Produit par les vedettes du film d'après un roman de Zane Grey déjà adapté trois fois pour le cinéma à partir de… 1918, « RIDERS OF THE PURPLE SAGE » est un beau téléfilm, magnifiquement photographié dans de grandioses décors naturels et porté par un scénario mêlant allègrement les plus grosses ficelles du mélodrame populaire aux plus beaux archétypes du western classique.
Le mystérieux vengeur qui débarque dans le ranch tenu par une jeune femme seule contre tous, n’est pas sans évoquer le ‘pale rider’ biblique, magnifié dix ans plus tôt par Eastwood. Avec son look d’épouvantail efflanqué, son regard hanté, Ed Harris compose une belle silhouette qui semble sortie d’un album de « BLUEBERRY ». Mais contrairement aux ectoplasmes incarnés par Clint, il est bel et bien humain, animé par la vengeance contre ceux qui ont détruit sa sœur et par l’amour qu'il éprouve pour Amy Madigan – très crédible en femme de l'Ouest –, qui vit seule dans son ranch, obsédée par un terrible passé qui recoupe celui de l’Étranger.
Il faut accepter les conventions « feuilletonesques » de ce genre de récit pour jouir pleinement du spectacle. Ici, les méchants sont TRÈS méchants, l’amour fleurit envers et contre tout et quand le héros dégaine enfin ses colts, il déclenche l’apocalypse. Avant d’achever un ‘bad guy’, Harris lui dit : « Prie ton Dieu pendant que tu es encore sur terre, parce que là où tu vas, il ne viendra pas te rendre visite ». Joli !
C'est un vrai western, âpre et rocailleux, le dialogue est parcimonieux et sonne « authentique », les costumes sont d’une justesse confondante, les chevaux sont superbes et tous les comédiens, qu'il s’agisse des juvéniles Henry Thomas ou Robin Tunney ou du vétéran G.D. Spradlin en affreux pasteur pervers, sont idéalement castés. Un petit ‘must’ pour l’amateur.
À NOTER : le film fut exploité en vidéo en France sous le titre « LES CAVALIERS DE LA MORT ».