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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 10:08

Dans la lignée des polars noirs à construction spiroïdale, « LA PEUR AU VENTRE » fait plutôt partie des réussites de ce sous-genre, n’ayant finalement que peu de dettes envers son promoteur Quentin Tarantino.

Thriller stylisé – un peu trop systématiquement, parfois – le film contient des séquences magistrales, comme celle du gamin russe prisonnier du couple monstrueux, sorti tout droit d’un conte de fées classé X, ainsi qu’une ou deux fusillades époustouflantes, pour une fois sans inspiration hongkonguaise.

Mais c'est la présence inattendue et persistante d’un vieux mythe américain, qui frappe dans « LA PEUR AU VENTRE ». Dans cet univers de mafia russe, de caïds italiens, sous la caméra d’un réalisateur Sud-Africain, passe régulièrement le spectre de… John Wayne.

Neveu d’un chef de Little Odessa, Anzor (Karel Roden) idolâtre le « Duke » depuis son enfance. À l’époque, on lui avait offert un projecteur 16MM et une copie des « COWBOYS », réduite à dix minutes. Passé à la censure, le film ne contenait pas la mort de John Wayne !

Depuis, Anzor revoit sans arrêt le DVD du film, espérant à chaque vision, que son héros survivra. Ce personnage d’Anzor, odieux, tabasseur de femmes et d’enfants, s’est fait tatouer l’effigie du « Duke » dans le dos, et au moment de mourir, glisse ses pouces dans son ceinturon, comme son idole, avant de s'éloigner, en imitant sa démarche si particulière.

Quand son beau-fils veut le provoquer, il n’hésite pas à commettre le blasphème suprême, en déclarant : « Le Duke était une tapette ».


Avalanche de clins d’œil, appuyée par le fait que le ripou (Chazz Palminteri) se nomme Rydell, comme le Mark du même nom, qui est le réalisateur des « COWBOYS », ce polar frénétique et violentissime, cite respectueusement ses sources, gardant un orteil dans le passé.

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 17:44

Un scénario de Terrence Malick, la réunion de Paul Newman avec son réalisateur de « LUKE LA MAIN FROIDE », une jolie chanson de Carole King, Lee Marvin pour faire bonne mesure… Difficile de trouver de meilleurs augures pour un film. Et pourtant… « LES INDÉSIRABLES » est-il vraiment un film ? On dirait plutôt une longue dérive mexicaine sans queue ni tête, une sorte de gueule de bois carabinée imprimée sur pellicule, une interminable quarantaine.

L’idée était probablement de « déshabiller » les deux stars de leur habituel charisme, de leur machisme, et de ce côté-là, c'est parfaitement réussi : Newman joue un total abruti, un cowboy idiot, crédule, qui prend tout ce qu’on lui dit au pied de la lettre, et se laisse mollement ballotter par les évènements. Marvin lui, est un ringard de la pire espèce, jouant les « affranchis », alors qu'il ne comprend rien à rien, et se fait constamment rouler. Il faut au moins saluer l’audace des deux comédiens – alors au sommet de leur carrière – qui ont accepté des rôles aussi dévalorisants. Seul problème : qui s’intéresserait à des crétins pareils ? Surtout qu'il ne leur arrive rien. Rigoureusement rien, hormis quelques marchandages minables avec des vendeurs de bétail, une arnaque pathétique, une ou deux bitures.


La photo légèrement voilée, typique des années 70, fatigue l’œil, le son est parfois inaudible, et on se demande ce qui a pu motiver autant de gens talentueux à s’investir dans un tel projet. D’autant que Lee Marvin en avait tourné une sorte d’équivalent dix ans plus tôt à la TV, avec « THE LOSERS » de Sam Peckinpah, qui avait au moins le tact de durer moins d’une heure.


