un flash-back le montant amoureux d’une gentille infirme sortie d’un conte de fées. Pauvre excuse tentant d’humaniser celui qui est quand même censé être le « héros » du film. D'ailleurs, malgré leur inutilité aveuglante, ces fameux flash-backs (tous les prisonniers de la cellule de Burt ont le leur !) sont ingénieusement amenés par Brooks, grâce à un portrait de femme épinglé au mur, qui représente toutes les femmes « de l’extérieur » et ravive les souvenirs.

BRUTE FORCE

« LES DÉMONS DE LA LIBERTÉ » a un peu vieilli par ses côtés militants et quelques personnages un peu lourds comme ce médecin ivrogne, mais c'est un film dense et compact, sans le moindre temps mort. La tentative d’évasion finale est encore aujourd'hui assez spectaculaire et d’une sèche brutalité…

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21 mars 2010 7 21 /03 /mars /2010 18:40

Mélange surprenant de film noir, de mélodrame provincial et même de western, « LADESERT FURY FURIE DU DÉSERT » que tous les ouvrages sur Burt Lancaster considèrent comme un échec, est une plutôt heureuse surprise.

Ce qui frappe d’abord, c'est la splendeur du TechniColor absolument rutilant, qui met en valeur des paysages à la John Ford dans lesquels évoluent des archétypes du polar ‘hard boiled’ qu’on est tout surpris de voir soudainement en couleurs.

Les deux malfrats revenant sur les lieux d’un de leurs crimes passés, sont des individus ambigus et glauques, qui ne sont pas sans évoquer les « régulateurs » de « L'HOMME AUX COLTS D’OR » tourné une décennie plus tard. Wendell Corey est manifestement amoureux de son collègue John Hodiak (sosie de Martin Landau), dont il couvre les arrières, mais avec lequel il se comporte comme une maîtresse soumise mais exclusive.

Les personnages féminins sont plus limpides, même s’ils sont incarnés par Mary Astor et Lizabeth Scott, deux icônes du film noir qui furent des partenaires de choix de Bogart. La seconde est très belle, mais son jeu semble gauche et emprunté. Burt Lancaster lui, joue les utilités en ex-champion de rodéo devenu shérif, amoureux éconduit de la jeune femme. Il n’a qu’une vraiment bonne scène, lorsqu’il passe Hodiak à tabac dans son bureau. Sorti après « LES TUEURS », « LA FURIE DU DÉSERT » est en fait le premier film qu’ait tourné Lancaster, qui pour un débutant semble déjà parfaitement à l’aise.

DESERT FURY (1)
Sans faire partie des chefs-d’œuvre du genre, ce film ne mérite pas sa médiocre réputation et s’efforce de toujours donner plusieurs facettes de ses protagonistes, sans les caricaturer ou sombrer dans le cliché facile.

Le parcours de ce gangster hanté par ses péchés, qui revient expier et tombe sur le sosie de celle qu'il a tué jadis, frôle la tragédie antique. Du pur ‘noir’ donc… Même en couleurs.

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 20:23

APACHE (1)On a tout dit, tout écrit sur « BRONCO APACHE », la première grosse production de Burt Lancaster, le premier succès de Robert Aldrich, et un des premiers films pro-Indiens des années 50.

Le film garde encore aujourd'hui son dynamisme hors du commun, sa rage interne, sa concision, et des morceaux de bravoure comme la découverte d’une grande ville par un guerrier ébahi, sont d’une force inégalée.

D’autres choses ont vieilli : le maquillage outrancier des acteurs blancs grimés en « natives », la musique emphatique qui finit par devenir assommante.

Mais ce qui ressort étonnamment le plus en revoyant « BRONCO APACHE », c'est la foncière ambiguïté de son propos. Un film pro-Indiens ? À voir… Présenté dès la première séquence comme un rebelle courageux et insoumis, Massaï n’en est pas moins une brute obstinée, parfois stupide. Par contre, le fermier Cherokee qu'il rencontre et qui changera sa vie, est décrit non pas comme un « vendu » ou un lâche, mais comme un vieux sage généreux qui a compris que pour survivre, l’Indien doit absolument renoncer à sa culture et ses coutumes. C'est adroitement tourné en dérision (la squaw l’envoie chercher de l’eau, devant un Massaï outré), mais c'est bien la teneur du discours. L'intégration ou la mort ! Et à bien y regarder, le baroud d’honneur de notre héros à la fin apparait non pas comme héroïque, mais plutôt comme un acte dérisoire et pathétique.

APACHE
Burt Lancaster, même si son physique ne le rend pas des plus crédibles, apporte son hyperactivité, sa colère bouillonnante à ce personnage de guerillero solitaire. Jean Peters donne une certaine profondeur à son rôle de squaw fidèle et patiente, et un jeune Charles Bronson apparaît très brièvement en Apache renégat.

