Tourné en Australie, par le réalisateur canadien de « RAMBO », « RÉVEIL DANS LA TERREUR » est un film excessivement étrange et dérangeant, qui a pour qualité principale de ne répondre à aucune attente, de ne sombrer dans aucun cliché, et donc de surprendre en permanence.
Un jeune instit quitte son trou pour les vacances, et atterrit dans un trou encore plus paumé, où il perd aussitôt tout son argent. Pris en main par les « locaux », il régresse le temps d’un week-end, se soûle jusqu'à l’abrutissement total, égorge des kangourous, se clochardise à toute vitesse, et finit très probablement par se faire violer par un des ivrognes du coin, lors d’une beuverie dantesque et écœurante.
Le « trip » du pauvre protagoniste est un voyage au bout de l’enfer, d’une banalité à pleurer, une sorte de « WIZARD OF OZ » (d'ailleurs, les Australiens appellent leur pays Oz !) cauchemardesque, qui ne cède jamais à l’horreur à l’inverse de l’excellent « WOLF CREEK » par exemple, mais montre à quel point le vernis de civilisation est ténu chez chacun d’entre nous.
La lenteur du film, le temps infini qu'il met à déployer sa thématique, peuvent paraître rébarbatifs, mais à partir de la scène de chasse (assez horrible, car les animaux sont réellement abattus, et agonisent sous nos yeux) on entre dans une dimension parallèle, au cœur même de ce qui différencie l'homme de la bête.
Gary Bond – qui évoque Peter O’Toole – est très bien, dans ce rôle complexe où tout passe par le langage corporel et les regards, Donald Pleasence est effrayant en dégénéré repoussant qui devient l’image du Diable, et on reconnaît un jeune Jack Thompson, en plouc imbécile gorgé de bière.
« RÉVEIL DANS LA TERREUR » est un film unique, qui donne à réfléchir, et qui laisse sur un malaise palpable.
À NOTER : disparu depuis longtemps, au point qu’on le croyait perdu à jamais, « WAKE IN FRIGHT » ou « OUTBACK », a récemment été restauré, et vient de sortir en Blu-Ray en Australie.