À voir donc, à l’extrême rigueur, pour quelques séquences dialoguées entre les deux stars, qui fonctionnent plutôt bien ensemble, une ambiance mexicaine rappelant justement un Peckinpah sous anesthésie générale. C'est à peu près tout…

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 11:37

« LA KERMESSE DE L’OUEST » est certainement le film le plus incongru de la filmographie de Clint Eastwood. Tiré d’une comédie musicale à succès de Broadway, le film souffre de plusieurs problèmes, et le casting n’est pas le moindre ! Réunir les deux « tough guys » les plus populaires de l’époque – Eastwood et Lee Marvin – pour un musical bariolé durant 2 H 50, c'est déjà une drôle d’idée… Mais donner au premier, âgé de 39 ans, un rôle de « p’tit gars » timide et effacé, en est une autre. Le film sortit, allégé de plusieurs numéros musicaux en France, et le public échappa donc à Eastwood, en chemisette rose-bonbon, en train de chanter ces « lyrics » immortels : « Je parle aux arbres, mais ils ne m'écoutent pas… Je parle aux étoiles, mais elles ne m’entendent pas… ». Voilà qui peut écorner un mythe, c'est sûr !

Il y a d’autres détails rétrospectivement amusants dans « LA KERMESSE DE L’OUEST » (« PEINS TON CHARIOT », en v.o. !) : Eastwood est crédité au générique sous son seul surnom « Pardner » (c'est ainsi que l’appelle Marvin), et ce n’est qu’au moment de leur séparation, que l’on apprend le vrai nom du jeune homme : Sylvester Newel. Encore un « Homme sans nom » qui en avait un !

En parlant de « sans-nom », il se trouve que c'est ainsi que les mineurs baptisent leur lieu de travail, dans le film : « NO-NAME CITY ». Clin d’œil ?


Tout cela pour dire que l’amateur de western regrettera toujours que l’unique rencontre entre deux des plus grandes icônes du genre, se soit faite dans un « pudding » aussi indigeste : Marvin en totale liberté, y cabotine jusqu'à la limite du supportable, et Eastwood reste prudemment en retrait, dans un rôle de faire-valoir insipide, vaguement réminiscent de Rowdy Yates.

Reste Jean Seberg, qui n’a jamais été plus ravissante, et la chanson « I was born under a wanderin’star », feulée par Lee Marvin, dans la seule belle et émouvante séquence du film, celle de la désertion de la ville, sous la pluie.

 

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 09:39

Décidément, le chiffre « 7 » est toujours d’actualité pour Robert Vaughn, le dernier survivant des « 7 MERCENAIRES », qui fête aujourd'hui ses 77 ans (âge fatidique, on le sait, pour tout amateur de BD).

Toujours aussi actif et prolifique, il a récemment édité ses mémoires, et tient la vedette de la série TV « LES ARNAQUEURS V.I.P. », et n’est apparemment pas près de prendre sa retraite.

Happy birthday, Robert…

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 18:01

Édifiante histoire de la vie d’un champion olympique d’origine indienne, au destin tourmenté, ce « biopic » de la Warner respecte à la lettre toutes les règles d’un genre bien établi, pour suivre l’ascension puis la chute, et enfin la rédemption, d’un homme poursuivi par ses démons. Narré en flash-back, lors d’une remise de prix, à la façon du « ÈVE » de Mankiewicz, « CHEVALIER DU STADE » est trop confit dans les clichés bien-pensants, pour passionner vraiment, et Michael Curtiz a eu bien de la chance d’avoir Burt Lancaster, dans le rôle de Jim Thorpe. Trois ans avant sa fameuse interprétation d’un guerrier dans « BRONCO APACHE », l’acteur était déjà un « Native », et les cheveux teints en noir-corbeau, le teint foncé, il apporte sa vitalité habituelle, et sa forme physique indispensable, à ce personnage intéressant, même si on le devine très édulcoré par l’adaptation. Ce qu’apporte Lancaster à Thorpe, c'est sa rage contenue, ses brusques changements d’expression et d’humeur, ce côté « borderline », qui laisse entrevoir les failles béantes de sa personnalité, ses névroses et frustrations insurmontables. Ainsi, l’acteur a-t-il un moment absolument saisissant, quand ivre-mort, il s’en prend à sa femme, qui selon lui, aimerait le voir retourner dans sa réserve. Pendant cette séquence, on imagine ce qu’aurait donné Lancaster en Kowalski dans « UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR ».

