Comment en vouloir à une équipe de vieux pros hollywoodiens d’avoir désiré s’offrir trois mois de vacances grassement payées aux Bahamas, et y tourner une 3ème sequel aux « DENTS DE LA MER » pendant le séjour ?
On peut être plus rancunier envers les scénaristes, qui mettent en vedette la veuve du shérif Roy Scheider (qu’on voit dans de longs flash-backs sépia du film de Spielberg) et lui font affronter un ‘grand blanc’ qui semble en vouloir tout spécialement à sa famille. Il lui boulotte d'ailleurs son cadet dans le premier quart d’heure ! Ensuite il suit carrément la veuve aux Bahamas (sic !) et s’en prend à l’aîné. Ce n’est pas débile, c'est au-delà. On assiste abasourdi à une sorte de version vaguement sanglante de « FLIPPER LE DAUPHIN » où la pauvre Lorraine Gary affreusement coiffée, fait ce qu'elle peut pour maintenir la tête hors de l’eau. Dans tous les sens du terme.
Heureusement, Michael Caine est là ! Dans un rôle périphérique de pilote de coucou flemmard et bon-vivant, il se fait bronzer, dragouille mollement Lorraine Gary, et se fait bouffer son avion par le squale. Il semble tellement s’amuser et prendre du bon temps, que le film en paraît plus sympathique. On voit également Mario Van Peebles en chercheur rasta (re-sic !) qui se fait croquer par le requin dans des gerbes de sang bouillonnantes et… en sort à peu près indemne !
Outre un scénario grotesque, « LES DENTS DE LA MER – LA REVANCHE » succombe à un abus de plans de requin. Autant Spielberg et même Jeannot Szwarc dans le 2ème film, évitaient de trop s’attarder sur la bête, autant Joseph Sargent filme son monstre de caoutchouc sous toutes les coutures, tuant définitivement toute espèce de peur.
À ranger avec « L’INÉVITABLE CATASTROPHE » et « LE DERNIER SECRET DU POSÉIDON » dans les tréfonds de la carrière U.S. de Sir Michael.