9 septembre 2010
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Singulier comédien, au jeu léthargique et au physique passe-partout, Cliff Robertson a trouvé ses meilleurs rôles chez Aldrich et Fuller, a obtenu un Oscar pour son personnage de demeuré mental métamorphosé en génie dans « CHARLY ». Ce qui ne l’a pas empêché de jouer un villain dans la série TV « BATMAN ».
Il a campé pas mal de politiciens, a tourné quelques westerns comme « LA LÉGENDE DE JESSE JAMES ». Récemment il s’est manifesté en ‘oncle Ben’ dans les « SPIDER-MAN » de Sam Raimi. On peut garder un petit faible pour son apparition dans un épisode de la série « LES INCORRUPTIBLES » où il était un tueur au visage de Cro-Magnon, transformé par le bistouri en bellâtre gominé.
Aujourd'hui, il fête ses 87 ans. Happy birthday, Cliff.
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HAPPY BIRTHDAY
8 septembre 2010
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En découvrant dans un village indien une fillette blanche, le méchant Morgan Woodward l’avait jadis enlevée en disant « She doesn’t even know what the hell her name is ! » (« Elle ne sait même pas comment elle s’appelle ! »). Hell her… ‘Heller’. C'est ainsi que fut baptisée la gamine qui a grandi, devenant l’esclave d’une bande de hors-la-loi spécialisés dans le pillage de tee-pees indiens.
« HELLER » est un bon épisode de la série « CIMARRON » centré sur ce personnage intrigant de garçon manqué qui décide de s’émanciper en aidant le marshal Stuart Whitman, blessé par les bandits. Et dont elle tombera évidemment amoureuse pour son plus grand malheur, car tout le monde sait ce qui survient aux ‘guests’ de séries TV qui s’amourachent des héros récurrents… C'est Tuesday Weld qui incarne Heller, avec les cheveux courts, un mystère indéfinissable. Étrange situation que celle de ce personnage soumis et exploité par des brutes épaisses. Il est néanmoins précisé – nous sommes à la télé pendant les sixties ! – que « nul ne l’a jamais touchée ». Peu vraisemblable, mais rassurant.
Parmi les « méchants », on reconnaît Bernie Hamilton, futur commissaire de « STARSKY & HUTCH » et le bestial Robert Phillips. Oublions les décors fauchés de studio, les Indiens totalement ridicules, pour se souvenir du charme étrange de cette Heller.
8 septembre 2010
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Pour reprendre la célébrissime réplique fordienne, si « LA RIVIÈRE ROUGE » de Hawks ou la série TV « RAWHIDE » (qui s’en est inspirée de plus ou moins loin) représentent la légende, alors « LA POUSSIÈRE, LA SUEUR ET LA POUDRE » pourrait bien ressembler à la réalité.
Film de cowboys au sens premier du terme, il tend à désacraliser définitivement le garçon-vacher en tant que mythe américain et à le décrire tel qu'il était plus que vraisemblablement : illettré, crasseux, psychopathe, alcoolique, etc. Mais malgré cette volonté farouche de naturalisme, Dick Richards ne s'interdit pas quelques envolées peckinpiennes – ralentis et giclures sanglantes inclus – lors de fusillades impressionnantes comme celle du saloon, ou de la fin où meurent les protagonistes de la même façon héroïque mais dérisoire que ceux de « LA HORDE SAUVAGE ». D'ailleurs, leur comportement laisse entendre que s'ils sont revenus aider le garçon, c'est plus par goût de tuer que par altruisme.
Gary Grimes l’ado de « UN ÉTÉ 42 » est un jeune héros poignant et les seconds rôles sont épatants, à commencer par Billy ‘Green’ Bush en ‘trail boss’ taciturne au look d'épouvantail, Geoffrey Lewis et Luke Askew excellent en cowboy à la gâchette facile.
« LA POUSSIÈRE, LA SUEUR ET LA POUDRE » laisse un goût bien amer : même les squatters apparemment angéliques, dont Grimes prend la défense, se révèlent être des pleutres inconséquents, sans la moindre reconnaissance. Rude vision du monde, qui ferait passer l'Ouest rêvé par Hawks ou ‘papy’ Ford pour de jolies images d’Épinal ripolinées.