Le film lui doit donc beaucoup, car la technique (et particulièrement l’insertion de plans d’actu pendant les séquences sportives) a énormément vieilli, et l’abus de fondus-enchaînés, de voix « off », de « unes » de quotidiens, appartiennent à un autre siècle. Autour de Lancaster, Phyllis Thaxter est un peu faiblarde dans le rôle de sa femme pleurnicharde, et Charles Bickford assure avec un métier consommé, en coach sentencieux, sévère mais juste.


« CHEVALIER DU STADE » vaut malgré tout, pour ce qu’on apprend de cette université Carlisle réservée aux Indiens (et qui mériterait peut-être un autre film), et bien sûr pour le grand Burt, toujours captivant quoiqu’il fasse.

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 12:58

Un fan de western (William Devane) découvre une photo de 1886, sur laquelle un pistolero (Klaus Kinski) tient un .357 Magnum estampillé 20ème siècle. Aidé de Lauren Hutton, il va voyager dans le temps, et retourner à l'époque du Far West, pour résoudre l’énigme.

« TIMESTALKERS » est un téléfilm de 1987, écrit par Brian Clemens (« CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR »), et annonçant avec trois bonnes années d’avance « RETOUR VERS LE FUTUR III ». Aux côtés des trois comédiens déjà cités, on voit également Forrest Tucker dans son dernier rôle, et des « tronches » comme Tracey Walter ou R.D. Call.

Kinski, vêtu d’un cache-poussière blanc, et portant un chapeau trop grand pour lui, transpose son personnage de tueur de « spaghetti western » dans un Ouest 100% made in U.S., ce qui est déjà très intrigant en soi, et le nom de Clemens incite à la curiosité.

Le film fut jadis édité en VHS sous le titre « TUEUR DU FUTUR », et mériterait peut-être une petit exhumation en DVD ?

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 11:34

Nul n’a jamais surpassé son odieux Mike Hammer dans « EN QUATRIÈME VITESSE » de Robert Aldrich. Pourtant Ralph Meeker n’est jamais devenu vedette, et a mené une discrète carrière de second rôle. Il a tourné quelques westerns, parmi lesquels « LE JUGEMENT DES FLÈCHES », en officier arrogant, et « L’APPÂT », en chasseur de primes tout aussi détestable.

Il aurait eu 88 ans, aujourd'hui. Happy birthday, Ralph…

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 09:45

On se souvient surtout de Robert Preston pour son époustouflante interprétation du vieux travesti Toddy dans « VICTOR/VICTORIA », qu'il offrit en fin de carrière. Pourtant, cet acteur massif, jovial, et extraverti, rompu à toutes les disciplines, avait plutôt marqué les esprits dans des rôles virils, à l’exact opposé de cette performance.

Il tourna quelques westerns, qu'il marqua de son énergie, dans des rôles de types intelligents, à la morale élastique : il est un joueur dans « PACIFIC-EXPRESS », une « tunique rouge » qui déserte pour Paulette Goddard (on peut comprendre) dans « LES TUNIQUES ÉCARLATES », un méchant particulièrement odieux dans « CIEL ROUGE » (où sa bagarre à poings nus avec Robert Mitchum est encore impressionnante), il joue le hors-la-loi « Kid Wichita » dans « THE SUNDOWNERS », dirige une agence de détectives dans « PLUS FORT QUE LA LOI », campe un shérif dans « FACE TO FACE », organise des pillages de trains dans « SMITH LE TACITURNE », joue un colonel trop ambitieux dans « LA CHARGE DES TUNIQUES BLEUES », un chef de convoi brutal dans « LA CONQUÊTE DE L’OUEST ».


