Il y a quelque chose dans la promo de « SOLOMON KANE », son affiche, le look de son héros, qui a pu laisser penser qu’on avait affaire à un remake de « VAN HELSING » avec un pâle sosie de Hugh Jackman.
Dommage, parce que le film vaut mieux que cela. Inspiré des aventures du second héros de R.E. Howard, créateur de Conan, « SOLOMON KANE » se situe dans des univers boueux, barbares et sanglants qui ne sont pas sans évoquer les toiles de Frank Frazetta et – mais comment y échapper ? – la trilogie Tolkien de Peter Jackson. Kane lui-même, antihéros sans foi ni loi, en quête de rédemption évoque une sorte de ‘Django’ mystique, maniant l’épée comme l’autre le colt.
Au niveau du scénario, rien de neuf sous le soleil (enfin, façon parler : il pleut pendant les trois-quarts du film !) : batailles, enlèvement de jeune vierge, sorcellerie, vengeance, coups de théâtre téléphonés une heure à l’avance (qui aurait le moindre petit doute sur l’identité de l'homme masqué ?). On retrouve même ce bon vieux Max Von Sydow, otage consentant des films d’heroic fantasy depuis plusieurs décades.
Mais allez savoir pourquoi, il y a dans ce film quelque chose qui sonne juste : James Purefoy d’abord, qui fut un remarquable Marc-Antoine dans la série « ROME » tient le rôle-titre avec conviction. Son visage marqué, son corps qui n’a rien de celui d’un M. Muscles, son total manque de second degré donnent une forte identité à Kane. Dans un environnement complètement délirant, Purefoy semble réel et concret. On a également plaisir à retrouver le très regretté Pete Postlethwaite et la toujours belle Alice Krige.
Le film avance vite, progresse logiquement, intègre bien les effets numériques, jusqu'à l’attaque finale du château qui dérape un peu. Avait-on réellement besoin de ce monstre des enfers sorti d’un jeu vidéo ? Il décrédibilise un peu tout ce qu’on vient de voir.
Ceci pour dire que « SOLOMON KANE » n’a rien d’un joyau méconnu et passé injustement inaperçu, mais dans son créneau, le film a une vraie tenue. Que demande le peuple ?