Un film qu’on peut voir en triptyque avec « DU SANG DANS LA POUSSIÈRE » de Richard Fleischer et « BAD COMPANY » de Robert Benton, deux films très proches thématiquement et visuellement, et partageant même quelques interprètes.
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WESTERNS U.S. ET ITALIENS
8 septembre 2010
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L'Ouest de « BAD COMPANY » est plat, jaunâtre, désespérant de solitude, peuplé de tueurs imbéciles, de laiderons fatiguées qui s'offrent pour quelques dollars à même la prairie à des brutes crasseuses. Ici, les enfants sont tués d'une balle en pleine tête pour avoir volé une tarte et l'innocence ne se préserve pas bien longtemps.
Avec « LA POUSSIÈRE, LA SUEUR ET LA POUDRE » sorti la même année et « DU SANG DANS LA POUSSIÈRE », « BAD COMPANY » forme un parfait triptyque de l’enfance corrompue par la violence. Et de l'Ouest tel qu'il devait être réellement et il a influencé jusqu'aux auteurs du récent « L'ASSASSINAT DE JESSE JAMES » qui lui empruntera beaucoup. Les jeunes acteurs sont excellents et il est étrange de voir Jeff Bridges ou John Savage aujourd'hui vieux routiers bedonnants, alors quasi-adolescents. Les ‘usual suspects’ de l'époque Geoffrey Lewis, Ed Lauter, John Quade ou David Huddleston sont indispensables comme toujours.
« BAD COMPANY » n’est pas un film agréable et il nécessite d’avoir un moral en acier trempé pour en supporter la vision jusqu'au bout. La photo du grand Gordon Willis (« LE PARRAIN ») va dans le sens du film : monochrome, d’une infinie tristesse.
Fallait-il que ce peuple américain en ait marre du mensonge au début des seventies, pour enchaîner ainsi les films désacralisant sans aucune retenue toute leur mythologie, leur culture populaire. Un courant qui finit par aboutir au début de la décennie suivante à « LA PORTE DU PARADIS » (où figurera encore le même Bridges, tiens...) qui lui, commettra l'erreur d'aller un tout petit peu trop loin dans la démarche.
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WESTERNS U.S. ET ITALIENS
8 septembre 2010
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Comédienne française, Denise Darcel a fait une rapide carrière d’une douzaine de films aux U.S.A., mais a tout de même trouvé le temps de tourner deux classiques du western : « CONVOI DE FEMMES » et surtout « VERA CRUZ » où elle joue la comtesse cynique et corrompue qui affole Lancaster.
Aujourd'hui, elle fête ses 85 ans. Joyeux anniversaire, Mlle Darcel.
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HAPPY BIRTHDAY
7 septembre 2010
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18:41
Il y a fort à parier que si John Rambo avait réellement existé, il aurait plus ressemblé à Nick Nolte dans « GUERRIERS DE L’ENFER » qu’à Sly Stallone. Ex-hippie, ex-soldat, Hicks ramène sa personnalité schizophrénique aux States où il transporte un gros paquet d’héroïne pour rendre service à un copain journaliste. Mais à peine a-t-il posé le pied au pays, que les ennuis commencent.
Pourtant, malgré son personnage central, malgré l’univers dans lequel il évolue, Karel Reisz n’a pas signé un film d’action.
« GUERRIERS DE L’ENFER » (titre français frisant le n'importe quoi) est une sorte de ‘road movie’ teinté de suspense, dont l’intérêt se resserre progressivement sur l’histoire d’amour chaste et pudique entre Nolte et la femme de son ami, jouée par Tuesday Weld. Sous ses dehors de gentille mère de famille et bibliothécaire, celle-ci est aussi paumée que le ‘viet-vet’, elle est à la dérive, accro aux antidouleurs. Le couple fonctionne magnifiquement et Nolte trouve d'ailleurs ce qui demeurera son plus beau rôle. Colosse fissuré, tueur aguerri, il émane encore de lui des restes d’enfance et d’innocence. Quant à Weld, elle n’a jamais été plus fragile, comme évoluant dans une dimension parallèle. Michael Moriarty toujours étrange, est parfait dans le rôle du mari et Ray Sharkey et Richard Masur composent un tandem d’hommes de main abrutis et dangereux des plus inquiétants.