Après une décennie loin des plateaux, Preston revient, vieilli et buriné, mais toujours d’attaque, pour jouer l’ex-champion de rodéo, père de Steve McQueen dans « JUNIOR BONNER, LE DERNIER BAGARREUR ». Il est le patriarche d’une famille en route vers l'Ouest dans la série TV « THE CHISHOLMS », et un vieux pistolero chargé d’escorter des orphelins dans le téléfilm « SEPTEMBER GUN ».

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 19:38

« Un cavalier qui surgit hors de la nuit… », ces premiers mots de la chanson du générique-début de la série « ZORRO », sont encore dans la tête de tous les enfants (et vieux enfants) du monde entier. Ou presque.

Le personnage double de ce gentilhomme espagnol mondain, féru de poésie et pas très dégourdi, qui se transforme en invincible vengeur masqué, pour défendre les opprimés de Monterey, avait déjà été incarné par de nombreux comédiens bookcomme Douglas Fairbanks ou Tyrone Power, mais aucun n’avait su incarner aussi parfaitement que Guy Williams, le héros dans toute sa splendeur. Choisi en 1957 par Walt Disney, pour devenir Zorro, cet inconnu au physique avantageux, est subitement devenu un mythe.

On avait aperçu le sémillant Guy en joueur français dans « LE GENTILHOMME DE LA LOUISIANE », en capitaine dans « LE DÉSERTEUR DE FORT ALAMO », en frère de Jeffrey Hunter dans « SEVEN ANGRY MEN », en shérif dans un épisode du « LONE RANGER » à la TV, en lieutenant dans « LA CHARGE DES TUNIQUES BLEUES » (c'est le figurant au centre, sur la photo du bas).

Il tourna deux saisons de « ZORRO », avant de reprendre le rôle trois ans plus tard (et quelques kilos en plus, alors que le sergent Garcia lui, en avait perdu vingt !), le temps de quatre téléfilms. On le revit en cousin Cartwright dans cinq épisodes de « BONANZA », et il acheva sa carrière en tournant les trois saisons de la série de SF « PERDUS DANS L’ESPACE », avant de s’exiler en Argentine, où il devint ranchero, et continua de perpétuer l’image de Zorro dans des émissions télé, ou des spectacles.

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 12:36

À la fin de « L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE », on peut voir un bref moment, qui rétrospectivement, prend des accents hautement symboliques que John Ford ne pensait certainement pas y mettre.


Alors que l’horrible bandit Lee Marvin vient de se faire abattre en pleine rue, ses deux acolytes, Lee Van Cleef et Strother Martin sont allés au saloon, et tentent de monter la population à lyncher son meurtrier. John Wayne qui est venu boire un verre, commence à s’agacer de cette agitation, et balance Martin à travers la porte battante. Van Cleef s’insurge : « Personne n’est venu t’embêter, Doniphon ! ». « Si : toi ! », rétorque le Duke. Van Cleef porte la main à son holster, mais Wayne l’assomme d’un méchant coup de crosse.


Le film fut tourné en ’62, et marque le début de la fin pour le tandem Ford-Wayne, ainsi que celle du western U.S. et de son monopole. Le troisième couteau Lee Van Cleef, qui n’avait pas ouvert la bouche de tout le film, apparaît mal rasé et – lors de sa première apparition dans le film – en cache-poussière. Un peu comme si le « spaghetti western » tentait de faire une irruption un peu prématurée dans le domaine réservé de son aïeul américain. Avant l’heure… C'est pas l’heure. « Jetez-moi cette ordure dehors », ordonne John Wayne, après avoir mis Lee Van Cleef KO.


Celui-ci allait mettre encore trois ans, avant de prendre sa revanche, et concurrencer directement le « Duke » vieillissant.

Un tout petit moment, totalement anodin au moment où fut tourné « L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE », mais qui prend aujourd'hui une coloration prémonitoire…

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