« TERREUR AU TEXAS » bénéficie d’une bonne réputation parmi les amateurs de western, grâce à un duel original harpon-revolver, et au nom de son réalisateur Joseph H. Lewis, apprécié des cinéphiles, pour quelques belles réussites dans la série B.
Force est de reconnaître que le renom du présent western est quelque peu exagéré, et que les maigres 81 minutes de métrage semblent durer au moins le double. Le film souffre essentiellement de la pauvreté de son budget : la ville et le saloon sont perpétuellement déserts, vidés du moindre figurant, la plupart des séquences ne comportent qu’un seul et unique plan, qui dure jusqu'à l’assoupissement complet, et sans que la caméra n’esquisse le moindre début de mouvement. Sans compter les plans censés situer la ville, qui reviennent à longueur de film, rigoureusement identiques les uns aux autres. Tout cela ôte toute espèce de rythme, voire de vie, et « TERREUR AU TEXAS » se traîne péniblement jusqu'à son duel final, dont on a par ailleurs déjà vu l’essentiel, lors d’un pré-générique inexplicablement révélateur.
D’un casting d’inconnus sans épaisseur, comme le fade Ned Young dans un rôle de tueur tout vêtu de noir qui aurait nécessité une vraie « gueule », Sterling Hayden n’a aucun mal à se distinguer, dans un personnage de marin suédois désireux de s’installer au Texas. Son accent est plutôt convaincant (en gros, il remplace tous les « J » par des « Y »), et sa nonchalance naturelle fait le reste. Il semble juste un peu âgé, par rapport à l’acteur jouant son père.
Le scénario, basé sur une vague arnaque au pétrole, ne porte pas le film jusqu'au bout, et ne compense certes pas la misère de la production. Dommage… C'est typiquement le genre de western qu’on aimerait aimer !