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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 13:39

Dans la collection des « raretés de chez raretés », nous avons déniché pour vous, un épisode de la vieille série western « DEATH VALLEY DAYS », bâtie sur le même modèle que « ZANE GREY THEATER » dont nous avons abondamment parlé. Dans l’épisode « THE LAST LETTER », la guest principale s’appelle William Pullen, ce qui ne dit rien à personne, mais en second au générique apparaît un nom beaucoup plus familier : Clint Eastwood ! Un film qui n'est pratiquement jamais mentionné dans ses filmographies, dans les ouvrages français ou étrangers...

Dans ce téléfilm de 26 minutes, un homme organise à lui tout seul un service de courrier entre les mineurs et San Francisco. Tout marche bien pour lui, jusqu'à ce que la concurrence arrive. Alors, il s'apprête à partir ailleurs, quand il s’aperçoit qu’une dernière lettre est restée au fond de son sac, adressée à un certain John Lucas, qui n’est même pas abonné chez lui. Notre héros, consciencieux va passer des semaines à trouver Lucas, et il a bien fait : cette lettre d’avocat apprend au jeune homme qu'il a hérité de deux millions de dollars !

C'est Eastwood qui incarne Lucas, un grand dadais dépressif et solitaire, complètement fauché, qui n’a jamais réussi à extraire une once d’or de sa mine, et s'apprêtait à quitter la région. Affublé d’une ombre de moustache, mais arborant déjà sa célèbre coiffure, le Clint Eastwood de 1956 était l’embryon de ce qu'il allait devenir, et il est amusant de le voir jouer les « p’tits gars » moroses et asociaux.

« THE LAST LETTER » fut jadis exploité en VHS aux U.S.A., avec un autre épisode de la série « DEADLY DECISION » datant de 1963, et avec James Caan en « guest star ».

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 11:25

Authentique cowboy, champion de rodéo, Slim Pickens est devenu une figure incontournable du western, avec sa silhouette voûtée aux bras ballants, sa mâchoire prognathe, et son accent texan insondable. Il était tellement cowboy jusqu'à la moelle, que c'est avec un Stetson sur le crâne, et en hurlant « Hee-ha ! », qu'il chevaucha la bombe atomique à la fin de « DOCTEUR FOLAMOUR » !

Parmi ses innombrables apparitions dans le genre qui nous intéresse : un soldat du Sud dans « LA RÉVOLTE DES DIEUX ROUGES », il garde son propre nom dans « COLORADO SUNDOWN » et quelques autres séries B, il tient le siège d’Alamo dans « QUAND LE CLAIRON SONNERA », joue le marshal dans « LA VALLÉE DE LA POUDRE », un caporal dans « ESCORTE POUR L’OREGON ». Pickens crée un des personnages les plus haïssables vus dans un western dans « LA VENGEANCE AUX DEUX VISAGES », où il incarne Lon, le shérif-adjoint vicieux et lâche qui tourmente Brando : inoubliable !

Il tourne dans à peu près toutes les séries western des années 60, joue un homme de troupe dans « TONNERRE APACHE », le muletier dans « MAJOR DUNDEE », le sergent bourru dans « LES COMPAGNONS DE LA GLOIRE », il conduit la diligence dans « LA DILIGENCE VERS L’OUEST », joue un cowboy dans « WILL PENNY LE SOLITAIRE », le vieil ami de John Wayne dans « LES COWBOYS », le clown de rodéo dans « LES CENTAURES », pour lequel il écrit également une chanson. Il apparaît dans la plus belle séquence de « PAT GARRETT & BILLY THE KID », joue un rancher dans « LE SHÉRIF EST EN PRISON », un shérif mal à l'aise dans « TOM HORN », un cocher dans « LE BISON BLANC ».

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 09:33

Il est communément admis que « COWBOY » fut le seul western jamais tourné par l’acteur de comédies Jack Lemmon. Pourtant, un an plus tôt, il avait joué dans « THREE GRAVES », un épisode de « ZANE GREY THEATER », qui lui offrait un rôle inhabituel.

Cass Kendall est un pistolero pragmatique (quand il apprend qu’un tireur plus rapide que lui est arrivé en ville, il déménage !), qui s’installe dans la petite ville de « Three Graves ». Là, il apprend que les habitants sont tellement honteux d’avoir jadis lynché des innocents, qu'ils ont prohibé tout port d’arme. Kendall y voit l’opportunité de prendre la ville sous sa coupe et monte aussitôt un plan d’attaque, mais il finit par s’attacher à ses habitants, et renonce à ses projets. C'est alors qu’arrive en ville l'homme qu'il cherchait justement à fuir au début du film !