Brutal et poétique, le film n’évolue pas « normalement ». Les digressions ont autant d’importance que le fil rouge du scénario, les péripéties servent toujours à révéler des facettes de la personnalité des personnages. Ce qui n’empêche pas l’affrontement final d’être spectaculaire et original et la fin d’être bouleversante.
Intitulé « WHO’LL STOP THE RAIN » (la chanson qu’écoute Hicks dans son 4x4), le film a repris le titre du roman d’origine « DOG SOLDIERS » en Angleterre. C'est d'ailleurs là-bas qu’on trouve l’unique transfert 16/9 de ce très beau film en DVD. À redécouvrir.
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LES FILMS-CULTE DE "WWW"
7 septembre 2010
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11:46
« L'HOMME DE L’ARIZONA » écrit par Burt Kennedy d'après un roman d'Elmore Leonard, démarre comme un banal western de série, avec le vieillissant Randolph Scott dans un personnage un peu gauche et ‘plouc’ à la Gary Cooper et des seconds rôles cliché du genre comme le vieux muletier. Mais à l'arrivée au relais de diligence, le film décolle brusquement et se transforme en tragédie âpre et dépouillée, dans le cadre écrasant d'un désert de rocs stériles et arides. Comme si le réalisateur avait voulu appâter le public et le piéger insidieusement dans un film beaucoup moins ludique que ne le promettaient les premières minutes.
À l’instar de Lee Marvin dans « 7 HOMMES À ABATTRE », c'est le méchant, Richard Boone qui devient alors le cœur du film. ‘Méchant’ tout relatif d'ailleurs, puisqu'il épargne le héros sans raison particulière, méprise visiblement la sauvagerie de ses acolytes et se montre même attentionné avec son otage. L'élégance rugueuse de l'acteur, sa façon de rire, sa voix cultivée, en font un personnage inattendu et ambigu qui aurait pu en d'autres circonstances, devenir un type bien. Pendant tout le film, il recherche une complicité avec Scott, un lien, que celui-ci lui refuse obstinément. Le contraste entre Boone et son bras droit Henry Silva, plus inquiétant que jamais en pistolero ‘racaille’ imbécile et sadique, est également passionnant. On a les amis qu’on mérite !
Les protagonistes sont joués par Randolph Scott, plus souriant que d’habitude et la mûrissante Maureen O'Sullivan (la Jane sexy des premiers « TARZAN » de Weissmuller) en vieille fille malheureuse que personne n'épargne (« Cessez de pleurnicher », lui dit Brennan « ça ne sert à rien »). Boone lui, va jusqu'à lui trouver un « physique ingrat » !
Comme toujours chez Boetticher, les cadrages sont splendides, les silhouettes se détachent du paysage avec grâce. La violence est très crue pour l'époque : une tête explosée à bout-portant d'un coup de fusil, un homme aveuglé par une balle au visage et même un enfant abattu (hors du champ de la caméra, mais tout de même !) et jeté au fond d'un puits.
Comme « 7 HOMMES À ABATTRE » et « LA CHEVAUCHÉE DE LA VENGEANCE » les autres chefs-d’œuvre du réalisateur, « L'HOMME DE L’ARIZONA » est un film quasi parfait qui ne fait vraiment pas son demi-siècle.
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LES CHEFS-D'OEUVRE DU WESTERN
7 septembre 2010
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« LES INTOUCHABLES » est un petit film de mafia italien destiné au marché U.S., dont le scénario annonce par certains aspects « LES AFFRANCHIS » ou « CASINO » de Scorsese (toutes proportions gardées, bien entendu !). Il trouve sa raison d'être dans la présence au générique de John Cassavetes, déjà connu à l’époque comme ‘pape’ du cinéma indépendant. Alors juvénile et affûté, encore influencé par les maniérismes de l'Actors Studio, il incarne un malfrat chétif et dur comme du silex, méchant comme une teigne avec une forte présence, même si le rôle n'est pas extrêmement fouillé. À ses côtés, des membres de son ‘gang’ comme Peter Falk inhabituel en caïd nerveux, Val Avery et bien sûr Gena Rowlands, qui apparaît tard, mais sauve presque le film. Les retrouvailles des anciens amants, sortes de Bonnie & Clyde de la sulfateuse, après 12 ans valent vraiment le détour. Leur grande scène à deux est visiblement improvisée : Cassavetes et Rowlands dont la complicité crève l'écran, font soudain décoller le film vers autre chose. Un petit parfum ‘cassavetsien’ peut-être... Une sorte de petit « film dans le film » qui vaut son pesant d’or et justifie à lui seul qu'on voie le reste.
