Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 19:09

Le flash-back chez Sergio Leone fait partie intégrante du récit. Il apparaît d’abord en filigrane, de façon quasi-abstraite, pour arriver en surface et provoquer l’affrontement final. Une lente remontée avec paliers de décompression jusqu'à l’arrivée à l’air libre et la mort annoncée d’un des protagonistes.

Dans « POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS », le flash-back est verbal. « Joe » évoque brièvement son passé à Marianne Koch, expliquant qu'il a connu quelqu’un comme elle, jadis. Embryonnaire.

FBACK LEONE
Dès « …ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS » le système Leone se met en place. Sous l’emprise de la marijuana, El Indio revoit une jeune femme qu'il tenta de violer, après avoir abattu son fiancé, et qui se suicida dans ses bras. Il lui a volé une montre à gousset qu'il contemple parfois, dans un nuage rouge de semi-conscience. Le flash-back est évolutif et finit par être partagé par un autre : le frère de la fille, lors du duel.

« LE BON, LA BRUTE, LE TRUAND » est exempt de flash-back. La rencontre entre Tuco et son frère Pablo au monastère en fait office. Un voile se lève sur le passé d’un des trois protagonistes, mais au présent. Et cela passe par le verbe.

« IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST » est un modèle de flash-back. D’une image d’abord complètement floue, au ralenti, qui émerge de la mémoire de Harmonica, on commence de séquence en séquence à distinguer une silhouette d’homme avançant vers la caméra. Et tout devient net, terriblement net pendant le duel. Expliquant tout… Et ouvrant des portes sur de nouvelles questions.

FBACK LEONE (2)
Dans « IL ÉTAIT UNE FOIS… LA RÉVOLUTION », le flash-back de Sean Mallory est à la fois symbolique (la fille qu'il se partage avec son meilleur ami, et qui ressemble à l’Irlande) et narratif, et chargé de culpabilité : Sean a exécuté cet ami parce qu'il avait trahi sous la torture. Un geste qui le hantera à jamais, l’a poussé à l’exil et a blanchi ses cheveux avant l’âge. Au moment de mourir, Sean visualise peut-être son image du Paradis : une course joyeuse dans la verte Eire, où il retrouverait son compagnon en même temps que leurs idéaux dans toute leur pureté.

FBACK LEONE (1)
L’apothéose arrive avec « IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE », qui n’est qu’un enchaînement de flash-backs, un maelström de souvenirs, de fantasmes, de rêves de drogue (l’opium de Noodles remplaçant la marijuana de l’Indio), qui fait perdre jusqu'à la notion de temps présent.

Partager cet article
Repost0

commentaires

E
<br /> C'est marrant ça, j'en parlais hier avec des amis ; pas exactement des flash-backs chez Leone mais du temps au cinéma. On a fini par en conclure qu'Il Etait une Fois en Amérique est justement LE<br /> film qui restitue le mieux le passage du temps, y'en a pas des milliers de ce niveau là.<br /> (Et on en a également conclu que les films en 3D devraient être appelés films en 4D car le temps est une dimension... mais ceci est une uatre histoire, mdr.)<br /> <br /> <br />
Répondre
F
<br /> D'accord avec toi sur le Leone.<br /> Mais par sa construction bizarre, "LE PARRAIN II" forçait aussi à une réflexion sur le temps qui change les gens, les pervertit,<br /> leur fait oublier leurs racines, etc.<br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le blog du West (l'Ouest, le vrai !)
  • : News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.
  • Contact

Recherche

Catégories

Liens