« THREE GRAVES », par la seule présence de Lemmon, prend un ton de semi-comédie, légèrement cynique sur les bords, et si on a un peu de mal à accepter le sympathique acteur comme tireur d’élite, il crée un personnage amusant et sans beaucoup de scrupules. À ses côtés, un casting assez quelconque, hormis James Best, qui incarne le tueur-rival tout vêtu de noir, avec la méchanceté requise. Le duel au milieu de la grand-rue est plutôt bien mené, avec des gros-plans de visages en marche évoquant Samuel Fuller, et une fusillade originale.

Un épisode agréable, à voir essentiellement pour Jack Lemmon, westerner hors-normes.

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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 21:10

Dans l’univers du western, le Mexicain est souvent réduit à ce qu'il a de plus pittoresque : sombrero à larges bords, grosse moustache, teint basané, tenues voyantes, accent à couper au couteau, et dents en or. Sans oublier les cartouchières croisées sur la poitrine ! La plupart du temps, les « chicanos » ou « wetbacks » sont des égorgeurs de bas-étage (« LE TRÉSOR DE LA SIERRA MADRE »), des militaires d’opérette (« LA HORDE SAUVAGE »), ou de pauvres peones (« LES 7 MERCENAIRES »). Il est très rare qu'ils aient des rôles valorisants, hormis dans les « biopics » de grands révolutionnaires.

On connaît peu d’authentiques comédiens mexicains qui soient parvenus au premier plan : Anthony Quinn bien sûr, Katy Jurado, Rudolfo Acosta, Pedro Armendáriz et son fils, les réalisateurs Emilio Fernández et Alfonso Arau spécialistes des bandidos, et plus récemment Danny Trejo.

Aussi, la plupart du temps, les « chicanos » sont-ils incarnés avec force fond de teint et postiches par des « gringos », qui se donnent énormément de mal pour « choper » l’accent chantant de leurs voisins hispaniques : Wallace Beery dans « VIVA VILLA ! », Lee Van Cleef dans « LES BRAVADOS », Omar Sharif (un Égyptien !) dans « L’OR DE MACKENNA », Yul Brynner (un Russe) et Charles Bronson dans « PANCHO VILLA », Marlon Brando dans « VIVA ZAPATA ! », Paul Newman dans « L’OUTRAGE » (où il est indescriptible avec son faux nez !), Tony Franciosa dans « RIO CONCHOS », John Saxon dans « L'HOMME DE LA SIERRA » et « JOE KIDD », Telly Savalas dans « LES BRUTES DANS LA VILLE » et « PANCHO VILLA », Martin Landau à la TV dans des épisodes de « LES VOYAGES DE JAMIE McPHEETERS » et « LA GRANDE VALLÉE », Eli Wallach dans « LE BON, LA BRUTE, LE TRUAND », Rod Steiger dans « IL ÉTAIT UNE FOIS… LA RÉVOLUTION », Burt Lancaster dans « VALDEZ », Jack Palance dans « LES PROFESSIONNELS », Robert Vaughn dans un « ZORRO », Gian Maria Volontè dans trois de ses quatre westerns italiens. Charlton Heston aussi dans « LA SOIF DU MAL », mais ce n’est pas un western…

Curieusement, quelques Allemands ont joué des Mexicains : Klaus Kinski dans « EL CHUNCHO », Mario Adorf dans « MAJOR DUNDEE » et « LA CHEVAUCHÉE VERS SANTA CRUZ », et Horst Buchholz dans « LES 7 MERCENAIRES ».

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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 17:33

D’origines grecques, Telly Savalas débuta comme commentateur de news pour la chaîne de radio ABC, avant de se lancer comme comédien à la fin des années 50. Son physique massif, ses traits épais, sa calvitie marquée, l’ont d’abord catalogué comme flic ou médecin, avant qu'il ne se spécialise dans les « méchants » retors où il excellait. Il fut nommé à l’Oscar du second rôle pour « LE PRISONNIER D’ALCATRAZ ». En 1965, il se rasa entièrement le crâne et trouva des rôles plus conséquents. Jusqu'au milieu des années 70, où dans le rôle-titre de la série TV « KOJAK », il devient une énorme star internationale.