Mais sorti de ces instants magiques, « LES INTOUCHABLES » est mal écrit, mal construit, d'une lenteur terrible, l'ambiance sixties est parfois ridicule (les coiffures de Florinda Bolkan ou des hommes de main), les séquences de casino manquent de moyens. Sans compter que la musique d’Ennio Morricone est une des plus insignifiantes de sa longue carrière. Ce film vaut donc d'être vu pour ces quelques minutes inespérées entre Mr. et Mme Cassavetes, qui font rêver au film que cela aurait pu être, avec un tout petit peu plus d'ambition ou d'idées. Et aussi pour la richesse de son casting, qui comprend également d’excellents acteurs italiens comme Gabriele Ferzetti ou Luigi Pistilli.
« LES INTOUCHABLES » sorti en DVD en France sous son titre italien, vient de paraître aux U.S.A. en Blu-ray sous son titre américain « MACHINE GUN McCAIN ».
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POLAR - FILM NOIR ET ACTION
7 septembre 2010
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Grand jeune premier des sixties, athlétique et souriant, il a pour particularité d’avoir incarné plusieurs personnages inspirés de la BD européenne : l’ange aveugle de « BARBARELLA », le criminel « DIABOLIK » et le médecin-karatéka dans « DOCTEUR JUSTICE ».
John Philip Law tourna aussi avec Preminger, il tint le rôle de Sinbad le marin et affronta même Lee Van Cleef dans le ‘spaghetti western’ « LA MORT ÉTAIT AU RENDEZ-VOUS ». Respect, donc !
Aujourd'hui, il aurait fêté ses 71 ans. Happy birthday, John Philip…
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HAPPY BIRTHDAY
6 septembre 2010
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Carlo Lizzani est un auteur-réalisateur estimable et versatile qui a touché à tous les genres, même au ‘spaghetti western’. « LES DERNIERS JOURS DE MUSSOLINI » emploie d'ailleurs trois grandes figures du genre : Rod Steiger, Henry Fonda et Franco Nero. Sans oublier Ennio Morricone à la BO !
Mais du western, nous sommes bien loin. Concentré – comme son titre l’indique – sur la chute du ‘Duce’, le scénario suit pas à pas sa fuite désespérée vers la Suisse, alors qu'il n’est plus qu’une vulgaire marchandise convoitée par les Américains (pour l’utiliser), les partisans (pour le fusiller) et les Allemands (pour l’échanger). Traqué de toutes parts, abandonné par ses fidèles, Mussolini n’a plus rien de l’arrogant conquérant fasciste. C'est un pauvre type apeuré, qui a perdu jusqu'à son honneur. Un thème intéressant qui hélas, n’est pas développé de manière très cinématographique. « LES DERNIERS JOURS DE MUSSOLINI » ressemble à un ‘docudrama’, enchaînant les séquences dialoguées et figées, les face à faces informatifs, sans générer la moindre étincelle de vie.
Le choix de Steiger pour le rôle-titre n’était peut-être pas des plus judicieux. La mollesse naturelle du comédien américain détonne complètement. Lui qui n’était pourtant pas avare de numéros de cabotinage, est ici paradoxalement anesthésié, privé de l’énergie mauvaise qui habitait le Duce. Quelques plans où il met sans conviction les mains sur ses hanches, ne changent pas grand-chose.
Henry Fonda apparaît au début du film en évêque diplomate, sans faire de vague et Franco Nero survient sur le tard pour jouer le partisan qui finira par exécuter Mussolini comme un chien.
En tant que film, c'est un pensum interminable. En tant que cours d’Histoire, à la rigueur…
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CINEMAS DE PARTOUT ET D'AILLEURS