Schématique et parfois trop écrit à l’emporte-pièce, « BRONCO APACHE » n’en demeure pas moins un film plus complexe qu'il n’en a l’air, et la « happy end » imposée par les distributeurs (Massaï devait originellement être abattu par Bronson), rend le film encore plus trouble : car au fond, Massaï le fier guerrier musculeux et indomptable, le « bronco » prêt à lutter jusqu'à la mort contre l’envahisseur blanc, n’est-il pas devenu un brave bougre de fermier portant des vêtements d’homme blanc, et tout heureux à la seule pensée de pouponner ? Malgré le changement de fin de dernière minute, Massaï est bel et bien mort…
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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 00:06

CORSAIRE ROUGE (1)
Étonnant de revoir aujourd'hui, le premier vrai succès de Burt Lancaster, après l’avoir vu dans ses rôles « sérieux » et ceux de sa fin de carrière. Dans « LE CORSAIRE ROUGE », il est littéralement filmé comme un objet sexuel, constamment torse-nu, en sueur, le CORSAIRE ROUGEsourire éclatant, les biceps gonflés, le bronzage uniforme. Il parle directement au public, et finit même déguisé en femme !CORSAIRE ROUGE (3) Ce genre de traitement est généralement offert aux jeunes premières, mais ici, c'est Burt qu’on est censé désirer. Alors toute cette opération séduction ne se fait pas sans complaisance : il fait l’acrobate (son premier métier) dans des scènes inutilement longues, donne un rôle envahissant à son partenaire de cirque Nick Cravat, qui en fait des tonnes, et il aboie ses répliques en prenant des poses viriles franchement « too much ». Mais c'est parfois ainsi qu’on crée des stars. En l’occurrence, ça a fonctionné. Lancaster est passé d’icône du CORSAIRE ROUGE (2)film noir à idole du grand public du jour au lendemain…

« LE CORSAIRE ROUGE », c'est du cinéma pour enfants. Pour jeunes enfants, même. C'est bariolé, la musique n’arrête jamais, les batailles sont traitées sur un mode semi-comique avec ballons dirigeables etCORSAIRE ROUGE (4) sous-marins en bonus, et la bonne humeur est de rigueur. Il faut une bonne dose d’indulgence nostalgique, pour ne pas trouver le temps longuet et le scénario léger, mais c'est un cinéma désuet, sans prétention, et tout à fait sympathique.

Parmi les seconds rôles, on reconnaît un jeune, et déjà très raide Christopher Lee, en officier barbichu.

Un film à voir, ne serait-ce que pour saisir tout le chemin qu'il a fallu parcourir à Burt Lancaster, lancé comme une sorte de Douglas Fairbanks canaille, pour devenir le grand comédien qu'il a fini par être.

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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 20:01

« LA VALLÉE DE LA VENGEANCE » est le premier western tourné par Burt Lancaster, qui devait devenir un acteur-phare du genre dans les années à venir. C'est hélas, à peu près tout ce qu’on peut dire de ce film qui n’est que… moyen. Ni bon, ni particulièrement mauvais, juste insignifiant, vaguement ennuyeux, et plutôt maladroit.

Tout le film est narré en voix « off » par un personnage secondaire, qui intervient à peine dans l’action. L’affrontement larvé entre deux (faux) frères ne laisse place à aucune surprise, aucune ambiguïté, et si Robert Walker connaît par cœur son rôle de faux-jeton sans caractère, prêt à toutes les trahisons, Lancaster n’est jamais très à son aise, quand il joue les braves types. Ici, son Owen Daybright (« Journée lumineuse », en bon Français !) est un cowboy loyal et fidèle jusqu'à la niaiserie, et le bon sourire contrit qu'il affiche pendant les trois-quarts de ses scènes, ne lui sied guère. On ne le retrouve tel qu’en lui-même, que dans une bagarre extrêmement violente avec Ted de Corsia, et dans la façon dont il gifle son demi-frère d’un revers de main (une baffe qui ne semble d'ailleurs nullement feinte !).

Mal employé, Lancaster ne parvient donc pas à sauver ce film inodore et sans saveur, d’autant qu'il disparaît trop fréquemment de l’action. On passe donc le temps avec les seconds rôles, comme John Ireland et Hugh O’Brian, jouant deux frères pétris de haine, voulant venger l’honneur de leur sœur engrossée par l’infâme Walker.

À l’instar de « LA VENGEANCE AUX DEUX VISAGES » de Brando, « LA VALLÉE DE LA VENGEANCE » (le titre est bien traduit, mais complètement hors-sujet) a connu de multiples éditions DVD au fil des années, étant libre de droits. Les copies disponibles sont hélas floues, jaunâtres, d’une totale laideur, ce qui ne doit évidemment pas aider à apprécier le film lui-même.

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