« Thank God ! » s’exclame un personnage en voyant Steven Seagal descendre d’un hélico lors de sa première apparition dans « TERRAIN MINÉ ». « This guy is fuckin’ good », répètent admiratifs, les méchants à sa poursuite. De fait, puisqu’il tient les manettes, Seagal a fait de ce film une ode à lui-même, un écrin à sa gloire, et ma foi… c'est hilarant.
Grande bûche inexpressive, à la voix flûtée, portant une jolie veste à franges, Seagal mixe allègrement « DANSE AVEC LES LOUPS » et « RAMBO », pour un scénario-bouillie au discours écolo sympathique mais naïf. Le tout enrobé de séquences d’action interminables, d’explosions à répétitions et de visions chamaniques où apparaissent des aigles, des ours et même quelques jolies eskimaudes dénudées.
Le cinéphile incrédule pourra vérifier que Michael Caine a vraiment tourné tout et n'importe quoi dans sa carrière : il faut l’avoir vu en très méchant pétrolier, le cheveu teint en noir-corbeau, l’œil qui frise. Il n’a strictement rien à faire, mais paraît s’amuser beaucoup. Au second degré, il y a de quoi... On retrouve également Joan Chen en « native », le braillard R. Lee Ermey et Billy Bob Thornton, pas encore vedette, dans un tout petit rôle de mercenaire barbu.
« TERRAIN MINÉ » date de ’94 mais semble sortir des années 80, et son épilogue (un discours à la Al Gore de Seagal, devant une foule en extase, illustré par des extraits de films sur les bébêtes mazoutées) est tellement incongru qu’on oublie d'en écouter le contenu.