Même s’il n’avait a priori rien d’un homme de l'Ouest, Savalas tourna plusieurs westerns : il apparaît en chef de bande dans un épisode de « THE DAKOTAS », joue un milliardaire dans scrupule dans un « BONANZA », un colonel d’opérette dans « LE VIRGINIEN », un ex-militaire dans « CIMARRON ». 

Au cinéma, il joue un tueur d’Indiens sans pitié dans « LES CHASSEURS DE SCALPS », où sa relation avec sa maîtresse Shelley Winters est quelque peu hors-sujet. Il est un sergent déserteur dans « L’OR DE MACKENNA », un hors-la-loi faisant accuser les Apaches à sa place dans « L’OUEST EN FEU », un chef de bande mexicain dans « LES BRUTES DANS LA VILLE », le shérif devenu aveugle dans « FAR WEST STORY » tourné en Italie où Savalas fit de nombreux films, particulièrement des polars. Il tient le rôle-titre de « PANCHO VILLA » (à ne pas confondre avec celui de Yul Brynner, un autre chauve !), joue le commandant sadique du fort de « UNE RAISON POUR VIVRE, UNE RAISON POUR MOURIR », qui marque son ultime incursion dans l'Ouest.

Forte personnalité à l’ironie agressive, à la virilité ostentatoire, Telly Savalas ne fut pas un westerner des plus évidents, mais parvint tout de même à marquer les œuvres où il apparut de sa présence inattendue.

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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 13:35

Très certainement prévu pour être le « pilote » de la série « CIMARRON », « BATTLEGROUND » fut diffusé plus tard, et on lui a accolé un flash-back, pour justifier l’arrivée du marshal en ville, sa rencontre avec ses futurs adjoints et avec Dulcey. Réalisé par l’excellent téléaste Don Medford (à qui on doit le dérangeant « LES CHAROGNARDS » au cinéma), ce film se situe pendant la guerre opposant les éleveurs aux fermiers, pour la possession des terres. Le marshal se retrouve pris entre deux feux, d’autant que le leader des cowboys est un de ses plus vieux amis, et qu'il va être forcé de s’opposer à lui.

Pour un téléfilm, force est de reconnaître que le budget paraît considérable : décors variés, séquences d’action, chevauchées, nombreux personnages. La production a mis le paquet, pour ce qui devait être son pilote.

« BATTLEGROUND » suit son bonhomme de chemin, sans jamais passionner vraiment, mais l’amateur de western trouvera largement son compte dans la réunion extraordinaire d’acteurs de second plan : d’abord quelques uns de l’écurie Peckinpah, comme Warren Oates déchaîné en cowboy fauteur de troubles, L.Q. Jones, R.G. Armstrong, puis des vétérans tels le buriné Robert J. Wilke, Andrew Duggan, Richard Farnsworth, et Telly Savalas, dans le rôle du brutal et nostalgique « Bear », ainsi que le cascadeur et futur réalisateur Hal Needham, et même Seymour Cassel, acteur-fétiche de John Cassavetes. C'est un véritable défilé !

Savalas a le rôle le plus développé, et son face à face à l’aube, avec son ancien ami Stuart Whitman, est intéressant. Ce dernier lui explique que le vieil Ouest disparaît, qu'il faut l’accepter et même y contribuer, qu’en s’y opposant, « Bear » signe son arrêt de mort. Trop enraciné dans son passé « héroïque », le cowboy chauve ira jusqu'au bout de sa route. La bagarre entre les deux hommes, au milieu de la rivière, sous les yeux des deux camps opposés, chacun sur sa rive, est un beau morceau de bravoure.

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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 09:49

« YOU ONLY RUN ONCE » fut le premier épisode diffusé de « ZANE GREY THEATER » et le moins que l’on puisse dire est que le producteur Dick Powell a tenu à affirmer haut et fort ses sensibilités politiques. Deux ans après la dissolution du comité du sénateur Joe McCarthy, ce petit téléfilm parle ouvertement de fascisme, de terreur, puis du retour à la démocratie.

Le rancher Robert Ryan – lui aussi connu pour ses opinions libérales – est pris à partie par un comité de vigilantes chargé de lyncher tous les malfaiteurs de la région. Accusé d’un meurtre qu'il n’a pas commis, prêt à être pendu, Ryan ne devra la vie qu’à un vote de dernière minute.

