« POGO », le comics strip de Walt Kelly est une véritable institution aux U.S.A. depuis la fin des années 40 et l’auteur en poursuivit la publication jusqu'à sa mort en 1973. Sous ses allures de BD gentillette pour enfants, mettant en vedettes un opossum naïf, Pogo donc, un alligator nommé Albert et une tortue (mâle) appelé Churchy la Femme, « POGO » est un chef-d’œuvre d’humour caustique et de subversion.
Située dans les marais des Everglades, la série inventait une orthographe hallucinante, quasi-phonétique, créait des personnages d’animaux aussi tordus, faux-jetons, malhonnêtes que des humains… Non ! J’exagère. Kelly commentait l’actualité à sa façon, n’hésitant pas à fustiger par exemple Joe McCarthy, mais préservait toujours un niveau de lecture pour le jeune public, grâce à un trait extraordinairement rond, sûr et expressif.
Quelques épisodes furent traduits en France le temps de deux petits albums de poche dans les années 60, mais « POGO » n’a jamais vraiment percé chez nous. L’œuvre de Mr Kelly commence à être rééditée en intégrale aux États-Unis avec l’aide et la vigilance de sa fille et comportera douze (énormes) volumes, similaires à la collection déjà en cours des « PEANUTS » de Charles Schultz.
Si cela pouvait titiller l’intérêt d’un éditeur français. Doté d’un traducteur génial, de préférence…