Déjà, à la base, imaginer Randolph Scott en ex-pistolero/rédacteur en chef n’est pas chose aisée. Le personnage a quelque chose d’absurde, et le voir rédiger et imprimer sa feuille de chou, au début du film, dans un convoi de colons, et leur lire l’édito à la lueur du feu de camp, frôle le surréalisme.
« LA FURIE DU TEXAS » est un drôle de western, dans lequel Scott se fait voler la vedette par David Brian, qui a un rôle plus flamboyant, d’arriviste visionnaire charismatique, mais sans scrupule. Ses voltefaces, traîtrises et repentirs permanents sont à peu près les seuls éléments intéressants du scénario.
Car les personnages féminins sont indigestes, les seconds rôles ridicules (le typographe naïf, le méchant cowboy ricanant, le gros shérif couard), et « Randy » lui-même ne semble guère concerné, affichant un sourire benêt et lointain, dans la plupart des situations.
Curieusement, on retrouve plusieurs situations telles quelles des « CONQUÉRANTS » de Michael Curtiz (la course train-diligence, la fusillade dans le wagon en flammes, l’épilogue), mais cela ne suffit pas à donner une cohérence à ce film bancal et sonnant le creux.
Pour finir sur une note positive, disons que la séquence où Scott et Brian s’échangent leurs revolvers à la volée, est plutôt réussie, que les couleurs sont belles, et qu’on reconnaît quelques seconds couteaux familiers comme Bob Steele (photo), Paul Picerni en lanceur de couteaux, et Sheb Wooley.