Malgré sa brièveté, « YOU ONLY RUN ONCE » dit ce qu'il a à dire sans détour, montre les « vigilantes » pour ce qu'ils sont réellement : une bande de justiciers du dimanche, enivrés par leur pouvoir autoproclamé et menés par un politicien aux grandes ambitions nationales. On ne peut pas être plus clair !

Robert Ryan prête sa grande carcasse, son visage vieilli avant l’âge et son intelligence à ce personnage de victime désignée, mais suffisamment courageuse pour affronter ses juges. Autour de lui, Cloris Leachman joue sa femme, qui finit par douter de lui et on aperçoit des figures familières du western comme Leo Gordon, Whit Bissell ou Doug Fowley.

Ce n’est peut-être pas l’épisode le plus amusant de la série, mais on s’étonne encore du cran qu'il a dû falloir à l’époque, comme démarrer une collection western sur un tel sujet. Chapeau donc, Mr. Powell…

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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 23:17

Réalisé en 1967 pour la télévision, par Don Siegel, « L'HOMME EN FUITE » ressemble énormément à un film de cinéma, hormis peut-être quelques extérieurs tournés en studio, qui trahissent la minceur du budget. Ceci mis à part, le scénario est ambitieux, les personnages complexes, et la réalisation dynamique.

Le film part tout de même un peu en tous sens : il y a d’abord le « whodunit » de qui a tué Alma, puis l’étrange développement digne des « CHASSES DU COMTE ZAROFF », pendant lequel le shérif organise une battue, uniquement pour distraire ses hommes. Et peut-être lui-même. Et enfin, on suit une drôle de scène, où Fonda aide une vache à mettre bas, et fait craquer à l’occasion, la toujours jolie veuve Anne Baxter. Sans oublier ce vieux pistolero myope, qui sent ses derniers jours arriver. C'est – on le voit – très foisonnant, on perd parfois certains personnages qui semblent importants (l’ami noir de Fonda), le scénario prend des chemins de traverse, mais n’est jamais ennuyeux.

Un an avant « IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST », Henry Fonda est quasi méconnaissable au début, en clochard crasseux et alcoolisé au dernier degré. L’acteur joue cela sans forcer, sans caricaturer, et donne à son rôle un pathétique réel. On l’a rarement vu aussi humilié, malmené, tabassé, traité comme un moins-que-rien. À 63 ans, Fonda parvenait encore à se réinventer. Aux côtés de vétérans comme Baxter ou Dan Duryea (le tueur de "WINCHESTER 73"), quelques acteurs adeptes de l’Actors Studio comme Sal Mineo ou Michael Parks, font leur numéro de marmonnements, et de regards en biais. Le contraste est singulier…

« L'HOMME EN FUITE » est un très curieux western confiné et étouffant, malgré ses nombreuses scènes d’extérieur, et vaut le coup d’œil pour Henry Fonda, qui fut décidément un des plus grands acteurs du cinéma américain.

Un an après, Don Siegel perçait enfin au grand écran, grâce au succès de « UN SHÉRIF À NEW YORK », qui marquait sa rencontre avec Clint Eastwood.

 

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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 15:55

BULL WESTEn 1971 sortit en France un nouveau western avec Charles Bronson en vedette. L’acteur était alors au faîte de sa popularité européenne et d’aucuns s’étonnèrent que « LE SOLITAIRE DE L’OUEST » n’ait été annoncé nulle part. L’affiche représentait un Bronson étonnamment glabre en seconde place au générique derrière… Lee J. Cobb, pourtant peu accoutumé à figurer en vedette. BULL WEST (1)

Un examen plus approfondi permit de découvrir dans la distribution, des comédiens récurrents de la série « LE VIRGINIEN », comme James Drury ou Doug McClure. En fait, « LE SOLITAIRE DE L’OUEST » est un montage de deux épisodes de cette série des années 60 : le premier date de 1963 et s’avère être un remake de « L'HOMME QUI N’A PAS D’ÉTOILE » de King Vidor, avec Brian Keith dans le rôle créé par Kirk Douglas. L’autre date de ’65 et propose Bronson, George Kennedy et Lois Nettleton en guest stars. Les deux histoires n’ont évidemment rien à voir l’une avec l’autre, mais une équipe de monteurs sans complexe les a « mixées » pour n’en faire qu’une. Le résultat ressemble vaguement à un film et quelques coups de ciseaux plus ou moins adroits ont même permis aux personnages des deux épisodes de se croiser brièvement.

Pour Bronson, l’exploitation commerciale de ce téléfilm n’est pas des plus heureuses, puisqu’il y joue un petit rancher alcoolique poursuivi par la malchance, un raté déversant son agressivité et sa frustration sur sa famille. Pas vraiment glamour !

BULL WEST (2)

L’acteur a une ou deux bonnes séquences dont celle où ivre-mort, il s'apprête à fouetter son fils et celle où il se fait casser la figure par Kennedy dans un saloon, mais c'est à réserver au fan peu regardant. Et on préfèrerait voir l'épisode dans son entier sans le montage parallèle avec l'autre film, beaucoup trop parasite... 

Le film (si on peut dire) sortit dans les pays anglophones sous le titre « THE BULL OF THE WEST », en Belgique il s’intitulait plus franchement « LE SANGUINAIRE DE L’OUEST ». Il fut exploité par la firme CIC et a connu plusieurs sorties en VHS aux U.S.A. sous le titre « HOT LEAD » (« plomb chaud » !). On peut le trouver en DVD en Allemagne intitulé « DER EINSAME », sous une jaquette croustillante et dans une excellente copie au... Danemark.

Une véritable curiosité pour amateurs de faux films improbables.

BULL WESTsuite

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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 10:57

Il fut un des plus grands comédiens italiens de sa génération, un acteur tous-terrains, n’ayant peur d’aucun excès, que ce soit dans le cabotinage débridé ou l’extrême sobriété. Il fut aussi à l’aise dans le péplum que dans le film politique, dans les rôles introspectifs (« LE CHRIST S’EST ARRÊTÉ À EBOLI », peut-être son plus beau rôle) que dans les personnages extravertis (le commissaire illuminé de « ENQUÊTE SUR UN CITOYEN AU-DESSUS DE TOUT SOUPÇON »).

Gian Maria Volontè ne tourna que quatre westerns, ce qui est peu mais tout de même énorme compte tenu que tous ont marqué une date dans l’Histoire du western italien. C'est sous le pseudo de « Johnny Wells » qu'il apparaît dans « POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS ». Incarnant Ramón Rojo, un chef de clan mexicain sadique et à moitié fou, Volontè créa un parfait nemesis à Clint Eastwood, aussi sobre qu'il était déchaîné. Le duel final (« Au cœur, Ramón ! Au cœur ! ») est resté dans toutes les mémoires. Admiratif, Sergio Leone le réengage aussitôt dans « …ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS », où Gian Maria Volontè pousse le bouchon encore plus loin en incarnant El Indio, un hors-la-loi drogué jusqu'à la moelle, exécutant ses victimes au son d’un carillon qui ne le quitte jamais. Par la seule puissance de sa personnalité, l’acteur italien tient la dragée haute à Eastwood et Lee Van Cleef, pourtant au sommet de leur charisme.

Volontè reste dans un même registre pour le rôle-titre de « EL CHUNCHO », où il joue un bandit mexicain pseudo-révolutionnaire, truculent et généreux, manipulé par un « gringo » particulièrement retors. Dans cette allégorie haute en couleur des rapports des États-Unis avec les pays du Tiers-Monde, Volontè joue sur un registre plus subtil que chez Leone, laissant filtrer sous la couche de bêtise et d’ignorance de Chuncho, une flammèche de conscience.

« LE DERNIER FACE À FACE » est son ultime voyage au Far West et Volontè change complètement de style pour jouer un professeur souffreteux et pusillanime, se transformant peu à peu en machine à tuer, laissant s’exprimer des instincts qu'il avait toujours réprimés. Son duo avec Tómas Milian était magnifique, et Volontè atteignait là des cimes de son art.

Accaparé par un cinéma plus « sérieux », avec Francesco Rosi et autres réalisateurs-auteurs, Gian Maria Volontè aura tout de même fortement marqué un genre qu'il aura trop peu fréquenté.

 

À NOTER : Sergio Leone envisageait de reprendre Volontè, pour incarner Tuco dans « LE BON, LA BRUTE, LE TRUAND », à l’époque où Charles Bronson devait camper Sentenza.

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